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Assouplissements en tous genres et nouveau haut de cycle industriel

29 Août 2012 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Macro-économie

Il est des indices qui nous confortent dans notre opinion de l’incapacité du politique à s’attaquer à la cause-racine de la crise : trop de dettes, trop d’interactions entre états et banques - une des nombreuses dérives socialistes du capitalisme -  trop de dépenses publiques et de privilèges à préserver.

 

Ce supplique de la BCE, par exemple, qui cherche à faire assouplir le ratio de liquidité bancaire du comité de Bâle,   probablement aux fins de s’assurer des résultats brillants pour les banques européennes aux prochains « stress-tests » et de la sorte avoir une nouvelle fois le privilège de confirmer que la crise frappant les établissements financiers est derrière nous…

 

Ou comme cette déclaration du président de la Fed de Chicago qui implore de nouvelles mesures de Quantitative Easing (« jusqu’à ce que le chômage se réduise à 7% et tant que l’inflation reste sous les 3% ».. !) afin de combattre l’échec de la politique de l’emploi et « restaurer la confiance ». Parce que protéger les banques en les inondant d’argent public, qu'elles ne reprêtent pas,  permettra probablement de préserver la masse d’emplois énorme au sein du paysage financier. A fonds perdus.

 

 Au niveau des entreprises,  l’on a assisté à des publications de moins bonne facture ces dernières semaines, notamment dans le secteur du luxe, ce qui présage d’une fin de haut de cycle.

 

Il faudra apparemment s’habituer à des cycles plus courts, et marqués par une utilisation de moins en moins élevée de la capacité industrielle.

A cet égard, le graphique reproduit ci-dessous est éloquent : des années 1965 à 1980, l’utilisation de la capacité de production flirtait avec les 90%, pour ensuite ne jamais dépasser 85% de 1985 à 2000, et plafonner aux alentours de 80% depuis le début du millénaire.

Un trend baissier que la conjoncture actuelle ne risque pas de renverser.

Comme nous revenons sur les 80% à l’heure actuelle, il apparaît clair que le potentiel de production des entreprises va saturer au court des prochains trimestres, avec un impact sur les revenus et la marge bénéficiaire.

TCU_Max_630_378.png 

La corrélation inversée de l'évolution annuelle de cette utilisation de la capacité de production avec la courbe du chômage , exprimée en rouge, est claire également.

 

fredgraph.png

 

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Dépression : la fin de la middle-class

20 Août 2012 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #USA

L’écart se creuse décidément rapidement entre la classe supérieure et inférieure. Au détriment de la classe moyenne, qui se désagrège sous nos yeux.

Nous avions déjà abordé le sujet sous un autre angle précédemment. 

   

Aux Etats-Unis, le revenu annuel moyen par famille qui avait atteint un pic à 64'232 USD en l’an 2000, a subi une érosion de 6%, pour s’établir à 60'395 USD en 2011.

 

Jamais une performance négative n’avait été enregistrée sur une période de 12 ans depuis la dépression des années 30.

23economix-agenda-final-blog480.jpg

 

Ce phénomène s’explique par une croissance économique faible depuis 10 ans, qui fait en sorte que la richesse produite par les Etats-Unis - divisée par l’ensemble de ses citoyens n’arrive plus à afficher un rythme satisfaisant, et certainement pas depuis l’éclatement de la crise de 2007.

 

En plus de cette croissance molle, la part de la création de richesse ne se répartit plus également entre tous les citoyens ; ainsi, 1% des ménages américains gagne 20% du revenu total. C’était 10% il y a 40 ans.

 

0,0001% du total des ménages - ceux qui gagnent plus de 7,8 Mio USD par an - s’approprient 5% du revenu total, contre 1% il y a 40 ans.

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Analyse financière (II) : comment répercuter correctement l'inflation sur le prix de vente ?

13 Août 2012 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Analyse Financière

 Nous avons effectué dans le post précédent l’analyse du cash-flow d’une société en période non-inflationniste.

