OCDE : taux d’imposition moyens et confiscation des contribuables belges et français
L’OCDE vient de publier le détail des taux moyens d’imposition de ses membres pour l’année 2011.
Comme d’habitude, les pays européens d’une manière générale, la Belgique et la France en particulier briguent les places peu enviées de pays dans lesquels la pression fiscale est la plus élevée. Jugez-en plutôt :
Une personne célibataire sans enfant dont le revenu est dans la moyenne, se verra confisquer 55.5% de ses revenus. Vu d’une autre manière, ce n’est qu’à partir du 21 juillet de chaque année qu’il pourra réellement mettre en poche ce qu’il gagne. Drôle de fête nationale…
Si la rémunération de cette personne se situe deux tiers au-dessus de la moyenne, le taux d’interception par l’Etat se monte à 60.7%, sans qu’il n’ait jamais le choix de l’affectation de ses impôts.
Une personne mariée, ayant deux enfants et une rémunération dans la normale, peut fêter le 25 mai de chaque année la fin de la ponction étatique de 40.3%, battu dans ce seul cas de figure par le contribuable français qui devra, lui, trépigner jusqu’au 3 juin pour être libéré de cette saisie.
Enfin, le contribuable marié avec deux enfants et dont le conjoint travaille aussi verra sa rémunération amputée de 48.2% en Belgique et 44.9% en France.
Probablement un encouragement à la paresse, ou une incitation à vivre au crochet de l’état qui, après s’être attribué une grande partie de cette confiscation sous forme de privilèges divers, gaspille ensuite une tranche importante de ce butin en subsides et autres allocations et attributions diverses, gardant ainsi un fonds de commerce, le rapport seigneur-vassal cher à tout ce petit monde.
Single no ch 67 (% AW) | Single no ch 100 (% AW) | Single no ch 167 (% AW) | Single 2 ch 67 (% AW) | Married 2 ch 100-0 (% AW) | Married 2 ch 100-33 (% AW) (2) | Married 2 ch 100-67 (% AW) (2) | Married no ch 100-33 (% AW) (2) | |
Chile | 7,0 | 7,0 | 7,8 | 6,0 | 7,0 | 4,9 | 6,6 | 7,0 |
New Zealand | 12,9 | 15,9 | 22,0 | -18,7 | -1,2 | 7,0 | 13,1 | 14,8 |
Israel | 13,0 | 19,8 | 28,4 | 0,1 | 16,0 | 12,2 | 13,4 | 16,6 |
Mexico | 13,2 | 16,2 | 21,6 | 13,2 | 16,2 | 14,4 | 15,0 | 14,4 |
Korea | 17,7 | 20,3 | 22,2 | 17,0 | 17,9 | 17,9 | 18,1 | 19,4 |
Switzerland | 18,0 | 21,0 | 25,3 | 2,8 | 8,4 | 11,1 | 14,2 | 18,6 |
Australia | 20,6 | 26,7 | 32,2 | -6,0 | 15,2 | 17,9 | 24,2 | 22,9 |
Ireland | 21,3 | 26,8 | 38,7 | -24,6 | 7,1 | 13,3 | 19,0 | 20,3 |
Canada | 26,1 | 30,8 | 32,9 | -6,3 | 18,9 | 23,8 | 27,0 | 27,7 |
United States | 27,2 | 29,5 | 34,4 | 8,2 | 18,2 | 22,7 | 24,6 | 27,8 |
United Kingdom | 28,5 | 32,5 | 37,9 | 7,1 | 26,4 | 25,0 | 28,1 | 28,5 |
Luxembourg | 29,2 | 36,0 | 43,5 | 2,4 | 13,4 | 17,7 | 23,0 | 27,7 |
Iceland | 29,2 | 34,0 | 38,2 | 18,5 | 21,0 | 27,6 | 31,4 | 29,5 |
Japan | 29,5 | 30,8 | 33,8 | 19,7 | 23,0 | 25,1 | 26,4 | 30,0 |
Netherlands | 33,1 | 37,8 | 41,5 | 11,5 | 30,7 | 29,2 | 31,5 | 33,8 |
Portugal | 33,1 | 39,0 | 45,8 | 23,7 | 29,2 | 30,4 | 36,2 | 34,0 |
