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Déboires de SVB et Crédit Suisse, fuite en avant, et vases communicants de la FED

18 Mars 2023 , Rédigé par jean-christophe duplat

Les déboires de la Silicon Valley Bank, qui recueillait les fonds de nombre de start-ups et sociétés technologiques (qui lèvent des dizaines de milliards), avant de les placer en obligations à rendement très faibles mais dont certains media continuent de marteler la sécurité, nous démontre le "baiser de la mort" d'une remontée des taux sur la valeur de ces obligations.

C'est ce qui avait aussi coulé le portefeuille des banques centrales nationales sur l'exercice 2022, comme celui de la DNB, la BNB, la BNS, les obligeant à sortir du bois et annoncer des pertes ininterrompues sur les 5 à 10 prochains exercices. 

Couplé à ceci, et l'information circulant de plus en plus vite, dès que les clients de la SVB ont appris que leur banque devait vendre ses obligations à perte pour répondre aux demandes de retrait des premiers clients, ils ont forcé la banque à amplifier ces ventes à perte et créé un bank run de grande ampleur. 

Vous rappelez-vous des méchants-vendeurs-à-découvert qui avaient mis Fortis en faillite en 2008 ? Eh bien, cette fois ce sont ses méchants-clients qui ont provoqué celle de SVB 🙄

Quelques jours plus tard, le Crédit Suisse - celle qui devait, avec la Deutsche Bank, être mise en faillite en 2009, mais 'too big to fail', on connaît la suite et les conséquences pour le contribuable - a annoncé à son tour devoir faire face à des demandes de retrait importantes. On connaît la suite : débâcle boursière le jour de l'annonce, euphorie lorsque la banque centrale annonce libérer les fonds qu'il faudra pour la sauver, effets d'annonce divers et variés, etc. 

Car oui, c'est la BNS dont on parle plus haut, qui a perdu 143 milliards USD en 2022, qui va venir en aide au Crédit Suisse, pour lequel le monde panique car elle a perdu 7,8 milliards USD. Le nouveau modèle bancaire. 

Quant à la SVB, c'est bien la FED, la banque centrale américaine, qui va - dans le modèle de fuite en avant bien rôdé depuis 14 ans - lui venir en aide. Transfert des actifs pourris d'une banque privée vers le public, air connu également pour nos lecteurs, les banques savent depuis 2008 qu'elles seront secourues même sans avoir jamais souscrit à une assurance-vie.

Vases communicants donc : la réserve fédérale qui travaillait à réduire la taille de son bilan depuis un an - très laborieusement car la vente de ses obligations encourage la hausse des taux -  le faisant passer de 8'900 à 8'300 milliards, a renoncé à cet effort en moins d'une semaine, augmentant ses actifs de 318 milliards. 

Quelle contrepartie ? Vous le savez, c'est de la monnaie créée instantanément, injectée sur les marchés alors qu'elle sèche encore. La FED a même annoncé qu'elle était prête à injecter 2'000 milliards de dollars dans le rachat de ces obligations. 2'000 milliards de 'nouvelles liquidités' alors que l'inflation est hors de contrôle, on joue avec le feu... La fuite en avant continue.  

 Voilà le dilemme dans lequels sont plongées les banques centrales :  retrouver des taux proche de zéro pour revaloriser les actifs pourris du moment - les obligations émises entre 2009 et 2022 - pour sauver le bilan des banques centrales en mimant un combat contre l'inflation pour venir en aide au contribuable.

Une fois l'accaparement des mauvais actifs, une fois ces actifs à valeur nulle transférés des banques privées vers les banques publiques, et pour ensuite éviter la faillite de ces banques centrales, il leur restera à agir sur le cours de l'or, un autre actif important du bilan des banques centrales, hausse de l'or qui pourrait temporairement compenser l'hémorragie obligataire.   

Et pour finir, à propos de réserves d'or, la banque centrale de Singapour, au travers d'une annonce restée discrète en Occident, a déclaré avoir gonflé son stock d'or de ..30% en janvier, ajoutant 44,6 tonnes à son stock existant de 153,8 tonnes. 

 

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