economie
Banques centrales : l’aveu d’impuissance
Nous avons eu droit la semaine dernière à une sortie de Mario Draghi, président de la BCE, qui par une nouvelle joute par les mots a promis à Monsieur le Marché de tout faire pour relancer l’inflation. En assénant ce discours, il reconnaît implicitement que le combat statutaire contre l’inflation que mène la BCE depuis sa création est inutile , la déflation étant beaucoup plus meurtrière que l’inflation.
Au Japon, empêtré dans la déflation depuis 20 ans, la banque centrale est toujours à la recherche du graal pour relancer une économie moribonde. Ils ont beaucoup d’avance sur nous, car ils ont déjà testé tout ce que l’on nous promet comme salutaire : la culture des déficits (prônée par moult gouvernements européens) est parfaite, la dette publique (pourtant en circuit presque étanche, car détenue à 95% par les Japonais) atteint 227% du PIB, les rachats d’actifs fictifs ont plus que doublé le pied de bilan de la banque centrale en 18 mois, les taux d"intérêts directeurs sont proches de zéo depuis 2009, et la énième « politique de relance » prônée par Shinzo Abe a fait en sorte que l’impression de monnaie sans aucun collatéral atteigne..15% du PIB. Un montant abyssal pour une « relance de l’économie » illusoire sur un sol conjoncturel mort. Les bilans de la Fed et de la BCE montrent un effort de relance équivalent à respectivement 6 et 4%, et déjà le moteur de la reprise tourne haut dans les tours pour ne fournir que quelques tours de roues.
Le Japon a néanmoins pour lui un faible taux de chômage, 3.5%, alors qu’on le calcule à 11.5% dans l’Union européenne. La course à la relance risque de tourner court en Europe.
Donc, les Japonais ont tout testé avec une ardeur inouïe et quand même, voilà qu’ils retombent en récession…
La mondialisation des discours bien réfléchis de la relance par l’aide monétaire, du soutien de l’économie, de la relance par les déficits, perdent leur sens.
Alors, il nous paraît utile de signaler qu’il est illusoire de croire que la fuite en avant occidentale peut durer 20 ans puisque le Japon est lancé dans ce contre-la-montre depuis tout ce temps.
Une fois que le Japon va s’avouer vaincu, faire défaut pour restructurer sa dette (227% du PIB), se recentrer sur sa propre économie pour retrouver ses marques et rechercher la croissance sur une base plus modeste, ce sont tous les pays économiquement liés au Japon qui s’effondreront d’un seul coup, ensemble. Il n’y aura pas 20 ans entre ces deux événements similaires. Alors, 2015 ou 2016 ?
Le chômage en Europe
Eurostat a publié sa dernière batterie de statistiques sur le chômage en Europe, l'un des indices-clés de la profondeur de le récession actuelle.
Plus de 26 millions de chômeurs dans l'UE, dont 19M - ou 12.1%- dans l'Eurozone, en augmentation constante depuis 2008.
En détail, l'on retrouve les pays les plus exposés à la crise à des niveaux de chômage jamais atteints : 17.5% pour le Portugal, 26.7% pour l'Espagne, et la Grèce culminant avec 27.2% de sans-emplois officiels.
Une montagne de cash pour les entreprises européennes
Un signe de la confiance des entrepreneurs dans une reprise économique durable réside dans l'importance de la position de trésorerie de leur entreprise : plus elle est basse, plus les acteurs de la vie économique sont confiants et investissent dans des projets nouveaux, développent leurs équipes, etc.
Au contraire, lorsque les liquidités s'accumulent, le sentiment de méfiance est majoritaire : gel des investissements, diminution des dépenses de recherche et développement, etc.
Un excédent de cash seul, un actif disponible, est pourtant insignifiant pour un analyste financier, qui préfère toujours le voir plus haut dans un bilan, dans une rubrique d'investissement ou de quasi-capital, et ne confortera pas un banquier qui ne verra pas spécialement d'un bon oeil cet actif prêt à être distribué plutôt que réinvesti.
Ce doit être le sentiment sécuritaire, l'aversion à une nouvelle crise de liquidités qui les incite à thésauriser de la sorte.
