I.R.I.S, Devgen, Telenet : le retour des OPA, une bonne affaire ?
3 OPA annoncées en moins d’une semaine à la bourse de Bruxelles. Un petit déclic nous rappelle que nous avions déjà observé par le passé que le retour des offres financières préfigure un plus haut sur les marchés.
Analysons donc celles-ci :
I.R.I.S a reçu une offre d’achat de Canon pour 44,50 euros par action. Cette offre matérialise une prime de 49,8% sur le dernier cours de 29,70€. I.R.I.S. était coté à la bourse de Bruxelles depuis mai 1999.
Syngenta offre 16 € pour une action Devgen, introduite à 7,5 €, soit une prime de 69,6% sur le dernier cours fait avant cette annonce (9,43).
Liberty Global offre 35€ par action Telenet, soit une prime de 12,5% sur le dernier cours, mais un cours inférieur à ceux qu’a encore connus l’action en juillet dernier. Telenet avait été introduite en bourse à 21€ en octobre 2005.
Ces trois offres sont toutes volontaires, conditionnées à l’obtention d’une certaine part du capital (80% de Devgen, 90% d’I.R.I.S. et de Telenet), et surtout s’effectuent en numéraire, en cash à 100%.
Ces offres ne permettent par contre, pour deux des trois, que de concrétiser une perte pour certains actionnaires, de long terme mais entrés au mauvais moment, avant 2008.
Nous ne connaissons pas encore le degré de financement qui sera nécessaire aux entreprises acquéreuses pour finaliser leurs achats, mais il semble que, pour la croissance externe, l’endettement reprenne le dessus depuis le début de l’année 2012, et donc affaiblisse le bilan des acquéreurs.
Donc oui, il est probable que cette vague d’OPA même si entamée à un niveau modeste- en bourse de Bruxelles – payée 100% cash, soit un quatrième faisceau concordant pour nous annoncer une baisse des marchés à plus ou moins court terme.
QE 3 : dernière étape avant une correction importante ?
C’est fait. La réserve fédérale, comme le BCE et la Banque du Japon, va une nouvelle fois injecter de l’argent dans le système, persistant à penser que ces actions répétées de baisse des taux et d’inondation des marchés par l’argent vont sauver le système, en redonnant de l’emploi, du pouvoir d’achat ou de la croissance, ces trois vecteurs essentiels à une sortie de crise.
Ben Bernanke a mis le feu aux poudres en annonçant comme prévu le 13 septembre la décision très collégiale de racheter pour 40 Mia USD d’obligations hypothécaires tous les mois.
40'000'000'000 USD. Tous les mois.
De ces obligations pourries qu’il fallait à une époque absolument que chacun contracte via des organismes parastataux pour nourrir la croissance par la dette.
Les marchés boursiers ont été une nouvelle fois la victime heureuse de cette spéculation par le verbe, les places boursières enregistrant des hausses de plus de 2% pour la plupart.
Une nouvelle fois pour déchanter très vite, tandis que l’or et l’argent reprenaient de la hauteur.
S'il se confirme effectivement que la monnaie est multipliable à l'infini par les organismes régissant les 3 devises principales, il n'y a plus aucune raison de faire confiance au système monétaire actuel.
Or si nous reprenons nos outils de surveillance des marchés, nous remarquons que cette nouvelle vague d’optimisme sur les marchés s’effectue au moment où des déclencheurs de baisse pourraient être mis en route.
Le VIX d’abord, qui vient presque toucher sa Bollinger inférieure, qui a presque toujours indiqué un retournement à la baisse des marchés ;
Le nombre d’actions qui s’échangent actuellement au-dessus de leur moyenne de cours à 200 jours : en s’approchant des 80%, on est par tradition proche du seuil de déclenchement d’une phase baissière sur les marchés ;
Enfin, il semble qu’au niveau des émissions d’options, il y ait de plus en plus de calls (options d’achat) et de moins en moins de puts (options de vente).
Or, en bon contrarien, l’on sait qu’au niveau de 1,40 (7 calls en circulation pour 5 puts) le marché est porté par l’optimisme ambiant, et subit tôt ou tard un retour de bâton.
