Banques US : 4 faillites par semaine et couloir de la mort
Bankimplode fait le compte des faillites bancaires renseignées par la FDIC , l’organisme qui assure la protection des épargnants aux USA.
Au lendemain des « formidables résultats des stress-tests » menés sur les banques européennes, qui avaient suivi de tout aussi excellents résultats sur les banques américaines, l’on peut y lire que 331 banques américaines ont déposé leur bilan depuis 2007, mais surtout que ces faillites en cascade s’accélèrent : depuis le premier janvier 2010, 101 banques ont déjà fait faillite.
Sur 7 mois complets, la moyenne approche des 4 faillites par semaine…
Calculated Risk, d’autre part, répertorie ici les banques qui ont fait l’objet d’une détection de grande faiblesse de la part des autorités, soit par manque de capital ou solvabilité, soit pour d’autres raisons majeures. Un « couloir de la faillite » en quelque sorte, où l’on trouve 496 banques en sursis.
Stress-tests : qu'en attendre ?
Nous sommes à la veille de la plus grande opération d’autosatisfaction du monde politique européen, qui nous dévoilera demain les résultats des nouveaux « stress-tests » bancaires.
Ayant annoncé la date butoir du 23 juillet dès le début du mois de juin, restait entretemps à nos autorités de trouver l’alchimie et la formule adéquate qui permettra de faire gober au plus grand nombre la santé irréprochable des établissements financiers européens, en laissant probablement une petite part de réel dans leurs ajustements.
D’autant plus que la notion de Tier-1, totalement discréditée durant l’effondrement des banques – n’oubliez jamais que Lehmann est tombé en faillite avec 11% de fonds propres, largement au-dessus des minima requis !- n’est toujours pas clairement définie, puisque certains y incorporent des impôts différés et des obligations hybrides qui ne sont pas négociables en cas de choc de liquidités.
Ceci devrait donc déboucher sur une demande de renforcement des fonds propres de deux ou trois établissements secondaires, mais rien de très « politiquement vulnérable » à attendre.
Ça, c’est pour l’Europe dans laquelle le monde politique tente encore de préserver sa place.
Aux Etats-Unis par contre, on est en droit de rester perplexe sur la reprise, à l’écoute des commentaires de Ben Bernanke hier soir, qui se disait « prêt à intervenir à tout moment en cas de rechute de l’économie ».
Celui qui fut surnommé « Helicopter Ben » lorsqu’il annonçait en 2008 que faire tourner la planche à billets était le meilleur moyen de redresser l’économie, et qu’il était prêt, s’il le fallait, à faire les tour des Etats-Unis en hélicoptère pour déverser à tous endroits des billets neufs, histoire de ne pas tarir la consommation, n'a pas rassuré les marchés par ses propos d’hier assénant notamment, la possibilité d’un retour en récession, un environnement économique incertain, et une longue période de taux zéro, n’ont pas rassuré les marchés.
Ce ne seront donc visiblement pas les très prédictibles résultats des stress-tests qui vont redonner aux marchés le regain de confiance dont il a besoin.
D’ailleurs l’on note que selon l’un de nos indicateurs de confiance, la MME13 n’a toujours pas croisé la MME 34 à la baisse sur les indices, ce qui laisse présager que les positions boursières doivent continuer à être protégées.
Faut-il acheter l'or en direct ou jouer les mines ?
En analysant ce graphique, l'on perçoit bien comment l'or a supplanté le marché actions (SPX ou S&P 500 en noir) depuis le début de la crise, en octobre 2008. C'était déjà perceptible, mais l'on identifie de la même manière la non-corrélation de l'once d'or aux marchés financiers.
Ce graphe nous permet également de comparer l'once d'or au XAU, l'indice qui réplique la performance des mines d'or.
Car les avis sont souvent partagés, certains pensant que la performance des actions aurifères est liée aux mouvements des marchés d'actions (puisque ce sont des titres), d'autres prétendant que l'or physique et les mines d'or suivent la même voie (puisqu'il s'agit d'or).
Nous pouvons voir en fait que les mines d'or accompagnent rapidement la baisse des actions, et sont donc étroitement liées à la volatilité de ce marché, les acteurs de marché vendant tout sans distinction à la baisse.
On le distingue encore très nettement ces dernières semaines, les mines d'or ayant tendance à se décorréler du cours de l'or et acompagner à la baisse les marchés actions.
Par contre les certificats de mines d'or rebondissent beaucoup plus rapidement que les actions traditionnelles, pour d'abord exagérer l'évolution de l'or, puis s'y confondre.
Un bon placement uniquement lorsque les marchés ont touché un point bas, donc.
EUR/USD ou USD/CHF - l'importance des convictions
Ces dernières semaines, le franc suisse s'est apprécié fortement, suite à la décision de la banque centrale suisse de ne plus intervenir sur sa monnaie. La franc suisse a dès lors repris son rôle de valeur refuge, les investisseurs se méfiant de l'Euro et du USD n'ayant pas beaucoup d'alternative.
J'ai noté que deux couples de devises sont totalement antinomiques, et réagissent au moment-même à l'inverse de l'autre. Il s'agit du USD/CHF d'une part et de l' Euro/USD d'autre part.
La personne qui aurait des convictions sur un rebond durable du CHF devrait donc d'une part acheter le couple EUR/USD et dans le même temps vendre le couple USD/CHF pour démultiplier ses gains potentiels. Celui qui, plus conservateur, veut juste protéger ses positions, choisira un couple plus linéaire qui passera au milieu de ces deux courbes, l'EUR/CHF
Je ne crois pas à un rebond solide et durable du CHF, mais plutôt à un rebond technique de l'EUR, qui affaiblit le USD, et pense toujours que l'Euro devrait - peut-être après avoir retrouvé les 1.31 - retomber vers 1.18 pour la fin de l'année.
Lafite-Rothschild en primeur ou Russell 3000 ?
Lancée à un prix de 550 EUR le 18 juin, la bouteille de Lafite-Rothschild 2009 à acquérir en primeur - pour livraison au printemps 2011 - a rapidement été entraînée dans une petite bulle, probablement chinoise ou indienne, puisque le lundi suivant, elle se renégociait déjà à 750 EUR, pour s’afficher en cours de semaine à 950 EUR, et maintenant se « stabiliser » aux alentours de 1100 EUR, comme sur the wine watchers , 1855 ou Millesima
Belle plus-value pour un actif dont on n’a qu’un titre de propriété pendant 24 mois.
La question qui se pose - pas tant de savoir si ces bouteilles vont passer de cave en cave, une fois réceptionnées, pour continuer le cycle des plus-values faciles, ou si elles seront bues un jour – est la suivante : Fallait-il investir en vins plutôt qu’en actions ces dernières années ?
Cette question, l’association américaine de l’économie du vin se l’est posée et son rapport est à consulter ici
L’on y apprend notamment que, de 1996 à 2008, un investissement en vins de premier choix a été multiplié par 6, tandis qu’un investissement boursier peinait à obtenir un rendement dix fois moindre (50%) sur ces 12 ans,
qu’un investissement en vins du Rhône de premier rang (Guigal et consorts) aurait été plus rentable qu’un achat de premiers crus de Bordeaux (attention, c'est sans compter le triplement des prix des primeurs 2009 en Bordeaux), ce qui casse les idées préconçues qui ne jurent que par les premiers crus bordelais.
Levons tous notre verre et longue vie au vignoble !