Selon Bloomberg, le "trésor de guerre" des 265 plus grandes entreprises européennes - sans tenir compte des établissement financier ou d'assurances - s'élevait à 475 Mia USD à fin 2012.
Trois fois plus qu'en 2002, où l'on parlait de 136 Mia USD, et 14% de plus qu'en 2011.
Parmi ces entreprises, 9 sont assises sur plus de 10 Mia USD chacune. Siemens, Vodafone et Total notamment.
Revue de presse
Florilèges de mes lectures de ces dernières semaines :
Sur les 145'000 tonnes d'or extraites depuis l'Antiquité, 25'000 ont disparu ;
Les fonds souverains gèrent actuellement plus de 5'000 Mia USD, soit l'équivalent de 10% du PIB Mondial ;
Sur 100 ans, les prévisions des gouvernements des pays développés surestiment la croissance en moyenne de 0,8% ;
550'000 créations d'entreprises ont été recensées en France en 2011 , contre 213'000 en 2001 ;
240'000 iPhone5 sont produits quotidiennement par Foxconn, le sous-traitant de Apple ;
Un article sur iPad est mémorisé par 70% des lecteurs, contre 90% s'il est lu sur papier ;
En Europe, un enfant âgé de 7 ans a déjà ingurgité plus de sucre que son grand-père durant toute sa vie.
Ratios bancaires et exposition aux produits dérivés
Maintenant que la saison des assemblées générales et donc de la publication des comptes a sonné, nous avons mis à jour notre petit tableau de solidité financière des banques cotées sur Euronext.
Rappelons que les exigences de Bâle II portent sur des fonds propres situés entre 11 et 13.5% du total de bilan, mais en y incluant toutes sortes d’artifices et retraitements permettant de gonfler ce ratio de manière respectable, et de passer les « stress tests » haut la main.
Seule une banque de notre échantillon possède plus de 5% de fonds propres, si l’on divise ses capitaux propres par son total de bilan.
Ce taux de 5.88% dégagé par la KBC signifie qu’une dépréciation ou un retrait de 6% des actifs inscrits à son bilan suffit à lui faire perdre tous ses fonds propres.
Alors que penser de Crédit Agricole ou Deutsche Bank qui, en voyant s’évaporer le moindre petit quarantième de leur bilan, seront en situation de faillite ?
Ce qui est encore plus préoccupant, c’est l’exposition de ces banques aux produits dérivés.
En 4 ans, la part des instruments de couverture logés dans le bilan de ces banques s’est accrue de manière exponentielle, ce qui témoigne de leur appétit du risque pour restaurer leurs marges, mais aussi et surtout de l’importance du levier qui se cache derrière ces opérations de couverture, mettant une nouvelle fois en danger la structure, déjà très fragile, de leurs bilans.
| total bilan | Capitaux Propres | ratio | |
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KBC | 285.382.016 | 16.772.000 | 5,88% | |
BNP PARIBAS | 1.965.282.944 | 85.626.000 | 4,36% | |
NATIXIS | 507.712.000 | 21.188.000 | 4,17% | |
SOCIETE GENERALE | 1.181.400.064 | 47.100.000 | 3,99% | |
ING | 1.279.228.032 | 50.440.000 | 3,94% | |
BANKIA | 342.846.016 | 12.493.000 | 3,64% | |
CREDIT AGRICOLE | 1.723.608.064 | 49.292.000 | 2,86% | |
DEUTSCHE BANK | 2.164.102.912 | 54.660.000 | 2,53% | |
DEXIA | 412.759.008 | -320.000 | -0,08% | |
| instruments dérivés de couverture | part du bilan | évol 2007-2011 | |
| 2007 | 2011 |
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KBC | 155.000 | 1.929.000 | 0,68% | +1144,5% |
BNP PARIBAS | 1.261.000 | 14.331.000 | 0,73% | +1036,5% |
NATIXIS | 670.000 | 3.492.000 | 0,69% | +421,2% |
SOCIETE GENERALE | 3.709.000 | 12.611.000 | 1,07% | +240,0% |
ING | 0 | 17.159.000 | 1,34% | +171589999900,0% |
BANKIA | 3.618.000 | 5.266.000 | 1,54% | +45,6% |
CREDIT AGRICOLE | 10.622.000 | 33.560.000 | 1,95% | +215,9% |
DEUTSCHE BANK | 0 | 0 | 0,00% | +0,0% |
DEXIA | 29.218.000 | 28.298.000 | 6,86% | -3,1% |
Europe et Etats-Unis : entrée jumelle en récession ?
