Hedge Funds : à qui profite la gestion alternative ?
SL-Advisors publie une étude intéressante sur la rentabilité des hedge funds sur le long terme.
C’est ainsi que, sur toute la période 1998-2010, il ressort que la part du bénéfice offert aux investisseurs se limite à 3%, les 97% restants de la performance étant réservés aux gestionnaires…
Nous concevons qu’il est un peu réducteur de généraliser le résultat de cette étude à tous les gestionnaires de fonds, mais ceci nous conforte dans notre idée que les meilleures performances - en tous la plus grande contribution au bénéfice - se dessinent lors d’un investissement direct en actions choisies individuellement, notamment sur base de leur décote.
M&A 2012, fusions-acquisitions et indice contrarien : où en est-on ?
Offre de reprise d’UPS sur TNT après surenchère, Adidas qui rachète Adams Golf, OPA sur Hitechpros, rumeur d’OPA chinoise sur Alcatel-Lucent, etc.
Les événements de ces dernières semaines nous font inévitablement repenser, en bon contrarien, aux pics d’OPA observés en 2000 et 2007, soit à chaque fois lorsque les marchés étaient au plus fort de leur exagération haussière et que certains dirigeants d’entreprises, terrorisés par la crainte de « rater le coche », s’empressaient de surenchérir sur leurs concurrents, ou même sur des acteurs dont ils ne connaissaient pas le métier.
Voici pour rappel le graphique de l’évolution des offres publiques de 1998 à 2011, au niveau mondial d’abord
A l’échelle européenne ensuite :
A priori donc, pas d’augmentation significative, mais pas d’effondrement de ce créneau non plus. Pas de panique pour les marchés sur base de ce seul indicateur, donc.
Quant au premier trimestre 2012, si l’on s’en réfère au dernier rapport de Thomson Reuters, les fusions et acquisitions annoncées sont en diminution significative, passant de 737 Mia USD à 416 Mia USD en un an glissant.
Au niveau régional, l’on y apprend que l’activité de fusions-acquisitions a diminué de 60% au Etats-Unis, de 33 % en Europe, et enfin de 42% en Asie, ce qui démontre qu’une économie global fébrile affecte la psychologie des acteurs tant sur les marchés matures que ceux qui sont en croissance.
Ce rapport nous apprend enfin que JPMorgan Chase est la banque d’affaires qui a mené la partie la plus importante de ces deals en 2012, devançant Goldman Sachs et Citigroup.
Contribution au PIB mondial : le monde tourne
L'axe du monde a tourné ces dernières années.
Voici exprimés sous forme de très intéressants graphiques l'évolution au fil des 100 dernières années de l'importance du PIB des différents continents.
Exprimé de manière très didactique, plus les pays sont "gonflés", plus leur contribution au PIB mondial est important.
D'abord en 1900 : la révolution industrielle bat son plein, les mines la sidérurgie font de l'Europe un continent tout-puissant
Même photo, mais en 1960 : les Etats-Unis et l'Amérique du Sud montent en puissance et cette poussée se fait principalement au détriment de l'Asie .
Et finalement aujourd'hui..
Une formidable émergence des pays asiatiques comme lame de fond, l'Europe en grosse crise d'amaigrissement qui ne contribue plus que pour moins du quart à la richesse mondiale, et l'importance des Etats-Unis qui se réduit également.
Le Brésil et la Russie, pourtant 2 pays "BRIC", n'arrivent pas à suivre la progression de la Chine et de l'Inde.
Quant à l'Afrique et son exploitation permanente par le milieu politique, elle n'a jamais fait que de la figuration.
PSP Private Equity, un indice normalement précurseur de sortie de crise
Nous avions à l’époque déterminé que la reprise des fusions et acquisitions de par le monde préfigurait un plus haut sur les marchés, et que ce signal était un bon indicateur de prises de bénéfice.
Pour compléter ces recherches, toujours en quête d’indicateurs avancés susceptible de nous signaler un renversement de tendance, nous pourrions nous pencher sur une éventuelle reprise de l’activité des fonds de private equity, ces fonds qui investissent dans des entreprises non cotées, et qui acceptent de supporter des flux de trésorerie négatifs pendant quelques années, avant de revendre leurs participations une fois le « turnaround » - la restructuration et le retour à la rentabilité - effectué.
Ces fonds devraient nous indiquer en priorité une sortie de crise puisqu’ils sont restés très actifs depuis le début de la crise de l’endettement, mi-2007 et, si la situation économique s’améliore réellement, leurs investissements de 2007 et 2008 devraient progressivement, après 3 ou 4 ans, retrouver une profitabilité, un cash-flow positif, qui leur permettraient d’avoir des actifs prêts à être revendus.
Le PSP est un des plus gros fonds de pension du secteur public coté aux USA, et qui investit principalement en private equity.
Voici sa performance depuis sa création, fin 2006.
En le représentant en parts du S&P500, l’on peut voir que son comportement sous-performe largement l’indice.
L’équilibre des volumes, qui devrait monter lorsque la situation est saine, nous indique aussi une inquiétante faiblesse de la performance du private equity depuis mi-2011.
Ceci pourrait en conséquence nous confirmer (i) que la crise actuelle est très profonde et que les repères traditionnels des investisseurs – comme une revente bénéficiaire des participations après 5 ou 7 ans - sont bousculés, mais aussi que (ii) le rebond boursier en cours est rapide, fragile et exagéré.