Poland | 33,4 | 34,3 | 35,0 | 28,4 | 28,4 | 29,6 | 30,9 | 33,4 |
Norway | 34,2 | 37,5 | 43,1 | 21,4 | 31,0 | 31,9 | 33,6 | 35,0 |
Turkey (1) | 35,4 | 37,7 | 40,9 | 34,2 | 36,3 | 37,3 | 37,9 | 37,9 |
Greece | 35,6 | 38,0 | 42,6 | 35,1 | 37,8 | 37,1 | 37,3 | 37,9 |
Slovak Republic | 36,1 | 38,9 | 40,8 | 23,6 | 25,0 | 29,5 | 32,8 | 35,8 |
Spain | 36,6 | 39,9 | 42,5 | 29,5 | 34,2 | 35,8 | 36,9 | 36,9 |
Denmark | 36,8 | 38,4 | 44,8 | 11,4 | 27,4 | 32,2 | 33,9 | 37,0 |
Finland | 37,2 | 42,7 | 48,5 | 26,4 | 37,7 | 35,5 | 37,5 | 39,3 |
Slovenia | 38,6 | 42,6 | 47,7 | 12,7 | 23,2 | 30,6 | 34,1 | 40,2 |
Estonia | 38,8 | 40,1 | 41,2 | 24,3 | 31,2 | 34,2 | 35,9 | 38,8 |
Czech Republic | 39,5 | 42,5 | 44,9 | 16,4 | 21,7 | 30,7 | 34,7 | 40,3 |
Sweden | 40,7 | 42,8 | 50,8 | 32,5 | 37,3 | 36,9 | 38,7 | 41,0 |
Austria | 43,7 | 48,4 | 51,6 | 26,8 | 37,1 | 37,2 | 40,5 | 44,7 |
Italy | 44,5 | 47,6 | 53,0 | 29,0 | 38,6 | 40,3 | 43,1 | 44,5 |
Hungary | 45,2 | 49,4 | 51,6 | 20,0 | 32,8 | 34,3 | 37,7 | 46,7 |
Germany | 45,6 | 49,8 | 51,3 | 31,2 | 34,0 | 38,9 | 42,5 | 45,6 |
France | 46,5 | 49,4 | 53,5 | 38,4 | 42,3 | 40,0 | 44,9 | 45,6 |
Belgium | 49,7 | 55,5 | 60,7 | 35,5 | 40,3 | 41,4 | 48,2 | 48,0 |
Unweighted average | ||||||||
OECD-Average | 31,7 | 35,3 | 39,7 | 16,2 | 25,4 | 27,5 | 30,4 | 32,4 |
OECD-EU 21 | 37,8 | 41,5 | 46,1 | 21,0 | 30,3 | 32,4 | 35,6 | 38,1 |
Chronologie de l’Islande : bon sens populaire, défaut, faillite de banques, inflation, et retour à la croissance en un temps record
L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté, par le référendum populaire du 6 mars 2010 et ses 93% de « non », le sauvetage des banques privées qui avaient été nationalisées par le gouvernement conservateur de Geir Haarde le 9 octobre 2008, après avoir fermé la place boursière nationale pendant 4 jours.
L’on se souvient notamment de Kaupthing et Landbanski (Icesave), dont les remboursements de dettes n’ont pas été honorés, ou très partiellement.
Notons d’ailleurs que ce vote négatif exprimé par la population allait à l’encontre de la fédération des organisations syndicales islandaises, qui conseillait de voter la loi qui aurait confisqué 100€ par mois pendant 15 ans à chaque citoyen islandais, y inclus les enfants.
Le 20 février 2011, le nouveau gouvernement de centre-gauche vote une nouvelle loi instituant un fonds de garantie pour le paiement de la dette des banques aux investisseurs étrangers.
Le président de la République, Olafur Grimsson, refuse de la signer suite à la pression populaire et renvoie donc le choix final à la population.
Le 9 avril 2011, un nouveau référendum renvoie cette loi aux oubliettes, par 60% de « non ».
Le 5 septembre 2011, l’ancien premier ministre Geir Haarde, est traduit en justice pour graves négligences et inaction ayant entraîné la faillite du pays. L’acte d’accusation lui reproche notamment de n’avoir rien fait pour empêcher le secteur bancaire de son pays grossir au point de représenter à lui seul ...11 fois le PIB de l’Islande !
