29 sociétés détiennent chacune plus de cash que le Trésor américain
N'y aurait-il plus de "middle class" bancaire ?
Dans un contexte déjà abordé, et notamment suite au remboursement d'obligations venues à maturité, le Trésor américain a "réussi" à brûler 80 Mia de USD en moins d'un mois, faisant passer ses liquidités de 130 à 39 Mia USD.
A présent, les liquidités des USA sont moins importantes que 29 sociétés cotées.
L'on y retrouve évidemment toutes les grandes banques qui continuent de recevoir de nouveaux billets à titre gracieux et sur simple demande.
Ceci contraste singulièrement avec les 58 faillites bancaires enregistrées aux USA depuis début janvier. Banques régionales non aidées par les mesures de Quantitative Easing.
Sous-estimation et croissance de la dette chinoise
Selon Moody's, la dette publique chinoise serait sous-évaluée de 3'500 milliards EUR.
Ce montant est à chercher au bilan des gouvernements locaux, dont l'endettement n'est pas comptabilisé au niveau national, et qui sont en charge notamment de tous les travaux d'infrastructure chinois.
De ce fait, si l'on ajoute ce montant à la dette officielle, 10'700 Mia de Yuan (1'150 Mia EUR), le ratio dette/PIB de la Chine s'élèverait à 60%, au lieu des 20 publiés, ce qui reste loin des taux des pays occidentaux, mais qui démontre quand même que la croissance par l'endettement est un point commun aux économies mondiales.
Le plus effrayant est l'accroissement de cette dette des pouvoirs locaux : entre 1997 et 2010, toujours selon Moody's, cette dette a été multipliée par 36..
Même lorsque l'on assiste aux difficultés de l'éclatement de cette bulle, les enseignements ne semblent pas tirés de "l'expérience occidentale".
Distributeur de billets de la BCE : la surprise vient de Hollande
Tandis que les autorités européennes s’enfoncent dans le déni ou le mensonge, à nouveau coup de stress tests bancaires « réussis haut la main par toutes les banques », excepté huit de seconde zone, auxquelles il ne manquerait que 2.5 Mia EUR de capitalisation au total – rappelons qu’un effacement optimiste de la dette de la Grèce coûterait 95 Mia EUR à la seule BCE et donc aux Etats membres - nous allons aujourd’hui regarder ce que les banques européennes ont quémandé à la Banque centrale au cours du mois de juin .
Le distributeur de billets de la BCE a délivré les montants suivants :
Si, sans étonnement, le trio de tête est constitué de l’Irlande – qui a contracté une dette de 2/3 de ses revenus annuels sur un seul mois ! - la Grèce et le Portugal, la surprise nous vient du marché interbancaire hollandais qui ne semble plus fonctionner, les banques ayant préféré s’adresser à la BCE plutôt que de se faire confiance, en allant y chercher presque 10% du PIB hollandais sur ce seul mois…
Pas étonnant si l'on considère que ce pays nous offre un paysage très bancarisé et où l'on trouve de nombreux assureurs.
Cette situation contraste avec des pays comme la Belgique, la France ou l’Italie – pourtant décriée – où l’on voit que la confiance n’est pas encore rompue sur le marché interbancaire.
| emprunté en 06/2011 | PIB | emprunt/PIB |
| (en Mia EUR) |
| |
Autriche | 9,2 | 284,4 | 3,23% |
Belgique | 5 | 352,9 | 1,42% |
France | 22,2 | 1932,8 | 1,15% |
Allemagne | 52,2 | 2498,8 | 2,09% |
Grèce | 97,5 | 230,2 | 42,35% |
Irlande | 103 | 153,9 | 66,93% |
Italie | 41,3 | 1548,8 | 2,67% |
Pays-Bas | 57,9 | 591,5 | 9,79% |
Portugal | 43,9 | 172,7 | 25,42% |
Espagne | 57,9 | 1062,6 | 5,45% |
Prévisions d'endettement des USA
Tandis que l'échéance du 2 août approche, emmenant donc théoriquement avec elle la fin de l'endettement croissant perpétuel des Etats-Unis mais qui irait de pair avec une faillite de ce pays, les politiciens sont à la manoeuvre pour faire pression, d'une part sur "l'augmentation des dépenses de l'état pour sauver la croissance" pour le Président prodigue, et pour diminuer les dépenses de l'état pour les Républicains, d'autre part.
