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Confiscation, bidouillage et fuite en avant : Chypre 5ème pays "sauvé" sur 17

27 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #europe grèce

Nous avons tous suivi l'épisode chypriote avec intérêt et avons pu noter que, avec la confiscation d'environ 40% de la fortune des plus riches pour sauver le système banque-état, le droit élémentaire  à la propriété privée s'est vu bafoué par la Troïka (FMI, BCE, UE).

De nouveau pour sauver un Etat très bancarisé - les actifs bancaires de Chypre sont 5 fois supérieurs à son PIB - et repousser à plus tard l'éclatement officiel de la zone euro. Officiel car l'on peut déjà considérer que la Grèce et Chypre en sont déjà sorti, leur monnaie nationale valant de facto, par ces différentes dévaluations confiscatoires, beaucoup moins que la monnaie de leurs voisins, phénomène aggravé encore par le fait qu'ils soient plus importateurs qu'exportateurs.

 

Nous avons aussi pu noter que la solution choisie par l'Islande en début de crise - laisser  ses banques faire faillite pour ne pas couler l'Etat et renouer avec la croissance - fait petit à petit son chemin.

 

Chypre est le cinquième pays à se faire aider par le contribuable européen via la Troïka, après la Grèce (2 demandes pour un note de 110 Mia € en mai 2010), l'Irlande (67.5 Mia€ en novembre 2010), Le Portugal (78 Mia€ en avril 2011) et l'Espagne (une première tranche de 100 Mia€ en avril 2012).

En ce sens, l'on peut aussi réaliser que les contribuables et épargnants chypriotes se sont eux-mêmes enfoncés, en apportant leur aide à la Grèce.

Rappelons aussi que le MES, fonds de sauvetage européen, est doté de 700 Mia€...dont un tiers est censé provenir des 4 pays cités plus haut ! Nous ne voyons toujours pas à ce jour comment il pourrait un jour venir en aide à l'Italie, dont la dette publique culmine à 1'900 Mia€, puis à la France

 

Revenons à Chypre. L'on fait payer la crise à de prétendus tricheurs, fraudeurs, évadés fiscaux, mais il est parfois utile de se souvenir des événements récents, et de la mollesse et l'incapacité dans la fuite en avant du monde politique.

Souvenez-vous que le 2 avril 2009, le G20 avait établi une liste des paradis fiscaux.

Magnifique liste qui blanchissait  notamment Monaco, le Delaware, Andorre, Jersey, Guernsey, toutes "filiales" de membres du G20, mais qui reléguait notamment l'enfer fiscal belge sur une liste grise..

 

Lavée de tout soupçon aussi :  Chypre, qui était citée comme modèle de coopération,  puisqu'ayant signé les 12 accords de coopération. Elle méritait donc de figurer sur la liste des blanchis.

Tout le monde se congratule, la photo finale du G20 de Londres est belle, mais la différence de niveaux de taxation entre états membres s'est encore accentuée depuis lors.

La fiscalité européenne cultive ces différences et rien n'est entrepris pour dissuader les "évadés" de ne pas continuer à affluer à Chypre, en choisissant une voie de taxation moindre.

 

La leçon pour les épargnants européens est claire, en tous les cas : il ne faut pas laisser plus de 100'000€ (ce montant  pourrait même être dévalué converti en actions bancaires à Chypre..) sur un compte logé dans une seule banque, choisie avec grande attention car il ne faut pas oublier que prêter son argent à une banque revient à investir dans sa dette et, quitte à ne rien en obtenir comme rendement, autant en placer une bonne partie en or physique, dont l'appréciation sur l'euro est permanente. 

Idéalement le reste serait converti en une devise sous-évaluée et solide, comme le dollar de Singapour. 

 

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USD/ZAR : un indicateur d'entrée en récession

22 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Devises

 

La presse en fait ses gros titres : le rand sud-africain (ZAR) n'a jamais été aussi bon marché face au dollar sur les quatre dernières années. 

 

Les mouvements de cette paire de devises peuvent-ils être mis en concordance avec l'évolution des marchés ?

 

Voici l'évolution du rand par rapport au USD depuis 14 ans

L'évolution du S&P500 sur la même période est reprise au-dessus. 

 

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Et l'évolution du rand depuis 40 ans. Les zones en grisé nous indiquent les périodes de récession aux USA.

 

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Qu'en conclure ?

 

  • Qu'une correction en bourse s'opère entre deux et six mois après une hausse rapide du USD face au ZAR, et
  • que les deux dernières entrées en récession des USA ont été marquées par une dépréciation exponentielle du Rand face au Dollar

Il s'agira donc de surveiller le rythme de dévaluation du rand dans les semaines à venir, car pour l'instant, la probablilité de récession aux USA n'est pas encore très marquée

 

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Scénario à la Japonaise : une longueur d'avance

15 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Japon

En Europe, plus le temps passe, plus la fuite en avant continue et le deleveraging - nous continuons à croire qu'une faillite des banques en 2008, plutôt que leur renflouement par le contribuable aurait été salutaire pour les finances de l'Etat -  tarde à se faire sentir, et plus le scénario à la japonaise d'une longue récession, assortie d'une croissance anémique se précise.