Le résultat du jugement sera connu aujourd’hui.
Comment se porte l’économie islandaise après ces déconvenues politiques et décisions démocratiques que l’on aurait pu croire fatales à une petite nation au paysage très bancarisé ?
Très bien, figurez-vous.
Après deux années de récession (-6.8% en 2009 et -4% en 2010) la croissance fut très rapidement de retour, affichant 3.1% en 2011.
Elle se profile à 2.6% en 2012, 2.5% en 2013 et 2.4% en 2014, selon les projections économiques de Statice.
Sur le plan de l’emploi – sa préservation fut l’alibi de bien des gouvernements européens pour sauver les banques en endettant des générations de contribuables – le taux de chômage islandais se monte à fin mars à 7,5%.
L’inflation, qui est très vite passée à 12.5%, pour redescendre ensuite à ses niveaux d’avant-crise, inférieurs à 4%, semble maîtrisée.
Et l’Islande emprunte à moins de 4% sur les marchés traditionnels, sans avoir besoin de se faire des injections de liquidités permanentes par un mécanisme douteux mis en place par la Troïka (UE, BCE, FMI) pour d’autres pays européens.
Voilà comment, en s’attaquant de manière volontaire et raisonnée à la bulle de l’endettement durant quelques mois, l’Islande a pu éviter les dérives de la crise européenne actuelle, très profonde et longue, assortie d’une croissance molle, dont les origines devront de toutes façons être traitées. Tôt ou tard.
Qui détient la dette espagnole ? La France au premier rang
Selon un principe toujours contraire aux statuts actuels de la BCE mais félicité et encouragé par un monde politique drogué à la dette – Nicolas Sarkozy disait dimanche qu’il faut encore donner plus de pouvoir à la banque centrale européenne (lire : imprimer plus d’argent) pour relancer la croissance - la BCE continue d’émettre de la monnaie.
Nous avons vu qu'elle a ainsi émis plus de 1'000 Milliards €, sans aucune contrepartie, pour les prêter aux établissements financiers ces derniers mois.
Et le système bancaire espagnol, comme partout en Europe vassalisé par l’Etat, en profite très bien : ces banques ont emprunté 260 Mia € à la BCE à un taux de 1%, pour racheter de la dette émise par l’état espagnol, rémunérée pour la plupart à du 6% , et rendre le reste à la BCE qui rémunère ce solde à 0.25%.
Les rachats de dette publiques par les banques espagnoles sont signalées en bleu sur ce graphique :
Nous attendons toujours le moment où, pressées par des politiques de relance sans succès, les banques vont - dans une économie traditionnelle - refaire circuler l’argent qui gonfle actuellement le pied de bilan de la BCE, et donc ne plus lui retourner dans un circuit fermé. Car la vélocité de l’argent est un des vecteurs de l’hyperinflation.
Tout le monde semble aujourd’hui se réjouir d’une émission de dette espagnole qui n'a trouvé acheteur que par la combine citée plus haut, et par laquelle l’Espagne s’endette à moins de 18 mois pour 2.09 Mia € à un taux de ..2,623%, alors qu’elle empruntait encore – déjà excessivement cher - à 1.418% le 20 mars dernier pour des obligations de même échéance !
Jamais donc le taux moyen de la dette espagnole n’a été aussi élevé depuis 1992
Mais qui détient donc cette dette publique espagnole de 735 Mia € - somme que le MES ne réunira jamais dans sa structure actuelle, même à crédit - et dont un défaut souverain risquerait de précipiter dans le ravin ?
La France en sort très fragilisée - et ceci nous donne des indications sur la portée des propos de Sarkozy cités plus haut - détenant plus du quart de cette dette espagnole, plus que douteuse.
Quand l’Allemagne va-t-elle donc finalement annoncer son retrait de la zone euro pour purger ce qui devient au fil du temps une monnaie pourrie ?
Le temps presse et les infrastructures de sauvetage ne pourront jamais faire face au défaut de ces grandes économies.
Energie : les PIIGS, plus grands consommateurs d’énergie
Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne : tous ces pays ont en commun d’être les plus grands importateurs européens d’énergie fossile et, par leurs habitudes de consommation, de cultiver un déséquilibre longtemps entretenu par la recherche de la sacro-sainte croissance, dont il semble difficile de sortir à présent.