Nouvelle bulle aux USA : 1'000 milliards USD de dette étudiante
Le cap du « trillion » a été franchi en matière de dette contractée par les étudiants américains. Cette bulle de la dette estudiantine a progressé de ..550% en 12 ans.
C’est un montant qui dépasse celui des dettes contractées au moyen de cartes de crédit, et le remboursement de ces crédits scolaires est beaucoup plus aléatoire.
Un étudiant sur six préfère, plus tard dans sa vie active, faire faillite plutôt que de rembourser ses 5 années d’études toute sa vie durant.
Peut-être à raison : en soixante ans, les grandes écoles américaines ont surfé sur cette nouvelle vague de « la bonne éducation qui mène (prétendument) à un job de qualité » en multipliant par 60 le prix du minerval et en triplant le prix des livres.
Une année à Harvard nécessitait en 1952, de mettre 600 USD sur la table. Aujourd’hui, il en faut 35'000 USD. Et toutes les générations prennent de la dette pour pouvoir assurer une bel avenir à ses enfants..
Une "idée" dont les états européens chercheraient à s’inspirer. Quitte à faire exploser une nouvelle bulle.
Quels secteurs ont surperformé au mois d'août 2012 ?
Sans surprise dans notre environnement inflationiste sous-jacent, ce sont les matières premières qui s'en sortent avec les meilleures performances, argent et pétrole en tête.
A noter le rebond des places boursières des pays les plus exposés à la crise de la dette (Espagne, Grèce et Portugal se placent dans les 7 meilleures performances) et celui de l'indice des valeurs bancaires, sixième, qui ont profité des fuites sur un possible interventionisme encore plus marqué de la BCE, confirmées hier.
A l'inverse, depuis le début de l'année 2012, ces mêmes places boursières sont toujours en queue d'un peloton pourtant très large. Et les matières premières, en rouge, briguent les meileures places, et affichent toutes des performances positives.
FED, BCE : Réaction de l'or à la spéculation par le verbe
Le 31 août dernier, lors du symposium de Jackson Hole, l'on a assisté à un mouvement de vente, puis un rebond immédiat de l'or, à l'aube de la présentation des conclusions du sommet.
Le discours habituel ("sortie de crise", "le pire est derrière nous") était une constante en cours de journée, tandis que le discours de Ben Bernanke, en fin de journée, induisant qu'une nouvelle opération d'impression de monnaie sans contrepartie (QE3) était en préparation, a converti le courant vendeur en une arrivée d'acheteurs impressionnante.
Que voit-on sur le graphique intraday de l'or aujourd'hui, alors qu'une annonce de la BCE était attendue ?
L'or a continué d'évoluer sur des plus hauts en matinée, dépassant les 1'710 $/once, anticipant une annonce de baisse des taux par la BCE.
Il n'en a rien été, Mario Draghi ayant annoncé un statu-quo du taux de refinancement, à 0.75%. L'or est retombé presque instantanément de 1'713 à 1'700 $.
Quoi qu'il en soit, la déception devrait être de courte durée, et l'or devrait retrouver un canal ascendant étant donné que (i) les taux réels restent négatifs (inflation publiée : 2.6%), que
(ii) les banques centrales les plus solides confortent leur position en or et que
(iii) l'once est techniquement revenue s'installer dans son canal haussier, marqué par le passage de sa moyenne mobile exponentielle à 8 jours au-dessus de celle de 23 jours
Le président de la BCE a également annoncé une première opération de Quantitative Easing pour l'Europe, induisant par là que les opérations précédentes de LTRO n'ont pas été assez rapides, efficaces, ni encore suffisantes.
Cette décision de créer de la monnaie ex-nihilo est toujours contraire à ses statuts, mais cette spéculation par les discours politiques devrait donner un dernier élan haussier au marché des actions.
Les véritables spéculateurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
Décomposition du prix de l'essence : plus de la moitié pour l'Etat !
Avec un prix du litre d’essence qui tutoie des sommets - et le mauvais débat du contrôle des prix par l’état - il est difficile d’imaginer que quelqu’un ne gagne pas très bien sa vie dans la chaîne qui va du puits à nos réservoirs.
