Le monde tourne…
L’on apprend, à la lecture du « Quotidien du Peuple » chinois que :
1- Les crédits sont en hausse de 28% en Chine sur les 9 premiers mois de l’année, ce qui contraste singulièrement avec l’éclatement de la bulle du crédit qui frappe les économies occidentales, et nos banques qui continuent de se financer à du 1% auprès de la BCE, tout en restreignant le crédit au tissu entrepreneurial, ou en le faisant à des taux usuriers dans le seul intérêt de se reconstituer une marge de manœuvre rapide ;
2- La Russie – qui, note personnelle, détient le véritable pouvoir, « les manettes » de l’Europe, ce n’est pas assez relaté - envisage une repondération de ses réserves de change pour donner une place plus importante au Yuan, au détriment des USD et EUR.
Deux éléments qui tendent à confirmer que le globe terrestre voit son centre se déplacer de jour en jour.
Marchés surévalués de 40%
La firme Smithers&Co vient de publier une étude concluant que le marché américain est surévalué de 40%.
Smithers nous explique qu’il n’y a que deux méthodes valables pour évaluer un marché (i) le PER (ratio cours/bénéfice) ajusté à ses composantes cycliques, qui devient le « CAPE » et (ii) le Q ratio qui prend en compte et compare la capitalisation des entreprises avec leur valeur intrinsèque ajustée.
Les deux méthodes calculées actuellement donnent le même résultat : un marché surévalué entre 37,7% et 45% selon la méthode utilisée.
En guise de rappel, voici le calcul du PER du S&P500 (decisionpoint) - remarquons la finale verticale
Tout ceci crédite donc la thèse d’une baisse des marchés. Et l’amorce en a été prise aujourd’hui visiblement :
Le Cac40 clôture sur un repli très inattendu, enregistré en fin de séance, de -1.7%, comme toutes les places européennes, le Dow Jones perd lui aussi plus d’1%
Le rebond violent du USD, que nous évoquions la semaine dernière, est entamé et va probablement nous emmener vers une parité plus réaliste dans les jours qui viennent – 1 EUR a touché la barre des 1.50 USD ce matin, et devrait revenir vers les 1.35
Mécaniquement, le pétrole qui y est corrélé devrait baisser et retourner dans la zone des 65-70 USD.
Un article de Bloomberg, qui précise que le baril devrait théoriquement être à 88 USD lorsque 1 Eur vaut 1.5 USD, prouve d'ailleurs qu'avec un baril inférieur à ce prix à l'heure actuelle (77 USD ce soir), la reprise est absente, et le monde n'est pas sorti de sa panne de consommation,
D’autre part, cerise sur le gâteau baissier, si l’on en croit les rumeurs de marché :
1-Goldman Sachs se serait positionnée « short » sur les marchés actions ;
2-Bank of America aurait un urgent besoin de liquidités ;
En plus de l’annonce de la scission/revente par ING de certaines de ses activités banques et assurances, tous les ingrédients sont présents pour une belle jambe baissière dans les jours à venir.
D’ailleurs le ViX était revenu à un niveau beaucoup trop raisonnable ces derniers jours, de retour à des niveaux de mi-2008, avant que la crise n'éclate..
cheapforclosurehomes
Pour s'occuper durant le week-end, pour ceux qui rêvent de finir leurs vieux jours en Floride.
Ce site regorge de maisons "confisquées" et les met en vente aux enchères.
http://www.cheapforeclosurehomes.com/fl/dade.html
L'on y trouve de quoi se loger pour 1.000 USD (670 EUR) notamment, et ce site continue d'être alimenté en propositions tous les jours.
Spread confiance de l'investisseur - confiance du consommateur
Le sentiment des investisseurs est-il un bon indicateur ?
Nous l’avons vu précédemment, les investisseurs ont une perception de sotie de crise décalée par rapport au consommateur lambda.
La mise en concordance de ces deux indicateurs de sentiment démontre que ce « spread », cet écart entre les deux acteurs n’a jamais été aussi important qu’à l’heure actuelle comme en témoigne ce graphique
L'investisseur est-il aveuglé par le bain de liquidités artificielles dans lequel il est termpé ?