L’activité globale dans le secteur privé de la zone euro s’est contractée en juillet pour le sixième mois consécutif.
Juste reflet de la structure économique européenne, seul le secteur des services progresse, pour passer de 47.1% à 47.6% sur un mois, mais reste en territoire récessif.
Les secteurs de l’industrie et de la production touchent des points bas qu’ils n’ont pas touchés depuis plus de 3 ans.
Tous les indices sont sous le seuil des 50 points, qui signale une contraction de l’activité.
Couplés à un taux de chômage en progression - 11.1% - et un climat des affaires se dégradant, ces indices ne nous présagent rien de bon en matière de relance d’activité economique.
Aux Etats-Unis, la production manufacturière, synthétisée par l’ISM manufacturier, a presque toujours donné un signal de récession, lorsqu’elle est passée sous ce seuil de contraction des 50 points.
Assimilée à un taux de chômage étant allé rejoindre ses plus hauts lors de l’éclatement de l’actuelle crise du crédit, avant de revenir tester un support, en stagnation autour des 8.2% depuis plus de 6 mois, la situation de recul économique se précise.
Si ce taux de chômage évolue à la hausse dans les prochains mois, et qu’il est établi que le taux actuel est un plus bas temporaire, sa remontée – qui a toujours précédé une entrée en récession, en grisé dans ce graphique – nous confirmerait bien ce sentiment de recul du PIB.
Manipulation du LIBOR et cartel bancaire
Le LIBOR (London Interbank Offering Rate), probablement le taux le plus important au monde puisqu’il fixe notamment le taux auquel les banques se prêtent entre elles, s’est vu confirmer les soupçons de manipulation qui courent depuis au moins 5 mois.
Barclays, qui a très vite accepté l’amende de 452 Millions USD que les régulateurs américains et anglais lui ont infligée, est maintenant considérée comme le seul responsable d’une nouvelle dérive financière et fait office de « mouton noir » pour les autres, qui n’ont évidemment rien à se reprocher, et assurent que ce scandale ne dépasse pas la Manche .
Nous avions vu précédemment que toute crise intensifie cette chasse aux sorcières et le fait de trouver une tête de turc permet à beaucoup de s’affranchir de leurs responsabilités.
Car il est important de savoir que le LIBOR est fixé tous les jours ouvrables à 11 heures du matin par des estimations de taux fournies par…16 banques internationales. Une manipulation de ce taux ne peut donc être un acte "isolé".
Nous sommes curieux de voir si certains établissements, et principalement ceux qui nous ont habitué à sentir le soufre dès l’apparition d’une bulle ou d’une crise – Crédit Suisse, Société Générale, UBS, Citi, etc. - seront renseignées dans ce cartel mondial des banques. Et de voir les réactions des organisemes de contrôle.
Belgique : situation interbancaire depuis 1999
Olivier Berruyer a analysé l'évolution de la situation interbancaire des banques européennes, pays par pays, depuis 1999.
Pour le secteur bancaire belge, en observant l'évolution de sa dette, l'on remarque clairement que les deux opérations de LTRO lancées par la BCE ont été largement souscrites par les banques (Dexia,KBC, ING, Ethias).
La dette des banques belges envers la BCE s'élève,après ces deux opérations, à environ 40 Mia€.
Pour rappel : (i) le 31/12/2011, 489 Mia € ont été "offerts" par la BCE aux banques europénnes, offrant un masque à oxygène à 523 banques, et (ii) le 29/02/2012, 800 banques se sont précipitées sur une nouvelle manne céleste de 530 Mia €. Soit le versement de 1'300€ sur le compte de chaque européen, ce qui aurait pu - nous l'avons vu par le passé - faciliter un deleveraging, en obligeant les personnes physiques à rembourser une partie de leurs crédits gratuitement, tout en tentant de redonner un stimulus de consommation à ces mêmes personnes.
