La fin du rêve américain ?
Une batterie de statistiques gouvernementales et prévisions de croissance américaines sont tombées.
Outre la croissance qui a été très fortement révisée d’un tiers à la baisse, passant de 2.4% à 1.6%, l’on y découvre des changements structurels importants dans la société américaine :
40 millions d’Américains, soit 1 personne sur 8, mangent grâce aux tickets-nourriture pris en charge par le gouvernement.
Le fossé se creuse entre les personnes très riches et pauvres, la « middle-class » américaine disparaissant progressivement, selon le dernier rapport de Cap Gemini
Le chiffre officiel du chômage s’élève à 9.5%. Or, le véritable chiffre du chômage, si l’on y inclut les personnes exclues des statistiques officielles (les personnes qui occupent un temps partiel alors qu’elles cherchent un temps plein, les plus de 50 ans, et les chômeurs de longue durée) s’élève à 17% de la population active.
Les seuls établissements bancaires détiennent plus de biens immobiliers – qui devraient continuer à se déprécier - que l’ensemble de la population américaine
Le deleveraging continue : pour le septième trimestre consécutif, les américains s’empressent de rembourser anticipativement leurs emprunts hypothécaires. Il semblerait même, c’est à confirmer, que les Américains aient pour la première fois remboursé plus d’emprunts en cours que contracté de nouveaux prêts.
En outre, si comme le montre ce graphique sur un siècle, chaque fois que le ratio dette immobilière/PIB atteint les 100%, la bulle doit se dégonfler pour revenir vers les 30%, nous ne sommes - à 96% - qu’au balbutiement d’un gigantesque effet d’ « aspirateur à liquidités ».
Lueur d’espoir, l’USD devrait sortir grand gagnant de ce deleveraging, la devise étant recherchée pour permettre de procéder au remboursement de cette bulle de la dette. Un retour avant la fin de l'année à 1.10 USD par EUR me semble très réaliste.
Cycles d’Armstrong : la précision d’une horloge suisse
Martin Armstrong est un économiste américain qui a développé une théorie absolument pertinente sur les cycles d’affaires, avant d’être jeté en prison en 1999 pour au départ une sombre histoire de fraude qui s’est muée en conflit politique.
Il continue d’écrire et de développer sa théorie en prison, et le public peut en prendre connaissance sur son site.
Beaucoup de parallélisme avec Kondratieff, lui-même abattu par le pouvoir russe pour le développement de sa théorie – apparemment dérangeante - des cycles et saisons..
Pour Armstrong, les cycles boursiers s’effectuent en 8.6 ans ; chacun de ces cycles se divise en trois mini-cycles commençant chacun par 2.15 ans de hausse, puis alternant la baisse et la hausse durant quatre périodes de 1.075, et se concluant par 2.15 ans de baisse.
Ces cycles de 8.6 ans sont intégrés et se représentent six fois dans un plus long cycle de 51.6 ans, lui-même dupliqué six fois dans un cycle de 309.6 ans.
Très concrètement, les parts d’années représentées sur ce graphique correspondent aux dates précises suivantes :
1987.80 = 19 octobre 1987
1989.95 = 13 décembre 1989, point haut
1992.10 = 6 février 1992
1994.25 = 1 avril 1994, point bas
1996.40 = 25 mai 1996
1998.55 = 20 juillet 1998, point haut
2000.70 = 13 septembre 2000
2002.85 = 08 novembre 2002, point bas
2005.00 = 01 janvier 2005
2007.15 = 27 février 2007, point haut
2009.30 = 23 avril 2009
2011.45 = 18 juin 2011, point bas
2013.6 = 12 août 2013
2015.75 = 07 octobre 2015, point haut
2017.90 = 01 décembre 2017
2020.05 = 26 janvier 2020, point bas
2022.20 = 22 mars 2022
2024.35 = 16 mai 2024, point haut
2026.50 = 11 juillet 2026
2028.65 = 04 septembre 2028, point bas
2030.80 = 30 octobre 2030
2032.95 = 24 décembre 1932, point haut
Etc
A bien regarder, l’on retrouve tous une série de moments-clé de l’histoire boursière : le krach d’octobre 1987 pour commencer.
Fin 1989, point haut du cycle, l’on se souvient du krach sur la bourse japonaise et de l’entrée en déflation du Japon, cycle duquel il n’est du reste pas encore sorti.
L’on se souvient de l’apogée de la bulle internet en septembre 2000. Il fallait effectivement quitter les marchés à ce moment pour y revenir fin 2002, lors du point bas.
