Etat du marché immobilier américain : indicateur avancé du Home Construction Index
Les media pullulent de bonnes nouvelles sur l’état de santé de l’immobilier américain.
Le groupement des constructeurs a d’abord annoncé plus de constructions de maisons au mois d’octobre
qui a augmenté de 4% le mois dernier
Ensuite, les permis de construire étaient supérieurs de 30% sur un an glissant.
L’indice de confiance des constructeurs américains a également atteint un sommet inégalé depuis 6 ans.
Enfin – et surtout – l’indice du prix des logements US, le Case-Shiller Index, est reparti à la hausse.
Cette multiplication d'annonces nous indique que la crise du logement des Etats-Unis est probablement derrière nous.
Ce qui est encore loin d’être le cas en Europe, et particulièrement en Espagne et aux Pays-Bas, où les derniers indicateurs dénoncent un ralentissement très significatif.
Encore une fois, les messages délivrés seulement actuellement par le marché nous montrent un retard certain par rapport à un indicateur avancé de la reprise de l’immobilier américain. Le graphique représenté ci-dessous nous montre, en rouge, le « Dow Jones US Home Construction Index », un fonds de placement investi dans l’immobilier résidentiel américain. La performance du Dow Jones figure en noir.
L’on observe que ce fonds a atteint un sommet en 2005 – un an avant l’index Case-Shiller, deux ans avant le Dow Jones– et a cassé sa tendance haussière en avril 2006, nous indiquant ainsi que le boom immobilier était terminé. Nous étions alors plus d’un an également avant la remontée à la surface des premiers signes de défaut sur subprimes et autres « no-doc loans », ces crédits auxquels tout le monde devait pouvoir avoir accès, par dérive socialiste du capitalisme.
Par après, ce fonds est allé chercher ses plus bas fin 2008, et nous indiquait une reprise significative depuis le quatrième trimestre 2011, indication confortée par un retour à ses plus hauts de 5 ans au mois de juin dernier.
Enfin, depuis les annonces toute récentes de reprise immobilière, nous allons certainement voir fleurir de multiples conseils d’achat sur des valeurs immobilières, alors que notre indicateur avancé nous montre à présent un essoufflement du marché qui indiquerait une pause à court terme dans la progression du secteur...
Dow Jones en onces d'or
C'est un graphique que nous publions à allure régulière, car il montre clairement l'évolution du plus grand indice face à un actif physique limité et que l'on ne peut multiplier à l'infini.
Le Dow Jones "s'achète" actuellement pour 7,5 onces d'or. C'est beaucoup moins que les 44,8 onces nécessaires à sa couverture au plus fort de la bulle internet, en 1999.
Nous avions aussi par le passé observé que tout repli de ce ratio sous les 2 indique une entrée gagnante sur les marchés, puisque prélude à un grand marché haussier.
Cette lisibilité de l'indice nous dévoile également 12 années de baisse - et encore un échec tout récent à s''affranchir du canal baissier - pour le Dow Jones, et "18 années pour rien" pour l'investisseur qui aurait vendu son or pour investir sur le marché en 1994.
l'ISM manufacturier et le pétrole WTI
L'un des outils de diagnostic de la santé de l'économie américaine passe par l'analyse de l'indice manufacturier ISM, qui traduit l'activité des entreprises.
Il est récemment repassé au-dessus des 50, seuil de récession s'il est franchi à la baisse. En revenant s'établir à 52.3, il traduit une certaine croissance de l'activité globale. Globale parce qu'il n'est pas simple d'identifier tous les composants de cet indice.
Nous ne connaissons par exemple pas l'impact de la sortie de l'iPhone 5 sur cette bonne tenue de l'économie américaine, et il serait intéressant de savoir si la seule vente de 5 millions de ces appareils en 3 jours a permis à l'indice ISM de retrouver le chemin de la convalescence, à plus de 50, ou si c'est vraiment une embellie générale.
Nous avons mis en parallèle l'évolution de l'ISM (en bleu) avec le prix du baril de pétrole (vert) , l'évolution annuelle des ventes de nourriture aux particuliers (orange), et celle de l'épargne des américains (rouge)
A la lumière de ce graphique, il devient évident qu'une hausse excessive des prix du pétrole (en 1990, 2000, et parabolique en 2008) entraîne à chaque fois l'économie en récession (zones grisées et ISM inférieur à 50)
Il est aussi intéressant de noter que, par le passé, toute baisse de l'ISM sous les 50 entraînait une pression sur les prix alimentaires, que nous ne retrouvons lors de l'épisode récessionniste de 2007-2009.
L'inflation se calcule aussi par ce biais.
USA : sous quel président les marchés ont-ils le mieux performé?
Nous avions, il y a 4 ans, établi la relation entre les élections américaines et la remontée du dollar, et détécté les signes avant-coureurs de la récession qui avait commencé, mais n'avait été annoncée que début 2009, après deux trimestres consécutifs de recul.
En ce jour d'élection, quel est le président qui a le mieux réussi aux marchés financiers ?
Voici la performance moyenne annuelle du Dow Jones sous chaque législature :
Bizarrement un démocrate s'adjuge la première place, mais c'est celui qui était au pouvoir lors du puissant rebond post-crise de 1929.
Obama se classe dixième, derrière Reagan, Clinton et Bush Senior, mais devant Carter et Bush Junior.
1932-1936 | Démocrate | F. Roosevelt | +30,1% |
1924-1928 | Républicain | Coolidge | +24,8% |
1992-1996 | Démocrate | Clinton | +16,9% |
1996-2000 | Démocrate | Clinton | +16,1% |
1952-1956 | Républicain | Eisenhower | +15,5% |
1984-1988 | Républicain | Reagan | +15,5% |
1960-1964 | Démocrate | Kennedy | +10,7% |
1988-1992 | Républicain | Bush Sr | +10,7% |
1948-1952 | Démocrate | Truman | +9,4% |
2008-2012 | Démocrate | Obama | +8,8% |
1904-1908 | Républicain | T. Roosevelt | +7,0% |
1980-1984 | Républicain | Reagan | +6,9% |
1956-1960 | Républicain | Eisenhower | +4,9% |
1964-1968 | Démocrate | Johnson | +2,2% |
1940-1944 | Démocrate | F. Roosevelt | +2,1% |
1968-1972 | Républicain | Nixon | +1,0% |
1976-1980 | Démocrate | Carter | -1,1% |
2004-2008 | Républicain | Bush Jr | -1,8% |
2000-2004 | Républicain | Bush Jr | -2,2% |
Refuge vers le dollar
Les deux dernières semaines ont été marquées par le retour en avant du dollar.
USD qui montre encore une fois son statut de valeur refuge : c'est le seul actif qui s'apprécie, avec les bons du trésor, sur le dernière quinzaine.
Nous avons commenté le retracement des marchés actions.
Les matières premières font pâle figure, avec le pétrole qui perd plus de 5 fois ce que gagne le USD, et l'or qui perd directement 4%, mais dont la cote en USD permet de limiter la perte exprimée en EUR.