Apple (AAPL) repasse derrière Exxon (XOM)
Précisément un an après avoir dépassé Exxon en termes de capitalisation boursière, Apple redescend sur la deuxième marche du podium des valeurs "poids lourds" américaines, valorisée par le marché à 415 Mia USD.
Apple avait décroché de 9% lundi, après avoir annoncé des ventes de l'iPhone 5 en-dessous des espérances, et son cours revient au niveau de début 2012.
Sur ce graphique l'on voit le signal de vente apparu fin novembre, à 580 USD, indiqué par le croisement de la moyenne mobile courte (30 jours) et longue (200 jours)
Pourtant, bon nombre de sociétés seraient très heureuses d'avoir des niveaux de croissance et de marge aussi enviables. En voici le détail.
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Plafond de dette US : hérésie et fuite en avant
La discussion très axée politiquement à laquelle nous avions assisté il y a un an et demi pour relever une nouvelle fois le plafond de la dette aux Etats-Unis, va reprendre de plus belle dans les jours qui viennent.
Rappelons, en ce jour d’investiture de Barack Obama, que la dette des Etats-Unis est passée, entre le premier et le dernier jour de son mandat précédent, de 9'900 à 16'400 Milliards USD, soit une augmentation de plus de 65%, ou une création de dette de 4.45 Milliards chaque jour qui passe.
L’on peut suivre l’état de la dette américaine en temps réel sur ce site
Dans le premier épisode de ce téléfilm très médiatisé, certains acteurs (les Démocrates) manipulaient les critères utiles à l’augmentation du plafond, d’autres (les Républicains) insistaient sur l’importance d’une diminution des dépenses. Trois semaines de débats présentés comme « âpres et délicats » qui se sont terminé par un Happy-End : tout le monde est d’accord sur le relèvement du plafond « à condition qu’on fasse attention aux dépenses dans le futur ».
Le débat sur le « fiscal cliff » en fin d’année dernière fut du même acabit. Beaucoup de débats, excellemment médiatisés, pour une solution consensuelle qui convient à tous les partis en place, tant les deux bords mènent les mêmes politiques de croissance par la dette depuis 30 ans.
A l’aube de ce deuxième débat, qui va certainement déboucher sur un accord "unanime à condition que" portant sur un nouveau relèvement du plafond, l’on peut tout de même relever les idées de certains députés qui trahissent une nouvelle fois cette volonté de ne rien résoudre au niveau fondamental, et de continuer la fuite en avant.
Il y a cette notion de déclarer la détermination du plafond de la dette contraire à la Constitution américaine. Plus de plafond, plus de discussions inutiles, et surtout un chèque en blanc pour le second mandat d’Obama.
Autre proposition hallucinante : le Trésor US – qui a tous les droits quant à l’émission des monnaies - frapperait une pièce de monnaie de 1'000 Milliards de USD, qu’elle déposerait ensuite sur son compte à la Fed, pour rembourser une partie de ses dettes. De cette manière, le plafond atteint repasserait à 15'400 Milliards et le gouvernement aurait tout latitude pour faire imprimer 1'000 Mia par la Fed pour assouvir ses dépenses, et avant de ré-atteindre le plafond de 16'400 Mia !
Le plus singulier est que les media relaient cette proposition comme étant un vrai débat de fond.
La richesse de ces « solutions » nous indique en tout cas que les Etats-Unis, incapables d’honorer leurs factures pour la deuxième fois en deux ans sans intervention politique, devraient faire défaut sur une partie de leur dette à terme.
Cette démarche nous indique également – point positif –que les dirigeants n’ont plus peur de déclarer qu’ils impriment de la fausse monnaie, puisque sans contrepartie, pour sauver ce qui peut l’être, et peut-être faire prendre conscience à la population de l’absurdité de la politique monétaire actuelle, qui appellera une hyperinflation.
Et certainement enfin, que l’or reprend une place d’importance dans le système monétaire, devant cette énième rupture de confiance face aux principales monnaies en circulation.
EV/EBIT : un ratio incontournable lors d'un investissement en actions
Un screening et une sélection d’actions sur base d’un seul ratio a permis, sur la période 1993-2005, d’enregistrer un rendement annuel moyen supérieur à 22%.
Ce ratio consiste à diviser la valeur d’entreprise, ou la valeur de l’actif économique (EV, soit la capitalisation boursière + les dettes financières – la trésorerie) par le résultat d’exploitation (EBIT).
En d’autres termes, ce ratio EV/EBIT va nous calculer le nombre d’années, la vitesse à laquelle un investisseur sera remboursé de son investissement dans une entreprise qu’il reprend intégralement.
Avant 2008, les fonds d'investissement considéraient qu'un "exit", une revente de leur investissement, pouvait s'effectuer après 7 ans. A l'heure actuelle, ce délai s'est réduit à 5.
Et comme ce ratio prend en compte le degré d’endettement de l’entreprise, il tiendra compte – mieux que n’importe quel autre - de l’importance du « leveraging » dont l’entreprise a besoin pour générer son résultat.
Car par le passé, nous avons eu la preuve par les établissements financiers que l’endettement facilite la génération de résultat en temps de croissance, mais fait chavirer le bateau lors d’un retournement conjoncturel.
Une sélection d’actions très décotées sur base de ce ratio va alors aussi nous aider à investir sans souffrir de la volatilité.