A cet égard, le Figaro a publié une infographie intéressante et nous décortique le prix d’un litre d’essence pour la France :
1- la production. Elle comprend l'exploration et l'extraction. C'est la partie la plus risquée : un baril (soit 159 litres) tiré du désert saoudien revient à 0,4$, soit 0,0025$ par litre. Prix moyen de revente (au litre): 0,20€.
2- le marché : les traders achètent et vendent les cargaisons livrées à Rotterdam et fixent le « spot price ». Leur marge triple le prix qui, cumulé, s’élève à 0,59€/l (1 baril à 93.80€, divisé par ses 159 litres)
3- le raffinage. Les marges y sont très comprimées et les capacités de productions excédentaires. Cette étape n'ajoute qu'un petit centime au litre: 0,6€/l.
4- stockage et transport : environ 10 centimes par litre. À l'arrivée à la pompe, le litre de carburant est à 0,75 €/l. La marge du distributeur est d'environ 1 centime/litre.
5- L’Etat français porte le prix du litre à 1.663€. Avec 0.88€/litre, les taxes représentent 54% du prix du plein d’essence.
En Belgique, la fédération pétrolière publie la décomposition du prix des carburants :
Arrivé à la troisième étape, le prix du diesel raffiné (le carburant le plus distribué en Belgique) s’élève à 0,6949 € par litre.
4- Stockage, transport, distribution renchérissent le prix de 0.1744 €/l
L’on peut aussi inclure dans ces frais de distribution le financement par le consommateur (0.0146€/l) de deux nébuleux organismes parastataux, chargés pour l’un d’ « assurer le maintien d’un stock stratégique de pétrole en Belgique » et pour l’autre de participer aux travaux de dépollution des sols lors du démantèlement de pompes.
5- Le prix de l’essence plafonne alors à 0,8839€/litre.
L’Etat fédéral ponctionne donc les 1,587€/l payés à la pompe de ..0,7031€/l via les accises et la TVA.
C’est 44,31% du prix d’un plein qui part dans les poches de l’état, en pure perte puisque tellement mal utilisé.
L’on comprend que les taxes indirectes sont de loin plus rémunératrices que les impôts directs pour assurer le fonctionnement de l’état, et surtout politiquement moins dérangeantes…
A noter enfin que la main secrète de l’état prélève plus de 51% du prix de l’essence ordinaire. Il n’est donc pas étonnant non plus que, régulièrement, des sorties politiques se fassent sur ce thème, en dénonçant l’utilisation du diesel, dangereux, pour un retour au « tout essence ».
7% de différentiel de taxe à empocher, c’est assez tentant.
Application à partir de | 25/08/2012 | 25/08/2012 | 24/08/2012 | 25/08/2012 | ||||
Essence 95 oct 10ppm | Essence 98 oct 10pm | Diesel 10 ppm | GPL | |||||
Prix produit ex-raffinerie | 0,6779 | 37,96% | 0,7016 | 38,66% | 0,6949 | 43,79% | 0,4228 | 57,68% |
Marge de distribution | 0,1691 | 0,1691 | 0,1744 | 0,1826 | ||||
Prix hors Taxes | 0,8470 | 47,43% | 0,8707 | 47,97% | 0,8693 | 54,77% | 0,6054 | 82,60% |
Cotisation APETRA | 0,0124 | 0,69% | 0,0124 | 0,68% | 0,0126 | 0,79% | ||
Cotisation BOFAS | 0,0032 | 0,18% | 0,0032 | 0,18% | 0,0020 | 0,12% | ||
Accises + Cotisation Energie | 0,6136 | 34,35% | 0,6136 | 33,81% | 0,4277 | 26,95% | ||
Prix hors TVA | 1,4762 | 82,65% | 1,4999 | 82,64% | 1,3115 | 82,64% | 0,6054 | 82,60% |
TVA (21 %) | 0,3100 | 17,36% | 0,3150 | 17,35% | 0,2754 | 17,35% | 0,1271 | 17,35% |
Prix maximum (TVAC) | 1,786 | 100,00% | 1,815 | 100,00% | 1,587 | 100,00% | 0,733 | 100,00% |
Accises + TVA | 0,9236 | 51,71% | 0,9286 | 51,16% | 0,7031 | 44,31% | 0,1271 | 17,35% |