L'on parle aujourd'hui d'ouvrir les vannes de liquidités une troisième fois.
L'on situe également l'importance du deleveraging des banques belges depuis 2008, la dette interbancaire ayant fondu de 40% en 2 ans, mais repartant à la hausse depuis début 2011.
Du côté des créances, les prêts à la BCE (l'argent offert par la BCE est remboursable à 1%, et les établissements financiers peuvent le replacer immédiatement à du 0,25% sur la même plateforme de crédits, la banque centrale européenne), en stagnation depuis 4 ans, et très minimes depuis 1999, ne suivent pas du tout le même rythme que les emprunts auprès de la même BCE.
La cash apporté par la banque centrale sert donc bien à tenter de retrouver un équilibre bilantaire pour les banques belges.
Par ailleurs, un autre mauvais signal est à trouver du côté du déséquilibre entre les crédits offerts aux autres banques, en stagnation, et comme vu plus haut, la remontée des dettes contractées auprès d'autres établissements.
Ce resserrement pourrait nous mener à une situation d'endettement net, par laquelle les dettes seraient supérieures aux crédits interbancaires, situation déjà connue en 2002 - lors de l'éclatement de la bulle internet - mais à l'époque il y avait des relais de croissance - le crédit exacerbé, dont on mesure les conséquences aujourd'hui - qui ont pu inverser cette tendance.
LTRO II, ruée sur le distributeur presque gratuit de la BCE
C’est aujourd’hui qu’a eu lieu l’allocation du deuxième LTRO (Long Term Refinancing Operation) organisé par la BCE pour les établissements financiers qui le souhaitent.
800 banques se sont ruées sur les soldes – un prêt à 1% pour 3 ans, c’est inespéré – et se sont noyées sous les liquidités créées ex-nihilo pour emprunter 530 Mia€.
Un galop pour étancher une soif de liquidités qui en dit long sur la santé financière des établissements financiers européens..
En trois mois, et deux opérations de cette envergure, la BCE vient de mettre sur le marché 10% du PIB de la zone Euro pour venir en aide à des banques en faillite.
La plupart des banques ne donnent pas de commentaires sur l’allonge qu’elles ont été quémander. Il sera toujours temps de clamer à l'assemblée générale du mois de mai que tous les problèmes ne sont plus que souvenirs
-------- (DJ)
BELGIQUE:
*Dexia a indiqué avoir participé sans dévoiler le montant.
*KBC : un porte-parole a indiqué que le bancassureur avait emprunté environ 5 milliards d´euros.
FRANCE:
Société Générale a refusé de livrer tout commentaire.
BNP Paribas et Crédit Agricole SA n´ont pas non plus souhaité faire de commentaires.
AUTRICHE:
*Erste Group : la banque a annoncé qu´elle emprunterait 1,1 milliard d´euros pour s´assurer une certaine flexibilité financière.
IRLANDE:
*Bank Of Ireland a probablement participé à l´opération, selon une personne proche des transactions. Bank of Ireland a pris part à la dernière opération LTRO en décembre.
*Allied Irish Banks PLC a également prévu de prendre part à l´opération LTRO, selon une source proche du dossier.
ITALIE:
*Intesa Sanpaolo a reçu 24 milliards d´euros, a annoncé son administrateur délégué, Enrico Tommaso Cucchiani.
*UBI Banca a reçu environ 6 milliards d´euros, selon une personne proche du dossier.
PAYS-BAS:
*ING Bank a déclaré ne pas avoir participé.
*SNS Reaal a annoncé avoir recouru à l´opération, sans préciser pour quel montant. La banque a reçu 1,5 milliard d´euros lors de la première opération LTRO de décembre.
PAYS NORDIQUES:
*DNB ASA a indiqué avoir emprunté 1 milliard d´euros.
*Nordea Bank AB Svenska Handelsbanken AB Swedbank AB et SEB AB ont signifié précédemment qu´elles ne participeraient pas.
*Danske Bank : un porte-parole a indiqué que la banque avait emprunté 4 milliards d´euros.
PORTUGAL:
*Banco BPI a participé, selon des personnes proches du dossier.
