Fusions-Acquisitions : de retour à des plus hauts en 2014
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En cette fin d’année, et comme nous suivons de près cet indice avancé de l’euphorie des dirigeants et donc d’un point de sortie sur les marchés,nous apprenons que le montant global des opérations de fusions et acquisitions s’est élevé à 3.270 milliards de dollars. C’est une hausse de 40% par rapport à 2013.
Rappelons l’évolution de cette tendance :
2007 : 4'980 mia USD
2008 : 3'000 mia USD
2009 : 2'200 mia USD
2010 : 2'850 mia USD
2011 : 2'750 mia USD
2012 : 2'500 mia USD
2013 : 2'393 mia USD
2014 : 3'270 mia USD
L’on fait directement le lien avec l’évolution des marchés financiers pour les périodes concernées.
Le graphique présente ci-dessus le parallélisme entre l’indice mondial des marchés Bloomberg (trait blanc) et la ligne jaune qui retrace l’évolution de la valeur totale des opérations de fusions-acquisitions.
Notons aussi le redémarrage à la hausse des opérations hostiles, où l’escalade des enchères, - comme on le voit actuellement pour le Club Med - se fait souvent à des valorisations déraisonnables.
Baisse du pétrole : son impact sur le PIB des producteurs
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Ceci, c'est le cours du baril de pétrole américain, de retour vers ses plus bas à 5 ans, lorsque l'explosion de la mèche inflationniste avait annoncé les "printemps arabes" de 2010.
Et maintenant, selon une très sérieuse étude d'UBS l'impact d'une baisse durable de 10 USD par baril en termes d'impact sur le PIB..
Ouch, coup de bambou pour les principaux producteurs, mais vecteur de croissance indirect pour les pays importateurs :
Décroissance de -1.4% pour la Russie, déficit 3 fois plus que celui de ses poursuivants directs, les Emirats et les membres de l'Opep. L'on réalise par ailleurs l'importance de l'exploration pétrolière sur l'économie norvégienne, qui souffrirait d'une perte de -0.4% de PIB, et l'influence d'une baisse du prix du baril sur les frais d'acheminement et d'approvisionnement vers des terres insulaires comme les Philippines..
Banques centrales : l’aveu d’impuissance
Nous avons eu droit la semaine dernière à une sortie de Mario Draghi, président de la BCE, qui par une nouvelle joute par les mots a promis à Monsieur le Marché de tout faire pour relancer l’inflation. En assénant ce discours, il reconnaît implicitement que le combat statutaire contre l’inflation que mène la BCE depuis sa création est inutile , la déflation étant beaucoup plus meurtrière que l’inflation.
Au Japon, empêtré dans la déflation depuis 20 ans, la banque centrale est toujours à la recherche du graal pour relancer une économie moribonde. Ils ont beaucoup d’avance sur nous, car ils ont déjà testé tout ce que l’on nous promet comme salutaire : la culture des déficits (prônée par moult gouvernements européens) est parfaite, la dette publique (pourtant en circuit presque étanche, car détenue à 95% par les Japonais) atteint 227% du PIB, les rachats d’actifs fictifs ont plus que doublé le pied de bilan de la banque centrale en 18 mois, les taux d"intérêts directeurs sont proches de zéo depuis 2009, et la énième « politique de relance » prônée par Shinzo Abe a fait en sorte que l’impression de monnaie sans aucun collatéral atteigne..15% du PIB. Un montant abyssal pour une « relance de l’économie » illusoire sur un sol conjoncturel mort. Les bilans de la Fed et de la BCE montrent un effort de relance équivalent à respectivement 6 et 4%, et déjà le moteur de la reprise tourne haut dans les tours pour ne fournir que quelques tours de roues.
Le Japon a néanmoins pour lui un faible taux de chômage, 3.5%, alors qu’on le calcule à 11.5% dans l’Union européenne. La course à la relance risque de tourner court en Europe.
Donc, les Japonais ont tout testé avec une ardeur inouïe et quand même, voilà qu’ils retombent en récession…
La mondialisation des discours bien réfléchis de la relance par l’aide monétaire, du soutien de l’économie, de la relance par les déficits, perdent leur sens.
Alors, il nous paraît utile de signaler qu’il est illusoire de croire que la fuite en avant occidentale peut durer 20 ans puisque le Japon est lancé dans ce contre-la-montre depuis tout ce temps.
Une fois que le Japon va s’avouer vaincu, faire défaut pour restructurer sa dette (227% du PIB), se recentrer sur sa propre économie pour retrouver ses marques et rechercher la croissance sur une base plus modeste, ce sont tous les pays économiquement liés au Japon qui s’effondreront d’un seul coup, ensemble. Il n’y aura pas 20 ans entre ces deux événements similaires. Alors, 2015 ou 2016 ?