Qui détient la dette italienne de 2'300 mia € ? (update)
30 Mai 2018 , Rédigé par jean-christophe duplat
Maintenant que l'Italie, à défaut de Mondial 2018, revient sous la lumière des projecteurs dans les pages politiques, faisons une petite mise à jour de cet article
Tout d'abord, une nouvelle fois, et comme déjà tant de fois ânonné au risque de devenir très répétitif, les institutions européennes en général et la BCE en particulier ont continué à détériorer le peu d'impression démocratique qu'ils laissaient à l'analyste, lorsque le président de la république italienne, guidé par ces institutions, a décidé d'empêcher son premier ministre de pouvoir nommer un ministre des finances qui soit eurosceptique, préférant limiter le chaos conséquent aux frontières de la seule Italie.
Tout cela ne présage une nouvelle fois rien de bon pour l'avenir de l'Europe telle qu'organisée aujourd'hui. On renvoie à la dénonciation d'autres tentatives de muselage, d'autoritarisme, de volonté de contrôle absolu - entre autres la suppression des espèces afin de pouvoir se faire éroder les taux ou le transfert du poids insurmontable du sauvetage des établissements financiers sur les épaules du contribuable, très régulièrement évoquées dans ces lignes par le passé.
Revenons donc à la dette italienne. 7 ans ont passé et cette dette publique s'est épaissie de 500 milliards d'euros. Elle représente 132% de son PIB, pour 116 en 2011. Aujourd'hui c'est un ratio certes peu enviable, mais ne différant pas trop de la dette publique moyenne européenne qui prévalait en 2010.
Une relativement bonne nouvelle : cette dette est aux mains des Italiens eux-mêmes à hauteur de 68%.
Ceci signifie bien que la restructuration de cette dette pourrait être relativement simple si l'Italie comme les pays les plus faibles de la zone euro, avait le pouvoir de se redonner de la compétitivité en dévaluant son euro, qui sera devenu valeur unique des pays faibles
5% de la dette italienne se trouve dans des portefeuilles hors eurozone, et les 27% restants aux mains de ses chers "partenaires européens", France et Allemagne toujours en tête, suivi par un nouvel arrivé, l'Espagne.
Les 200 milliards de dette détenue par la France ne représentent plus que 10% de son PIB. C'était 20% en 2011, et l'on peut supposer que la main invisible de la BCE lui a permis de se défaire d'une partie de sa forte exposition à l'économie italienne.
Derrière ce spectre de la dette, on trouve aussi un chômage de masse en Italie (11% de la population active), mais on ne souligne pas assez les bons signaux de l'économie italienne qui prévalaient - et prévalent encore jusqu'à nouvel ordre - ces derniers trimestres, se portant mieux que la France, le Royaume-Uni ou le Luxembourg en matière de croissance par exemple
L'Italie est aussi l'un des rares pays de l'Eurozone à présenter un surplus budgétaire primaire, càd en boni avant la charge de la dette. Il était de +1.5% en 2017, pour un déficit de -2.3% après charges financières.
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