Résultat d’exploitation : +180

+ Dotation aux amortissements : +100

- Impôt sur le résultat (34%*180) : -61.20

- la variation du BFR : -0.00

Soit un cash-flow d’exploitation de : +218.80€

 

Si l’inflation grimpe à 10%, quel sera l’impact sur les composantes du cash-flow ?

Toutes choses étant égales, notre artisan arrive à répercuter l’ensemble de l’augmentation de ses charges sur ses clients.

Il augmente ses prix dans la même proportion que l’accroissement de ses coûts, calqués sur ce taux d’inflation. Le résultat d’exploitation – exception faite des amortissements -  augmente donc dans les mêmes proportions, pour grimper à 208€ ((180+100)*110%)-100)

La dotation aux amortissements de la machine ne varie pas, puisque basée sur son prix d’achat historique.

Pourtant elle devrait être adaptée car l’inflation crée une distorsion entre d’une part l’amortissement d’un bien sur une valeur historique (à 0% d’inflation), et d’autre part la valeur que notre entrepreneur devrait décaisser aujourd’hui pour racheter sa même machine – frappée par la même inflation - en l’état.

Ceci signifie également que pendant toute la durée de l’amortissement de cette machine sur un prix historique, le résultat sera plus important puisque l’inflation ne se reflète pas sur ce coût, ne vient pas diminuer le résultat, et que donc l’entreprise aura plus d’impôt à payer !

L’impôt ne varie pas, mais est calculé sur un résultat majoré.

Et la variation du besoin en fonds de roulement, frappée par la même inflation de 10%, s’élève alors 50 ((500*10%)-500)

Voici la version adaptée du cash-flow d’exploitation 

Résultat d’exploitation : +208

+ Dotation aux amortissements : +100

- Impôt sur le résultat (34%*198) : -70.72

- la variation du BFR : -50

Soit un cash-flow d’exploitation de : +187.28€

 

Les flux de trésorerie générés par l’entreprise, qui a pourtant réussi à impacter l’entièreté de la hausse de ses coûts sur son chiffre d’affaires, ont fondu de 14.4% !

Etant donné que le cash-flow d’exploitation est la meilleur manière d’appréhender la valeur d’une société, pour garder un cash-flow initial de 218.80€ et donc pour préserver son patrimoine, notre embouteilleur aurait dû relever ses prix de vente de...14.8% au lieu de 10%.

Ses prix auraient dû augmenter de l’inflation multipliée par 1.5. A bon entendeur..

Chiffre d’affaires : 1’148€

Achats de marchandise : -660€

Frais généraux : -132€

Dotation aux amortissements : -100€

Résultat opérationnel de : 256€

 

Résultat d’exploitation : +256

+ Dotation aux amortissements : +100

- Impôt sur le résultat (34%*180) : -87.04

- la variation du BFR : -50

Cash-flow d’exploitation  : +218.96€

 

 

 

 

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Analyse financière (I) : de combien une entreprise doit-elle augmenter ses prix pour parer à l’inflation ?

9 Août 2012 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Analyse Financière

L’inflation réelle - celle ressentie et non officiellement mesurée - se retrouve à un niveau préoccupant pour légitimer une éventuelle croissance.

Pour un entrepreneur, il est en conséquence essentiel de parer à cette inflation, en répercutant  de manière correcte une hausse des matières premières sur ses prix de vente. 

De nombreux chefs d’entreprises pensent, pourtant à tort, qu’une augmentation de leurs prix de vente dans les mêmes proportions que la hausse du prix des matières premières suffit à  se réserver la même marge. Or le maintien de la marge consiste en une opération plus élaborée que la répercussion d’une hausse de prix.

Nous allons dans cette première partie faire un bref rappel de deux notions d’analyse financière, et procéder à la détermination du cash-flow sur un bilan fictif.  

Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est une notion souvent abstraite, qui représente le décalage de trésorerie entre les encaissements et les décaissements découlant de l’activité normale d’une entreprise. Il peut se mesurer en additionnant stocks et créances clients, dont on retranche les dettes fournisseurs.

Concrètement, l’artisan dont le métier est de mettre du vin en bouteille, par exemple, devra être capable de préfinancer le premier loyer de son bâtiment, l’achat d’un fût de vin à la coopérative locale, d’une palette de bouteilles, d’un stock de  bouchons, et autres frais fixes de démarrage,  afin de pouvoir satisfaire la commande de son client, qui lui ne le paiera qu’après 30 jours, dans ce cas.

Tout ce préfinancement nécessaire à la réalisation de sa vente en attendant son paiement, constitue le BFR.

Le paiement de son client, s’il inclut une marge, contribuera à faire baisser le besoin en fonds de roulement du second mois d’exploitation, toutes choses étant égales par ailleurs.

Le besoin en fonds de roulement est le plus souvent positif. S’il est négatif (souvent le cas des grandes surfaces par exemple, où le client paie comptant et les fournisseurs sont réglés après plusieurs semaines), l’entreprise n’a pas besoin de financement externe pour couvrir son cycle d’exploitation.

Le cash-flow d’exploitation est le solde qui subsiste lorsque (i) l’on ajoute au résultat d’exploitation les éléments qui n’ont fait l’objet d’aucune sortie d’argent (décaissement) comme la dotation aux amortissements et les provisions, et que (ii) l’on en retire l’impôt sur le résultat et la variation de BFR.

Dans le cas de notre embouteilleur, nous allons considérer que son compte de résultat, à l’issue du premier mois d’exploitation, se décompose comme suit :  

Chiffre d’affaires : 1’000€

Achats de marchandise : -600€

Frais généraux : -120€

Dotation aux amortissements : -100€

Avec, donc, un résultat opérationnel de : 180€

 

On considère également que le BFR  se situe à 500, qu’il est stable, car l’inflation est minime, et que l’impôt à payer est de 34% sur le résultat comptable.

Sur ces bases, le cash-flow dégagé par son activité dans les conditions actuelles se calculera de la sorte :

Résultat d’exploitation : +180

+ Dotation aux amortissements : +100

- Impôt sur le résultat (34%*180) : -61.20

- la variation du BFR : -0.00

Soit un cash-flow d’exploitation de : +218.80€

 

Dans le prochain billet, nous allons analyser l’impact sur ce cash-flow d’une hausse de l’inflation à 10% et les mesures correctives à prendre en termes de facturation.

 

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QE 3 : tout bon pour son impact sur l'or

3 Août 2012 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #or

Les rumeurs se font de plus en plus insistantes quant au lancement d'une troisième opération de Quantitative Easing de la part de la FED.

C'est le Wall Street Journal, généralement bien informé à ce sujet, qui l'annonce en primeur. 

 

Le gouvernement américian a effectivement l'intention de pouvoir continuer à combler le déficit annuel de 1'300 Mia USD  - déficit que même les émissions d'emprunts ne suffisent plus à financer depuis 2009 - sans restreindre ses dépenses, mais avec l'aide de la machine à imprimer de la FED.

 

Les multiples interventions - la spéculation par le verbe - de la BCE tendent aussi à annoncer une nouvelle étape politique de financement gratuit en Europe. 

 

Quel impact sur l'or ?

Lors des deux précédentes "campagnes de liquidités" orientées vers l'inflation, l'or s'est apprécié de plus de 30%. 

 

 

 

 

Stimulus-and-Gold_20120508223011-copie-1.jpg

 

A l'heure actuelle, l'once d'or consolide depuis 4 mois entre 1550 et 1650 USD.

 

Nous avions déjà observé une saisonnalité qui la ferait sortir de cette zone par le haut au mois d'août. 

 

Ce deuxième faisceau d'indice nous indiquerait alors une hausse de la "relique barbare", qui reviendrait tester le seuil des 1'800 USD. 

 

Gold

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