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La baisse n'a pas vraiment débuté

14 Mai 2020 , Rédigé par jean-christophe duplat

Attendre fin avril, disions-nous dans un post précédent, avant de revenir sur les marchés. Il ne s'est à vrai dire pas passé grand chose depuis. 

Les acteurs de marché semblent être dans une phase de déni substantielle, refusant de croire que la seule crise sanitaire pourrait faire baisser les cours. Ils ont été tellement habitués à voir la machine à cash des banques centrales leur sauver le cou(p), qu'ils s'obstinent maintenant à croire que les marchés n'ont plus aucune limite à la hausse. 

On l'a démontré plus tôt, une situation d'arrêt à 70% des activités économiques, comme nous la connaissons depuis deux mois, génère mécaniquement une baisse du PIB de -5,8% par mois. Nous avons donc perdu au moins 11,6% de PIB entre la mi-mars et la mi-mai. La chronologie des annonces faites à ce sujet est d'ailleurs assez révélatrice de ce déni puis de l'acceptation d'une baisse d'activité, même si toujours minorée. Les premières prévisions de la BCE, du FMI et de différentes personnalités faisaient état de -0,3% d'abord, ensuite -1, puis -2%. Peu après certains ont tenté le -5%. Aujourd'hui, les plus téméraires avancent -8%. Progressivement - mais si lentement ! - nous allons tendre vers la vérité dans ces déclarations. La psychologie des acteurs de crise est décidément passionnante.

Au moins 11,6% de baisse à prévoir à l'heure actuelle donc, et étant donné que l'illusion qui perdure, celle qui consiste à croire que l'économie a été laissée de côté pendant deux mois, puis va reprendre au même rythme qu'avant, cette utopie permet d'occulter une réalité tout autre : le PIB va chuter d'au moins 20% sur l'ensemble de l'année 2020. 

La dette mondiale s'élève à 255.000 Milliards $. Le PIB mondial, la production de richesse annuelle, son "chiffre d'affaires", s'élève à 85.000 Milliards $. La dette représente plus de 300% du PIB. 

A moins d'un gigantesque effacement de dette, qui pourrait bien se produire à terme via les banques centrales - rachetant aux états ce qu'elle leur prête à coup d'impression massive - mais pas dans l'immédiat, la situation n'est pas tenable. 

Si l'on met en relief la somme des capitalisations des bourses américaines et le PIB des USA, nous sommes  encore beaucoup trop loin d'un retour à la rationnalité. 

132% de ratio, c'est un total de valorisation de 28.500 milliards$ rapportés au PIB américain de 21.500 milliards$ (le quart du PIB mondial) 

 

Nous attendons donc un retour dans une zone acceptable post-crise, 75%-80%, avant de redevenir acheteurs du marché en général. 

Ceci induirait une baisse des marchés à venir de minimum -40%. Toutes choses étant égales, ce qui est illusoire aussi sans doute, puisque le PIB va baisser lui-même fortement. Si le PIB baisse de 20% comme nous l'anticipons, le bourse devrait rejoindre une valorisation proche de 50% de ce qu'elle vaut aujourd'hui. Les affaires se feront là. 

 

 

 

 

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