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Panne de consommation ?

30 Octobre 2010 , Rédigé par jean-christophe duplat

La publication, ce midi, d’un « retour de la croissance grâce à la consommation » aux Etats-Unis, à de quoi nous laisser perplexe. Non seulement parce qu’elle ne s’élève qu’à 2% (en rythme annuel, 0.5% sur le trimestre donc), mais aussi parce que le cumul des deuxième et troisième trimestres équivalent au seul premier trimestre, qui indiquait une croissance de 3.7%.

On comprend que - sans logique particulière, mais c’est ce qui a fonctionné les 50 dernières années - le monde politique tente une nouvelle fois de se convaincre que la relance de l’économie passe par un soutien à la consommation.

 

La réalité est tout autre, et le graphique ci-dessous l’indique parfaitement : jusqu’à la crise de la dette initiée en 2007, et avant que l’hiver de Kondratieff ne frappe à la porte, les marchés financiers et le moral des consommateurs étaient intimement corrélés. Plus encore, depuis 2003, la hausse des marchés financiers avait même peut-être un effet bénéfique sur les intentions d’achat des personnes interrogées, puisque l’on voit que la hausse des marchés précède de peu la frénésie d’achat. Probablement ce sentiment de richesse induit par une bourse qui progresse et fait consommer.

wall_street_main_street.jpg

 

 

Mais aujourd’hui, ce système est en panne : la psychologie de l’investisseur et du consommateur semble être totalement délaissée par ces mêmes politiciens-statisticiens.

Alors que ces consommateurs sont toujours occupés à rembourser leurs dettes et prêts plutôt que de contracter de nouveaux emprunts, la dépense au quotidien semble être enrayée.

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Le différentiel entre les deux paramètres du premier graphique nous montre que l’argent circule sur les marchés, mais n’est pas du tout présent dans le circuit de la consommation quotidienne. Il s’agit probablement de l’augmentation de la masse monétaire (le quantitative easing version 1.0 de la Fed), qui profite aux seuls établissements financiers bénéficiant de l’argent gratuit de Ben Bernanke.

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Quel serait le vrai taux d'inflation ?

25 Octobre 2010 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Economie

 

Nous avions déjà abordé le sujet précédemment, en analysant que, pour des raisons politiques et psychologiques, la méthode de calcul de l’inflation a fortement changé au cours des 40 dernières années. L'on remarque en effet que, progressivement, les secteurs les plus sensibles à l’inflation ont systématiquement été retirés du panier constitutif du calcul de l’inflation, au profit de produits déflationnistes - qui perdent de la valeur au fur et à mesure que le temps avance –,la composante high-tech de ce panier notamment.

Aujourd’hui, il est en effet absurde de constater que l’inflation ne tient plus du tout compte des dépenses de nourriture et des achats de produits pétroliers, alors que dans la société actuelle, il s’agit probablement des dépenses les plus courantes.  

Sur base de ce constat, l’on doit donc se rendre compte que le calcul officiel de l’inflation s’empêchera de retrouver les 15% ou 18% d’inflation enregistrés dans les années 70 et 80.

Sitôt que l’inflation fera mine de s’installer durablement, les composantes du panier de calcul de l’inflation dont les prix baissent ou stagnent vont voir leur part grandir au sein de cet échantillon.

C’est d’autre part pour cela qu’il est illusoire d’investir dans des produits bancaires purs qui jouent sur le retour de l’inflation, car ils se basent tous sur les chiffres officiels de l’inflation.

 

Alors y a-t-il moyen d’avoir une idée de l’inflation réelle ?

Si nous prenons par exemple les chiffres du budget américain, nous pouvons noter que :

(i)                  les dépenses qui s’élèvent à 3'500 Mia USD (soit 3’500+12 zéros) n’ont en compensation que

(ii)                des recettes pour 2'000 Mia USD

 

Le déficit courant s’élève donc à (1'500 Mia) USD

Ce déficit est compensé par une création de monnaie (le quantitative easing, dont la Fed nous annonce une version 2) ou le lancement d’emprunts obligataires pour un montant équivalent, afin de pouvoir – par cette constante politique de fuite en avant – régler ce qui est dû immédiatement en contractant une dette à rembourser dans un délai plus long.  

Mettons maintenant en parallèle ce déficit de 1'500 Mia USD à la totalité de la monnaie en circulation, la M3 (la mesure la plus complète de la monnaie en circulation, et qui a aussi curieusement cessé de figurer dans les chiffres officiels depuis 2006), qui s’élève à plus ou moins 14’000 Mia USD actuellement, et nous avons notre chiffre d’inflation « idéal » à l’heure actuelle, celui qui permettrait de réduire le déficit à 0.00 USD. Il s’élève à 10.7%.

 

Loin des 2 % sur lesquels les banques centrales essaient de communiquer.

 

 

 

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La baisse organisée d’une devise donne-t-elle un coup de fouet aux marchés financiers ?