En effet, durant les 2 dernières décennies, lorsque les taux étaient maintenus artificiellement bas, que la poussée vers l’endettement était le principal moteur politique pour arriver à faire progresser le PIB chaque année, il était devenu monnaie courante d’encourager la population à changer de voiture par subsidiation, à pousser à la consommation d’énergie, sans se soucier de l’impact économique de ces nouvelles habitudes en phase de retournement conjoncturel.
Ce graphique est très révélateur d’une autre facette de la croissance financée par l’endettement et qui n’a pas d’autre issue que de plonger ces pays dans la rigueur lorsque les taux se redressent.
Un bon point d’entrée pour un investissement en mines d’or ?
Le HUI est un index composé des 15 plus grandes mines d’or cotées.
Agnico Eagle Mines Ltd
Anglogold Ashanti Ltd
Barrick Gold Corp
Coeur D Alene Mines Corp
Compania de Minas Buenaventura
Eldorado Gold Corp
Gold Fields Ltd
Goldcorp Inc
Harmony Gold Mining Co Ltd
Hecla Mining Co
Iamgold Corp
Kinross Gold Corp
Newmont Mining Corp
Randgold Resources Ltd
Yamana Gold Inc
Comme il n’inclut pas les mines qui « hedgent » - ou qui vendent leur production à des prix fixés d’avance – à plus d’un an et demi, il pourrait être un indicateur de tendance pour l’or.
A la lecture de son évolution par rapport à l’once d’or sur les 15 dernières années, l’on voit que l’indice sur les actions aurifères est plus solidaire des soubresauts des marchés financiers que de l'or, qui progresse en toute indépendance, quel que soit le cycle des marchés.
L’on peut aussi constater que lors que le HUI divisé par l’once d’or approche des 0.20, il devient judicieux de se positionner sur ces actions aurifères car un fort rebond est à attendre, pour revenir vers les 0.35.
Le bon timing est peut-être en vue.
Dette publique : signes de contagion aux Pays-Bas ?
Alors que la Grèce, à peine conclu le énième super-plan de fuite en avant du mois de mars, annonce qu’elle aura probablement besoin de 50 Mia € supplémentaires avant 2015, tandis que les marchés financiers semble seulement découvrir les difficultés de l’Espagne et du Portugal, nous prenons de l’avance en nous penchant sur le cas des Pays-Bas.
Nous avions repéré il y a quelques mois l’activisme du gouvernement hollandais au distributeur d’argent gratuit de la BCE. C’est au demeurant un gouvernement dont l’interventionnisme a été très marquant lors du sauvetage des nombreuses banques qui ornent son paysage économique.
Aujourd’hui le taux des emprunts d’Etat hollandais à 10 ans se tendent et, affichant 0.6% de prime sur son homologue allemand, creusent même l’écart avec ceux de Berlin.
A l’origine de cette tension, une inquiétude sur la capacité de réduction du déficit hollandais : les Pays-Bas n’ont pas encore perdu leur triple A, mais le pays est placé sous surveillance négative par Standard & Poor’s. L’économie devrait se contracter de 9% en 2012, la baisse de consommation est réelle, le moral des consommateurs est au plus bas, et les prix de l’immobilier commencent à se réduire. De plus en plus d’économistes doutent que La Haye puisse tenir son objectif de réduction du déficit sous les 3% du PIB en 2013.
D’autre part, lors de la réunion de l’Eurogroupe de samedi dernier, les Pays-Bas ont accepté pour la première fois, sans rechigner, une augmentation (à crédit et ex-nihilo, rappelons-le) de la dotation du « pare-feu » européen, pour la porter de 500 à 800 milliards d’euro, destiné à lutter contre un nouvel effet de contagion au sein de la zone euro.
Pourtant, la dette publique officielle des Pays-Bas est encore une des moins élevées d’Europe, avec 65% du PIB, mais cette dette publique ne tient pas compte – comme partout ailleurs – des dettes contractées au nom du contribuable pour sauver le système bancaire.
La santé économique chancelante des Pays-Bas pourrait donc nous fournir le premier signe d’une contagion de la « crise du Sud » au noyau fort de l’Eurozone.
Nous suivrons cela avec attention.