En février 2007, les prémisses de la crise financière actuelle se faisaient sentir pour la première fois ; un point haut idéal pour une sortie des marchés..
Selon la théorie des cycles d’Armstrong, nous verrons venir la mi-2011 avec le plus grand intérêt, puisqu’il s’agira de vérifier si un nouveau point bas est atteint.
Pourcentage d'actions cotant au-dessus de leur MM50
Chaque fois que le pourcentage d'actions cotées sur le NYSE qui cotent au-dessus de leur cours moyen des 50 derniers jours a dépassé les 80%, une chute boursière s'en est suivie.
C'est aussi un indicateur d'excès d'optimisme que nous surveillerons lors des deux prochains mois d'embellie boursière.
Nous en sommes à 75, flirtant justement avec cette zone où "rien ne peut plus arriver".
Indice de fréquentation des restaurants en baisse
Voici un indice, calculé aux USA depuis 2002 seulement, mais qui semble un bon indicateur de perception de la conjoncture.
Comme il s'agit d'une dépense psychologique, très tangible et dont le consommateur peut se passer très rapidement, il n'est pas étonnant que l'on y trouve l'indication des points bas boursiers de mars 2003 et début 2009.
Cet indice s'affiche en baisse pour le troisième mois consécutif, les restaurateurs repportent une contraction tant de leurs revenus que de la fréquentation des restaurants.
Maussade donc, calqué sur la reprise molle et le consommation faiblarde que l'on perçoit aujourd'hui.
Dow Jones : 10 années de status-quo
Il est déjà loin le temps où le Dow Jones passait pour la première fois la barre symbolique des 10'000 points. C’était en 1999, le 29 mars précisément.
Aujourd’hui, plus de 11 ans plus tard, les investisseurs en sont toujours au même point, espérant que le Dow Jones s’affranchisse de ces 10'000 points, qui restent un symbole.
Depuis mars 1999, le Dow Jones a franchi 33 fois la barre des 10'000 points, 36 fois celle des 11'000 points soit un peu plus que le temps qu'il a croisé les 1'000 points. On pourrait même penser au vu de ces statistiques que le DJ est coincé dans une "range" 8'000-11'000 points pour un bon moment.
Le passage au millier de points semblait un obstacle au moral des investisseurs, puis ce fut celui des 10'000 points. Entre les deux, la hausse a été très rapide.
Faisceaux concordants pour une embellie boursière
A l'heure où vous lisez ces lignes, les moyennes mobiles exponentielles du VIX sont occupées à se croiser, et la MME 34 reprend le dessus.
Notre indicateur d'anxiété sur les marchés nous signifie que le marché nous prépare une embellie.
La période trouble dont nous parlions fin mai est en train de se terminer.
D'autant plus que les mêmes moyennes mobiles se sont croisées de manière identique sur le couple JPY/EUR lundi dernier. L'on avait aussi vu précédemment que cette paire de monnaie est un excellent indicateur d'orientation des marchés.
Une zone basse de volatilité qui pourrait durer les mois d'août et septembre. Car les futures sur le VIX montrent une angoisse des investisseurs pour le mois d'octobre. Jugez-en : pour se protéger, les investisseurs sont prêts à acheter un indice de volatilité à 31 alors qu'il se situe autour de 25 actuellement !
Traditionnellement le mois d'Octobre correspond aux publications de résultats d'entreprises du troisième trimestre, et à une série de statistiques macro-économiques, notamment en provenance de Chine.
Nous verrons si c'est cela que craignent les investisseurs.
Indicateur avancé de ArcelorMittal et ralentissement chinois
L'annonce d'ArcelorMittal d'un ralentissement de son activité, alors que son métier est l'un des plus en amont du cycle industriel a de quoi interpeller.
En effet, tout investisseur doit se souvenir que l’annonce d’un ralentissement de ses activités le 2 septembre 2008, assorti d’une extinction de ses fours à chaud, était précurseur du renversement de cycle boursier.
On le voit sur ce graphique, ArcelorMittal a décroché un bon mois avant que la bourse parisienne ne plonge dans son ensemble, à la mi-octobre.
ArcelorMittal a été relayé par Nippon Steel dans son sentiment de ralentissement de la demande, principalement en provenance de Chine.
Pour être complet, il est important de signaler que la production industrielle chinoise fait état d'une contraction pour la première fois en juillet, à 49.4 % (la croissance commençant à 50.01 points).
Mauvaise nouvelle pour ceux qui pensaient que la Chine serait l'élément moteur de la reprise en Europe et aux Usa, en accélérant l'importation de biens pour entretenir la croissance occidentale.