Brent et WTI : la parité (aussi)
Le Brent, baril de pétrole prélevé en mer du Nord, est censé être plus cher que le WTi américain pour des raisons logistiques (son stockage est moins important, ses coûts d’extraction plus élevés) et de qualité.
Le brent a aussi accentué sa progression depuis le « printemps arabe » qui a vu la Libye - sans plus de main de fer à sa tête à la demande des dirigeants européens - gaspiller son seul atout économique sur une guerre des tribus commencée il y a 5 ans, guerre civile toujours en cours. [On ne va pas épiloguer sur la mémoire courte de ces mêmes dirigeants qui demandent à présent en guise de trophée la destitution de Bachar-el-Hassad. C’est un autre débat.]
Le brent (37.89$) est revenu à parité avec le WTI (38.12$).Y aurait-il un plancher sur lequel les deux barils se rejoignent, un prix sous lequel le prix du baril quel qu’il soit est incompressible ? Regardons ce que nous offrent les archives.
Mars 2001 : c’est l’explosion de la bulle internet. Lors des 12 mois qui précèdent, le pétrole a chuté violemment 2 fois, corrigeant de 30% (10$) chaque fois pour passer d’abord de 34 à 24, puis de 36 à 26.
Le brent, jusque 7% plus cher que le WTI, maintenait sa surcote pendant la progression du cours du brut, et se réalignait sur le WTI à chaque « choc pétrolier ».
Mi-2008 : un engouement soudain pour les matières premières provoque une forte poussée inflationniste. Le Brent qui, cette fois, s’accrochait au cours du WTI les mois qui précédaient, accentue sa décrue lors de cette crise impactant les matières premières. La crise de la dette, palpable depuis 2007, déclarée fin 2008, accélère la décrue des prix du pétrole. Le cours des deux barils touche les 42 USD, puis les confirme, avant de repartir à la hausse . Le WTI reprend de l’avance.
De 2011 à 2014, phase de récupération des marchés, sous la méthode du « la crise est finie ». Le brent repart à la hausse, et s’adjuge jusqu’à 25% de surcote par rapport au baril américain.
Depuis mi-2014, sous l’influence de la désillusion d’une croissance molle, d’une chute de la consommation, crise économique majeure cachée par les opérations de déversage de monnaie opérées par les banques centrales, le baril passe de 100 à 45$ en moins d’une année, tente un rebond puis redonne encore -20% sur 2015. Les marchés ne dévissent pas au même rythme, soutenus par ce faux sentiment de liquidité.
Le brent, qui avait beaucoup d’avance sur le WTI, revient se coller à lui, avant le rebond où il reprend son avance. Rebond éphémère qui dure 6 mois. Les deux barils s’échangent à nouveau au même prix.
Cette parité Brent-WTI pourrait donc nous indiquer le début d’un phase de rebond du pétrole. Phase de rebond qui serait à suivre jusqu’à ce que le Brent affiche une surcote de 7% au moins.
Comment éviter la "taxe sur la spéculation" ?
Quarante ans de politique de centre-gauche en Belgique ont débouché sur l'obtention d'un trophée cher aux socialistes qui ne sont d'ailleurs plus dans la coalition actuelle mais dont la bouche d'ombre est très écoutée par le gouvernement qui les a suivi.
Une ébauche de taxe sur les plus-values a été mal écrite "une nuit" (parce que le marketing politique moderne encourage à insister sur les réunions de nuit), et prévoit de taxer à 33% les plus-values sur actions détenues moins de 180 jours, à dater du 01/01/2016.
Peu importe une vente qui aurait lieu juste après un stock-picking parfait, peu importe si l'action (décotée) que l'on a achetée fait l'objet d'une offre publique d'achat dans les 6 mois, vente forcée à la clef. Tout ceci tombe sous le joug de cette loi qui a pour unique but de plaire au peuple.
Quels produits sont visés ? les actions et leurs produits dérivés les plus "soft" (warrants, options, turbo etc). Seulement les produits qui ont trait aux actions.
Les instruments financiers purs sont épargnés. Le gouvernement n'aurait quand même pas osé marcher sur les terres des banques, nouvelles filiales étatiques, en taxant les produits qu'elles utilisent le plus à des fins commerciales, et ceux qui reconstituent très aléatoirement leurs fonds propres.
Tous les produits dérivés sur les matières premières et les devises ne seront pas taxés. L'on sait bien que ces marchés ne sont pas du tout manipulés (et on se souvient que "ce sont les méchants vendeurs à découvert qui ont mis les banques en faillite")
Trackers ou ETF (grosse marge pour l'émetteur), obligations convertibles en actions (grosse marge, bis), CFD (idem, ter) et Sicafi, une particularité belge, n'entrent pas dans le champ d'action de cette nouvelle taxe.
Pour éviter la énième confiscation à venir, il faudra donc spéculer sur les devises, le pétrole, acheter des trackers (présumés sans risque), des ETF avec une action en sous-jacent (risque plus important que la mise de départ, avec l'effet de levier) et des options sur ETF.
La politique spectacle va faire des ravages. Gageons qu'en 2016, quelques épargnants auront été emportés par une vague de spéculation mise en place par ces professionnels de la politique (à ne pas confondre avec des politiciens professionnels).