Nous ne croyons pas au scenario de défaut du pays soutenu par les media, mais plutôt - nous en avons maintenant l'habitude - à un accord sur un "ajustement technique", une autorisation de modification du calcul des chiffres de l'endettement, une refonte de la statistique de la dette américaine, ne prenant par exemple en compte que celle qui est détenue localement. Un subterfuge pour mieux continuer la fuite en avant par la dette, sans apporter aucune solution.
Voici un graphique qui anticipe l'évolution de la dette US sur les 70 prochaines années et qui dispense de commentaires. Il compare l'optimisme des prévisions de budget du Congrès américain (CBO, en rouge (*1) puis revu en vert (*9)), et les anticipations du FMI (en bleu, la dette actuelle multipliée par 13)
Qui détient la dette grecque ? (update) 50% pour 10 banques
D'un rapport établi par Barclays Capital, il ressort que la dette grecque peut assez facilement être individualisée par établissement financier.
Hormis la BCE et ses actionnaires, les banques centrales, qui détiendraient 62.1Mia de dette émise sous forme d'obligations souveraines, l'on trouve l'état grec qui via ses fonds publics qui devaient assurer le financement des retraites des fonctionnaires - la plus grosse proportion de la population active - en possède 30 Mia.
Les premières banques privées qui y sont répertoriées sont locales : la banque du Pirée, puis EFG, avec respectivement 8 et 9 Mia € de créances douteuses. Un peu plus loin, l'on retrouve ATE, Alpha Bank, la banque de la poste, Marfin, et la banque de Chypre.
Ensuite viennent les banques étrangères :
l'ancienne allemande Depfa, qui fut nationalisée au plus fort de la crise en 2008, qui transfère donc au contribuable allemand ses 6.3 Mia € d'obligations grecques ; BNP-Paribas (5 Mia), Dexia (3.5 Mia), mais encore Generali, Commerzbank, Société Générale, ING, Ageas - que l'on vend encore comme une société d'assurances sans plus de risque - qui ont toutes une exposition entre 1 et 3 Mia €.
Voir apparaître les assureurs Generali, Groupama, CNP, Axa, Allianz, Ageas, dans cette liste nous confirme que notre credo régulier "fuir l'investissement dans tout établissement financier, de banque ou d'assurance" continue d'être sage, alors que certains doutent encore de l'exposition du secteur de l'assurance à la crise de la dette européenne.
En dette cumulée, si l'on tient compte des prêts privilégiés du FMI et de l'UE, non adossés à une émission d'obligations, l'on peut constater que plus de 50% de cette dette est dans des mains publiques, les mêmes qui mettent en place les plans de secours et de relance.
Ceci va donc rendre plus facile l'acceptation de la dernière étape de la fuite en avant, qui consiste en un "roll-over", une extension de la maturité de la dette grecque, proposée par l'Europe, à l'initiative de la France et l'Allemagne.
On comprend leur empressement, en voyant le tir groupé de réductions de valeur à venir pour le tandem franco-allemand dans cette liste.
Transfert de dette, 4ème étape : Pourquoi la BCE s’oppose à une restructuration de la dette grecque
Le total de bilan de la banque centrale européenne s’élève à 1'972 milliards d’euros, soit le plus haut niveau jamais atteint depuis qu’elle existe. En janvier dernier, son précédent record s’élevait à 1'966 milliards d’euros.
Ceci signifie que les banques, ayant temporairement fini de se prêter entre elles, retournent auprès de la BCE pour se financer, puisque le risque sur la Grèce en particulier et l’Europe en général est redevenu très sensible.
La BCE possède en contrepartie 81.2 milliards de fonds propres. Comme pour la plupart des banques, le basique ratio fonds propres/actifs sous gestion est très faible, 4.1%, ce fort effet de levier induisant donc que un doute sur la qualité d’1/25ème de ses actifs suffit à mener ses fonds propres en territoire négatif.
Or les estimations basses de restructuration de la dette grecque, qui tendrait à l’effacer à concurrence de 50%, devraient donc diminuer de 95 milliards le total de 190 Mia d’actifs grecs logés à l’actif de la BCE..
Le travail de centrifugeuse de la BCE arrive à son terme, maintenant qu’elle se retrouve à son tour asphyxiée par une multitude d’actifs dont la dépréciation semble inévitable. C’est pour cela qu’elle va maintenant insister pour que les états actionnaires de la BCE, via leur banque centrale, interviennent directement pour colmater les pertes probables de la BCE, en levant des taxes auprès de leurs contribuables locaux.
C’est la quatrième étape d’un report de la crise de la dette, qui avait d’abord été subi par les actionnaires des banques, puis transféré sur les épaules des états, et enfin aspirés par la BCE.