Qui va faillir le premier ?
On parle aujourd'hui de l'Equateur ou de l'Argentine qui seraient les premiers à déclarer forfait au 21° Siècle. Plus près de nous, je pense à la Grèce ou l'Espagne, en proie à une grave crise structurelle.
Ou encore la Russie, dont l'économie est excessivement corrélée à la valeur des matières premières, maintenant en crise après avoir profité du boom de ces matières les 3 dernières années.

Au secours, l'étatisme est de retour
Mais le fait-il correctement ?
Il est à craindre que la manière dont le politique se mêle de l'économique n'offre pas de solution durable et définitive à cette crise. En effet, offrir des prêts à taux zéro pour les logements, ou encore des primes à la casse pour des véhicules ne constitue pas une solution durable. Bien au contraire, ce genre d'initiative correspond à recréer les mêmes dérives que l'on a connues avec des établissements comme Fannie Mae et Freddie Mac, créés pour relancer l'économie en intervenant soit-disant efficacement, et dont on connaît maintenant l'ampleur des dégâts qu'ils ont causés à l'économie.
Quand les défauts sur ces prêts arriveront, viendra-t-on de nouveau accuser les épargnants traditionnels, en les traitant de spéculateurs bêtes et méchants, ou l'Etat trouvera-t-il un autre bouc émissiare pour ses propres dérives ?
L'interventionnisme de l'Etat est donc le chef de file d'une irresponsabilité qui ne va pas solutionner la crise, et au contraire, laisser en plan tout devoir d'évolution. Les crises n'existent-t-elles pas pour faire évoluer le monde beaucoup plus rapidement qu'en temps normal. Et nous ratons le train.
Une possible faillite de Dubaï
Dubaï n'a effectivement pas de matières premières, contrairement à ses voisins (Abu Dhabi, Qatar), ni richesses structurelles.
Depuis quelques mois, des rumeurs faisant éta d'un non remboursement de la dette de DubaÎ envers Abu Dhabi refait irruption, mais chaque fois nié en bloc par les autorités et promoteurs locaux. voir notamment ce lien.
Or il apparaît maintenant que Dubaï doit faire face à une échéance de 63 Mia USD le 15/01/09, et qu'elle ne pourra cette fois, sauf grosse surprise, vraiment pas y parvenir.
Apparemment elle céderait alors une grosse partie de son patrimoine et de ses terres à son voisin créancier, Abu Dhabi. Une liquidation d'un Etat en faillite, ce sera un spectacle particulier.
Cette nouvelle sera un tremblement de terre pour les marchés qui prendront plus que vraisemblablement le chemin de la baisse début janvier, et devrait impacter durablement les marchés émergents.
Nous restons donc bien attentifs à cette évolution.
Etats-Unis : c'est la récession
Enfin le Bureau de Recherches économiques américain l'a officialisé hier soir - cfr cet article.
Wall Street a chuté de plus de 7% sur cette nouvelle, pourtant prévisible selon certains critères que j'avais détaillé il y a 7 mois sur ce blog.
On considère un délai de 6 à 9 mois raisonnable comme anticipation moyenne des marchés sur la sortie de recession mais celle-ci pourrait ne pas ressembler aux autres tant la crise de crédits aura un impact durable sur l'économie. On le voit : des pans entiers de secteurs industriels s'affaiblissent de jour en jour.
De plus, l'un des derniers remparts économiques cède actuellement : l'économie Chinoise.
En effet celle-ci a longtemps tiré la croissance mondiale gràce à ses exportations en dynamisant le commerce mondial avec l'aide des BRIC et des pays émergents, mais ces pays connaissent actuellement un ralentissement brutal de leur exportations.
La demande intérieure s'affaiblit aussi, de sorte que l'on pourrait même assister à une croissance de 5% pour la Chine (en-dessous des 7 à 8% anoncés), ce qui ne serait pas suffisant pour compenser l'afflux des personnes venant des campganes chinoises vers les villes industrialisées.