Car effectivement, le deleveraging continue, les consommateurs essayant de réduire leur endettement à un rythme soutenu
Ces consommateurs n'ont pas le choix non plus, avec un chômage qui saque tout espoir de reprise de la consommation, le nombre de personnes occupées étant revenu au niveau du milieu des années 80,
et rien ne semble vouloir arrêter cette diminution de travailleurs, les annonces de chômage prises en cumul n'augurant rien de bon
Tandis que la santé financière des banques ne s’améliore pas – contrairement à ce que l’on peut lire et entendre dans divers media– au vu du rendement de leurs placements. Le temps béni des banques est une époque révolue.

La bourse est-elle aveugle ?
-57%+56%=-33%
La forte hausse des indices ne doit pas nous faire oublier que le chemin est encore long pour retrouver le sommet qui a précédé l’élément déclencheur de cette chute.
Rappelons-nous qu’une baisse de
-10% d’un actif doit être suivie par une hausse de 11.11% pour retrouver les mêmes niveaux
-20% par +25%
-50% doit être compensé par +100%
-80% par +400%
etc
Le S&P 500 a perdu 57% depuis ses sommets. Depuis le mois de mars, 56% ont été repris.
Rapporté à ses sommets, l'indice perd encore 33% aux cours actuels.
Il faut donc rester critique à l'analyse de "la hausse fantastique" que les médias nous décrivent.
Un monde politique sous tutelle économique
Le monde actuel est dominé par l’économique. Le vrai pouvoir est financier. La crise n'a rien changé à cet état de fait.
Nous voyons depuis quelque temps que le monde politique n’a plus de pouvoir en tant que tel tant cette domination devient écrasante.
Les derniers événements sont en train de confirmer cet état de fait ; le monde politique n’existe plus que par le pouvoir de succion qu’il exerce que le monde économique.
Sans une seule fois se remettre en cause, par une restriction des dépenses publiques, une diminution du nombre de ministères, etc., nous avons vu différents gouvernements sortir du bois, une ponction économique à la main :
3. La Ministre des Finances française propose que les banques financent leur propre organe de contrôle – ce qui n’est pas sans danger lorsque le contrôleur est payé par son contrôlé, rappelons-nous les failles d’envergure des compagnies d’audit (Enron et Andersen, Lernout & Hauspie et Deloitte entre autres)
Le monde politique ne serait-il devenu qu'un parasite ?
Peter Bernholz et l’hyperinflation
Voici pour commencer un graphique qui retrace l’évolution de l’inflation en France depuis 1990 :
Nous pouvons constater que nous vivons dans un monde inflationniste, que l’inflation est une composante traditionnelle du monde économique, et que donc l’épisode déflationniste que nous vivons actuellement ne pourrait être qu’un épiphénomène dans cette courbe ascendante.
Remarquons au passage le pic d’inflation, toujours nié par le monde politique, qui correspond à l’introduction de l’Euro physique(2001).
Il y eu 28 épisodes d’hyperinflation dans des économies nationales au 20ème siècle, dont 20 sont intervenues depuis les années 80.
Peter Bernholze, professeur d’économie à l’Université de Bâle, analyse dans son dernier livre « Monetary Regimes and Inflation: History, Economic and Political Relationships » les 12 épisodes d’hyperinflation les plus importants, tous causés par le financement de déficits publics abyssaux par la création de monnaie, et observe une constante : le point de départ de chaque séquence d’hyperinflation s’effectue lorsque les déficits publics dépassent 40% des dépenses publiques.
Pour l’heurs la projection de déficit public américain s'élève à 1.580 Mia USD, tandis que les dépenses publiques s’élèvent à 3.600 Mia USD.
Le ratio prévu fin 2009 se situe donc à 43.9% et donc, devrait engendrer de l’hyperinflation.
Rappelons-nous enfin que la création de monnaie a augmenté de plus de 100% en un an ce qui crédibilise encore cette thèse.
USD Index - Rebond violent du USD ?
Le « USD Index » est l’indice qui analyse la force du dollar américain (USD) face à un panier de devises, en l’occurrence l’euro, le Yen, la livre sterling, la couronne suédoise, le dollar canadien et le franc suisse, selon des pondérations variables d’une devise à l’autre.
Cet index a été créé en 1973 par le New-York Board of Trade (NYBoT), sur une base 100.
Depuis deux ans, cet indice navigue entre 70 et 90, comme en témoigne ce graphique
D’autre part, si l’on cumule ces données avec le sentiment des personnes haussières sur le dollar, l’on pourrait en conclure qu’un rebond violent est à prévoir. En effet, seulement 4% des intervenants sont haussiers sur le USD, alors qu’ils étaient 93% à penser le voir toucher de nouveau sommets, lors de son dernier sommet du mois de mars dernier, avant qu’il ne se replie considérablement.