 

Pourtant l'Etat japonaise est endetté jusqu'au cou sans que cela ne pose de problème. Personne ne parle de faillite chez eux, alors que les ratios d'endettement dépassent tout entendement , à 236% du PIB.  

En fait, leurs entreprises exportatrices ont largement financé la balance des paiements depuis plusieurs décennies, ce qui a rempli les caisses étatiques, l'argent gagné à l'étranger finançant l'endettement de l'Etat.

 

De notre côté de la planète, nous ne bénéficions plus de cet exutoire, ces entreprises exportatrices qui nous sauveraient d'une déliquescence par l'endettement.

 

Mais ce qu'il se passe actuellement au Japon est très intéressant à suivre, afin d'anticiper ce qui peut se produire en Europe dans les mois, voire les années qui viennent.

 

Pour encourager les exportations, planche du salut japonais, la Banque du Japon - on l'a vu précédemment - a fait baisser le cours du Yen en rachetant massivement ses devises concurrentes, USD et EUR.

Le Yen a, en l'espace de quelques semaines, perdu 25% de sa valeur.

 

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Tout bon pour doper les ventes de produits japonais à l'export. On repousse à plus tard le problème de l'endettement excessif.

Assorti à cette "mesure de relance", nous avons aussi l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe, fin 2012.

La bourse de Tokyo l'a accueilli avec délice en s'adjugeant 30% de hausse sur 3 mois.

 

Et pour cause : le programme politique de cet homme prévoit d'ouvrir encore plus grandes les vannes des dépenses publiques et du crédit, en réservant l'achat de 2'400 Mia de nouvelle dette émise en Yen par la banque centrale japonaise.

Cette nouvelle dette représente quand même 40% du PIB, et porterait donc l'endettement du pays à près de 280% du PIB japonais !

 

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Nous trouvons très dangereux ce "coup de fouet" donné à l'environnement économique japonaise et pensons qu'il ne sera encore qu'un coup dans l'eau, puisque tôt ou tard l'équipe gouvernementale se rendra compte que les importations japonaises, qui lui coûteront 25% de plus du fait de la dévaluation déguisée, pèseront très lourd dans les finances publiques, notamment au niveau des achats de matières premières et d'énergie.

 

Le pas suivant, lorsque le gouvernement sera au pied du mur, consistera donc à générer de l'inflation pour repenser cet équilibre de la balance commerciale.

 

D'ailleurs, l'or exprimé en yen nous indique bien le sens à venir de cette déconvenue pour les épargnants japonais, actuellement investis massivement en bons d'état, dont rendement 1%.

 

Il ne faudrait pas qu'ils tardent à quitter ces investissements pour se réfugier dans la seule valeur non multipliable à l'infini. 

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Dépenses publiques : où est la maîtrise ?

8 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat

L'on entend ci et là des discours toujours identiques sur l'importance de maîtriser les dépenses publiques, la priorité du gouvernement, l'exemple qui viendrait d'en haut, la rigueur adoucie par cet "effort considérable' consenti par la sphère politique etc etc

 

Itinera dévoile l'évolution des dépenses publiques belges depuis 2007, par rapport à la moyenne européenne

 

27% d'augmentation en 5 ans. La folle machine de la dépense publique est relancée.

 

L'on devine que le petit tassement de 2010 est dû à l'interdiction de fixer un budget plus dépensier que le précédent pour un gouvernement en affaires courantes. Ce n'était malheureuseemnt qu'un court répit.

 

 

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Performances historiques du mois de mars

5 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Marchés financiers

Traditionnellement, le mois de mars boursier commence en fanfare, et termine les 4 dernières séances en recul. 

 

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Cette pression vendeuse de fin de mois s'argumente par la clôture d'un trimestre - pour certains d'une année fiscale - qui implique la réalisation et l'extériorisation de plus-values afin de pouvoir les acter dans les performances des fonds. 

 

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Déficit structurel des PIGS et des Etats-Unis

1 Mars 2013 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #USA

Afin de bien comprendre la situation de déficit chronique des Etats-Unis, voici la visualisation de son déficit de trésorerie face à ceux des pays faibles de la zone Euro. 

 

Dans l'ordre d'arrivée, le plus petit déficit est à mettre sur le compte de l'Italie. Rappelons qu'il s'agit d'un pays qui présente toujours un surplus budgétaire primaire (celui calculé avant les charges d'intérêts)

Deuxième meilleur élève : l'Espagne

Suivent la France, le Portugal, et ...les Etats-Unis, qui arrivent à gérer une petite avance sur la Grèce. 

 

 

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