15 Octobre 2010 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Marchés financiers

 A la lumière de ce qui se trame au travers des grandes manœuvres organisées par les banques centrales pour essayer de dévaluer leur monnaie et s’assurer des échanges commerciaux énergiques, en plus d’un dynamisme sur le marché de l’emploi que cette « relance » induit, il me semblait intéressant de vérifier si cette destruction de valeur organisée était favorable aux investissements en actions;

 

Si, sur une période de 10 ans, l’on met en correspondance les performances du Dollar Index (en mauve, le USD face à un panier de devises) et celles du Dow Jones (en noir), il apparaît clairement - notamment en décembre 2003, mars 2006 et mars 2009 – que toute baisse du dollar donne du « fuel » aux marchés financiers. Par opposition, la revalorisation du dollar en juin 2008, couplée à la crise de la dette, a sérieusement mis à mal la performance du Dow Jones.  

 

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En bon observateur contrarien, il nous faut noter que la baisse du dollar s’achève en général peu de temps après un appel au secours de EADS (Airbus). Jugez plutôt : les deux dernières menaces de délocalisation ont eu lieu fin 2007 et en décembre 2009. Deux points bas sur le front du USD…

Nous scruterons donc avec intérêt toute nouvelle sortie du PDG d’EADS, Louis Gallois.

 

Pour vérifier les angoisses de la banque centrale japonaise qui ne veut pas voir sa monnaie s’apprécier, nous avons mis en exergue l’évolution du Yen et de l’indice Nikkei. Graphique très parlant lui aussi, et qui confirme que toute hausse du yen est oppressante pour les marchés financiers locaux.

 

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On comprend l’intérêt des banques centrales qui, en jouant sur la dévalorisation des monnaies fiduciaires, influent positivement sur le psychologique des intervenants. 

 

 

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Gold vs. silver : combien d'onces d'argent pour une once d'or ?

11 Octobre 2010 , Rédigé par jean-christophe duplat

 

 

Nous avions abordé ce sujet il y a un an et demi, lorsque l’once d’or, à 881 USD, valait plus de 73 fois celle d’argent, s’échangeant alors à 12 USD. Un ratio impressionnant, sortant largement du traditionnel ratio de 45, et qui devait en toute logique nous amener une revalorisation de l’argent plus rapide que l’or.   

L’or - que nous suivons ici régulièrement puisque vecteur d’inflation -  a depuis poursuivi sa hausse, ayant maintenant dépassé les 1’350 USD. Une belle progression de plus de 50%.

Et l’argent ? Il s’est revalorisé de presque 100% sur le même période, l’once se négociant à présent à 23,22 USD.

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Néanmoins, encore plus que la baisse du ratio or-argent qui se traite donc à 58 pour le moment, c’est  le démarrage rapide de la valorisation de l’once d’argent qui nous intéresse. En cas d’anticipation inflationniste, l’argent a toujours  évolué plus rapidement que l’or.

 

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Enfin, il faut signaler que le marché de l’argent, avec une production annuelles de 600 Mio d’onces, dont 500 partent à l’industrie, est un micromarché, nettement plus petit que celui de l’or. S’il reste 100 millions d’once pour les marchés financiers, ça nous fait une profondeur de marché de 2.3 Mia USD.

Et c’est ce chiffre qui nous interpelle, car, toujours dans notre réflexion inflationniste, nous constatons qu’il est inférieur aux émissions de bons d’état américains, qui placent un montant équivalent sur les marchés…chaque semaine !

Raison de plus de s’attacher aux valeurs tangibles, celles qui ne sont pas multipliables à l’infini.

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Alors, Septembre..?

5 Octobre 2010 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Marchés financiers

 

 

 

 

Les indices européens n’ont pas été en reste, avec en moyenne 5% de hausse.

Beaucoup de volatilité quand même puisque les indices ont redonné tout ce qu’ils avaient gagné sur les 20 premiers jours, en l’espace de 48 heures, et puis ont réalisé la performance du mois sur ses 10 derniers jours.  !

 

Alors que voir en ces mouvements ? Une hyper-sensibilité des ordres électroniques qui s’engagent d’abord dans un cercle vertueux de hausse, puis s’effondrent comme dans un jeu de domino lorsque le premier ordre stop est enfoncé, jusqu’à un retour au calme qui permet de reprendre le chemin de la hausse ? Ces mouvements accréditeraient la thèse selon laquelle nous serons dans les mois et années à venir amenés à subir des variations de plus en plus nombreuses sur un marché chaotique et excessivement volatil.

 

Il faut peut-être aussi et davantage penser que cet engouement boursier américain , les grandes manœuvres des banques centrales ayant commencé, avec notamment (i) l’annonce par la Fed d’une seconde vague de quantitative easing en préparation – annonce ayant amorcé le repli du dollar – (ii)l’intervention de la Chine sur le Yen, achetant en masse les obligations libellées en cette devise pour mécaniquement faire baisser le dollar, auquel sa monnaie, le Yuan, est couplée, et de la sorte garantir sa compétitivité en en s’assurant les meilleurs prix à l’exportation, et (iii) l’intervention de la banque centrale japonaise la nuit dernière, qui en rabaissant ses taux directeurs à 0, veut aussi relancer son économie.  

Tandis qu’en Europe, la BCE assiste à ces manœuvres en simple spectatrice, n’ayant visiblement aucun pouvoir sur le devenir de sa monnaie, tributaire des autres banques centrales.

 

Dans un prochain article, nous examinerons l’impact d’une variation du dollar sur le marché des actions.

 

 

+7.72%.. Alors que le mois de septembre est généralement craint par les investisseurs car destructeur de valeur pour les portefeuilles, ce mois de septembre 2010 a battu tous les records de hausse.

 

 



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