Un screening manuel des bourses de Bruxelles et Paris, sur base de l’EV/EBIT nous révèle quelques anomalies de marché pour des entreprises « traditionnelles » qui font des bénéfices :
ADL Partner dont le ratio s’élève à 1.79
Highco dans lequel un investissement est remboursé en 2.00 ans
Il faut aussi surveiller un point bas de Delhaize, avec 5.38 et Mobistar, qui ressort actuellement à 4.40.
Aux Etats-Unis, il faut suivre Dell qui affiche 2.2, surveiller HP et Kohl's avec 5.15 et Chevron qui nous donne 5.62 de ratio.
C'est combien pour être heureux ?
La société Skandia a testé un échantillon de personnes habitant en Europe ou ailleurs sur la rémunération annuelle nette qu'il leur faudrait pour être réellement heureux.
Lié probablement au coût de la vie de ces pays, l'on retrouve Dubaï, (USD 276'150) Singapour (USD 227'563) et Hong-Kong (197'702) en tête de liste
Suivent dans l'ordre, Mexique, Italie (USD 175'825), Pérou, Brésil, Colombie, Angleterre (133'010) , Chili, France (USD 114'300), Autriche et ... l'Allemagne (85'781).
La moyenne s'établit à 161'800 USD net par an.
Les Italiens ont donc besoin du double des Allemands et près d'un tiers de plus que les Anglais - dont le niveau de vie est réputé comme supérieur - pour se sentir vraiment heureux et à l'aise financièrement.
Cette prise d'altitude est-elle psychologique, résultat de l'étranglement par l'austérité, de levées de taxes qui ne servent qu'à rogner la croissance et donc faire disparaître la base taxable à terme ? Encore une fuite en avant, alors que diminuer les dépenses publiques et les privilèges accordés aux élus pourrait significativement contribuer à assainir les finances publiques..
Ils n'ont pas testé d'échantillon grec, et c'est dommage.
Nous pouvons aussi remarquer que la première place est occupée par le pays qui a fait défaut le plus récemment, et dont les habitants sont peut-être aussi marqués par cet épisode.
A quoi s'attendre en 2013 ?
Meilleurs voeux à tous nos lecteurs et à ceux qui les entourent.
2012 fut, sur le plan économique, une énième année où la fuite en avant a permis de sauver la face des principales économies mondiales, sans résoudre aucun problème de fond.
Curieux dilemme que de voir la place financière de Grèce obtenir, avec +32.7% de hausse, la meilleure performance de l'année (après le Vénézuéla et ses +300%..) et les finance publiques du même pays s'effondrer , les prévisions de déficit s'aggraver malgré les 148.6 Milliards € d'aides obtenues des instances européennes.
Etrange aussi de voir que tous les acteurs de cette fuite en avant sont couronnés "hommes de l'année" l'un
après l'autre.
Disons-le franchement : 2013 ne s'annonce pas sous de meilleures auspices si rien n'est entrepris pour s'attaquer au problème des crises de la dette et du crédit.
Au niveau macro-économique, le nouveau gouvernement japonais vient de communiquer son nouveau plan de relance qui prévoit ...d'émettre 2'400 Mia USD de dette pour remettre la machine économique en route. Ceci équivaut à 40% de son PIB pour un pays qui est déjà endetté à hauteur de 236% de ce PIB.
Parallèlement sa balance commerciale est à présent en déficit structurel, ce qu'on n'avait plus constaté depuis plusieurs décennies. Cet état de fait ne devrait plus lui permettre de trouver les liquidités nécessaires à l'absorption de ce nouveau flot de dettes au niveau de l'épargne privée, et devrait donc contraindre le Japon à dévaluer sa monnaie et faire défaut sur une partie de sa dette.
Ce cas de figure est intéressant car, après avoir montré à l'Occident que l'ornière dans laquelle une gigantesque crise de crédit mène est insurmontable sans réduction des dépenses et sans changement radical de politique économique, le Japon aurait quelques mois d'avance sur les USA et l'Europe pour mettre en place une dévaluation significative de sa monnaie et faire défaut sur une partie de sa dette.
Car le dette américaine - à 16'400 Milliards de USD - atteindra en 2013 150% du PIB américain. Et le débat sur le relèvement de ce plafond de dette va démarrer en janvier.
Ce ratio de 150% n'a jusqu'à présent été atteint qu'en temps de reconstruction, après une guerre.
Avec un déficit annuel de 1'300 Milliards USD, ce rythme économique est intenable. La politique de taux bas menée par la FED également. Nous devrions donc voir les Etats-Unis renégocier leur dette, dévaluer leur monnaie, et faire entrer l'hyperinflation en scène avant 2014.
Enfin sur le plan boursier, les périodes 1930-1934 et 2009-2013 sont assez similaires. Sans poursuite de l'interventionnisme politique, les principales bourses mondiales devraient baisser de 40%.
Avec un point positif sur les prix de l'énergie et du pétrole, qui devraient retrouver leurs plus bas quinquennals.
Rappelons à nos lecteurs récents que nous avons fui les devises traditionnelles depuis octobre 2008 pour nous réfugier dans l'or, que nous sommes inquiets de signes précurseurs d'hyperinflation depuis 2009 - malgré les statistiques officiellement publiées - , que nous anticipons une sortie de l'Allemagne de la zone Euro qui laisserait derrière elle une "bad zone" à dévaluer facilement, et que notre politique d'investissements en bourse se trouve au niveau de valeurs excessivement décotées et sans dette.