Un indicateur contrarien de plus.
Avis donc à ceux qui pensaient convertir leurs USD en EUR ou qui hésitent encore à acheter du USD aujourd'hui en vue de vacances prochaines.
Notons que ce retournement du dollar correspondrait à une baisse des marchés induisant une faiblesse de l’euro.
Baisse de l’euro couplée à un dollar qui retrouverait de la vigueur, voilà un effet de levier qui pourrait faire varier considérablement la parité
Actions ou obligations d’entreprises ? Faut-il vraiment choisir ?
Par les temps qui courent, avec cette volatilité qui va et vient, faut-il investir maintenant dans les actions avec l'espoir que les bourses continuent à briller ? Ou plutôt viser un fonds obligataire tranquille mais qu’une remontée trop rapide des taux directeurs par la BCE pourrait mettre à mal ? Difficile en ce moment de faire un choix.
Pourquoi alors ne pas unir les deux possibilités, en achetant des obligations qui offrent un taux d’intérêt relativement faible, mais dont le potentiel d’appréciation se voit en finale, lorsqu’à l’échéance, ces obligations se transforment en actions ?
Les obligations convertibles sont en effet des obligations « corporate », donc émises par des sociétés privées (>< obligations d’Etat) qui donnent à leur possesseur l’option et non l’obligation de les convertir en un nombre spécifique d’actions de la société émettrice à un prix déterminé par avance.
Nous pensons que les conditions de marché actuelles sont idéales pour se constituer une ligne de ces produits. Leur acquéreur obtient en effet le potentiel d’une hausse à moyen terme des actions, tout en minimisant le risque de baisse, protection spécifique des obligations.
Il faut bien sûr avoir soin de choisir celles qui présentent le Delta le plus équilibré, c’est-à dire celles qui, comme les obligations convertibles dites « mixtes » (delta entre 30 et 70%) qui sont les plus recherchées, car elles permettent de profiter en moyenne de 2/3 de la hausse des actions et ne subir qu’1/3 de leur baisse.
Historiquement, nous pouvons constater qu’un investissement en obligations convertibles (indice Jefferies Active Convertible Global, représenté en bleu) était opportun, puisque ce parachute obligataire a permis tant de suivre la phase haussière 2003-2007 que de limiter la baisse encaissée par les marchés actions (en rouge) lors de la séquence baissière entamée à la mi-2008.
Le G20 de Pittsburg, les mesures artificielles et le spectre du W
Le G20, réuni le week-end dernier à Pittsburg a entendu les appels du marché, et a donc déclaré en conclusion de cette réunion qu’il « éviterait tout retrait prématuré des plans de relance ».
La masse d’argent déversée sur les marchés ne risque donc pas de se tarir dans l’immédiat. Les aides d’Etat, qui donnent des béquilles au marché, vont continuer à abonder et donner une impression de retour à la consommation – qui est pourtant en panne – grâce à certains mécanismes superficiels, comme la prime à la casse. Dès lundi d’ailleurs, la Grande-Bretagne, pour satisfaire aux exigences de ce G20, a annoncé étendre sa prime à la casse à 100.000 véhicules supplémentaires.
Comme en témoignent ces graphiques, nous pouvons constater que, depuis le lancement des plans de relance :
1- Les aides d’état n’ont pas été utilisées par les banques pour financer des projets entrepreneuriaux
2- que ces mêmes aides n’ont pas été ristournées aux crédits des particuliers, touchés de plein fouet par le chômage et tentant au plus vite de faire du deleveraging, soit de liquider leurs emprunts existants au plus vite
3- mais que la planche à billet tourne toujours excessivement vite
Tout ceci nous incite à croire que les moyens financiers mis à disposition des banques ne sont donc pas prêtés aux acteurs économiques, mais injectés dans les marchés financiers, qu’ils jugent probablement moins risqués. La prochaine bulle devrait être occupée à gonfler.
Notons également la publication hier soir d’un indice PMI de Chicago à 46.1, en retrait significatif par rapport aux attentes (52). Un PMI en-dessous de 50 a toujours signifié une entrée en récession. La deuxième jambe baissière du W est-elle en train de se former ?