*Banco Espirito Santo : la banque avait indiqué qu´elle participerait à l´opération, sans préciser pour quel montant. Elle a reçu 5 milliards d´euros lors de la première opération de ce type.
*Banco Comercial Portugues : la banque avait indiqué qu´elle participerait, sans préciser pour quel montant. Elle a emprunté environ 5 milliards d´euros lors de la première opération LTRO.
ESPAGNE:
*CaixaBank : la banque a déclaré avoir participé, en disant qu´elle ne prévoyait pas de faire de commentaires sur le montant.
*Banco Bilbao Vizcaya Argentaria a annoncé avoir emprunté un "montant similaire" à celui de 11 milliards d´euros qu´elle avait obtenu lors de la première opération de ce type en décembre.
*Banco Santander n´a pas souhaité faire de commentaires.
*Bankia SA s´est abstenu de commenter.
Royaume-Uni:
*HSBC a confirmé avoir emprunté environ 350 millions d´euros lors de la seconde opération LTRO. La banque avait reçu 5,2 milliards de dollars à l´occasion de la première opération.
*Lloyds Banking Group a obtenu 11,4 milliards de livres sterling via l´opération de LTRO.
*Standard Chartered : le directeur général de la banque a indiqué qu´elle ne participait pas à l´opération.
Pourquoi augmenter ses fonds propres quand il suffit de restreindre le crédit ?
Comme nous l’avions constaté il y a presque 3 ans déjà, une solution structurée à la crise de l’endettement qui n’est à présent toujours ni maîtrisée ni plus maîtrisable passerait par (i) une acceptation de la faillite de certaines banques – au détriment de la sauvegarde de l’emploi à tout prix, qui n’a reçu aucun influx positif - et par (ii) la notification faite aux épargnants de l’impossibilité de disposer de tout ou partie de leur épargne lorsque la banque en a fait un instrument de levier. Par exemple via une mention sur son extrait de compte qui lui signalerait «Votre solde réel est de 1'000 EUR, malheureusement comme nous avons prêté votre argent, votre solde disponible est de 0, et vous ne pouvez en disposer jusqu’à nouvel ordre».
Ces mesures auraient permis un « deleveraging » organisé et structuré, un assainissement mécanique du bilan des banques, et évité le transfert de dettes privées vers les états par un interventionnisme massif aux dépens du contribuable.
Rappelons au passage qu’une des sources durable du manque de confiance sur le marché interbancaire est encore et toujours la sous-capitalisation des principaux établissements financiers européens dont le ratio « actifs sous gestion sur fonds propres » varie de 20 à 35. En d’autres termes, ceci signifie qu’une perte ou moins-value enregistrée sur seulement 3 à 5% du total de l’actif de ces banques entraîne leur faillite.
Pour sauver ce qui peut encore l’être, ces banques et assureurs ont le choix soit de renforcer le dénominateur de cette fraction -leurs fonds propres - pour tenter d’améliorer ce ratio, soit de diminuer l’octroi de crédits et mécaniquement faire baisser le numérateur.
Il est clair aujourd’hui que, la première solution est bien plus embarrassante, visible et de mauvais genre que la seconde, plus insidieuse et très facile à appliquer, au détriment d’une croissance, même hypothétique.
Au vu des dernières statistiques de la Fed, qui font état de variations annuelles négatives sur l’octroi de crédit, il faut bien admettre que les banques ont arrêté de prêter, tant aux entreprises qu’aux particuliers.
Si l’on considère – nous y reviendrons plus en détail plus tard – que :
- les banques n’ont plus aujourd’hui la capacité de renforcer leurs fonds propres par des moyens financiers véritables, et que ce sont les états qui devront tôt ou tard continuer à intervenir massivement pour porter le ratio évoqué ci-dessus à 11%, comme le proposent les normes de Bâle III
- le taux de chômage devrait doubler d’ici à 2016, sur base d’un effet inversément proportionnel à la baisse du PIB européen
le budget des états européens devrait connaître un véritable coup de massue dans les mois qui viennent et, sans changement structurel excessivement important, sera véritablement « ratiboisé » par ces deux lames de fond.