indicateurs avances
Petit début d'alerte sur les taux
Nous avons déjà vu à plusieurs reprises que l'écart entre taux longs et taux courts était à surveiller, car il donne un signal très clair sur la survenance d'une récession à moyen terme.
Le graphique ci-dessous représente le spread de taux entre les obligation US à 10 ans, censées rémunérer mieux une immobilisation de fonds plus longue, et les mêmes obligations dotée d'une maturité de 2 ans. Lorsque les obligations à 2 ans sont mieux rémunérées que celles qui ont une échéance plus longue, le différentiel devient négatif. Il y a alors manifestement un problème de liquidités sur le marché.
Cet écart a culminé plusieurs fois dans une fourchette comprise entre 2.5% et 3%, la dernière fois fin 2013. Depuis lors ce différentiel de taux s'est érodé pour revenir à 0.6%. Le seuil de 0.8% à tenu pendant presque 2 ans, mais semble maintenant avoir capitulé.
Si la tendance se confirme et que l'inversion de la courbe des taux se précise nous aurons 6 à 12 mois pour sécuriser les positions et gonfler les liquidités, dans l'attente de cette récession. Elle s'est systématiquement imposée après une anomalie des taux. On le voit avec l'effondrement du S&P 500 (en arrière-plan) à chaque fois que l'on entre en zone négative.
Notons que l'aplatissement de ce différentiel de taux semble provenir plutôt d'Europe que des USA, puisque le bond allemand à 10 ans, ci-dessous en bleu (offrant du 0.38%), accuse un rendement beaucoup plus faible que le bon du trésor à 10 ans (en vert, 2.37%)
Faisceau concordant qui indique que les marchés sont nettement plus anxieux de la politique monétaire laxiste (et garantie sur la durée) de la BCE, que d'une remontée des taux par la FED. C'est important pour appréhender les relais psychologiques du marché.
Fusions-Acquisitions : de retour à des plus hauts en 2014
/image%2F1014074%2F20141231%2Fob_7534f1_20141231-m-a.jpg)
En cette fin d’année, et comme nous suivons de près cet indice avancé de l’euphorie des dirigeants et donc d’un point de sortie sur les marchés,nous apprenons que le montant global des opérations de fusions et acquisitions s’est élevé à 3.270 milliards de dollars. C’est une hausse de 40% par rapport à 2013.
Rappelons l’évolution de cette tendance :
2007 : 4'980 mia USD
2008 : 3'000 mia USD
2009 : 2'200 mia USD
2010 : 2'850 mia USD
2011 : 2'750 mia USD
2012 : 2'500 mia USD
2013 : 2'393 mia USD
2014 : 3'270 mia USD
L’on fait directement le lien avec l’évolution des marchés financiers pour les périodes concernées.
Le graphique présente ci-dessus le parallélisme entre l’indice mondial des marchés Bloomberg (trait blanc) et la ligne jaune qui retrace l’évolution de la valeur totale des opérations de fusions-acquisitions.
Notons aussi le redémarrage à la hausse des opérations hostiles, où l’escalade des enchères, - comme on le voit actuellement pour le Club Med - se fait souvent à des valorisations déraisonnables.
Retour au sommet des bénéfices par action
La saison des résultats est passée et, signe des temps, les bénéfices des entreprises - industrie financière subsidiée par la BCE inclue - sont revenus à hauteur de ceux annoncés au T3-2007, dernier pic avant la chute que l'on sait, et le plancher du T1-2009. Ces bénéfices abordent aujourd'hui un "no man's land", un plus haut jamais atteint précédemment.
Il a donc fallu attendre 5 ans pour cette phase de convalescence.
Beaucoup plus rapide - mais toujours sans attaquer la cause-racine de la crise, le surendettement des états et leurs filiales bancaires - que les 40 ans passés à attendre entre le pic de 1918 et le retour aux plus hauts de 1957.
VIX, cédera, cédera pas ?
Le Vix (en rouge sur le graphique) nous avait habitué à signaler de manière très précise les excès d'optimisme du marché ; chaque fois qu'il s'en allait toucher sa Bollinger inférieure, les marchés (en noir, le S&P500) corrigeaient de plus de 10% dans les deux semaines.
Depuis l'annonce par la BCE, la semaine dernière, d'un énième relâchement des taux à 0.15%, toujours dans l'optique de fictivement "relancer la croissance", l'on voit que cet interventionisme - et l'annonce de taux négatifs sur les prêts bancaires à la BCE incitera les épargnants à trouver d'autres alternatives de placement, comme la bourse - gêne l'efficience des marchés, et donc notre signal anticipateur.
Depuis quelques semaines, quelques frôlements, sans plus aucune grande correction, se sont produits. Encore un en début de semaine. Il n'empêche que c'est le troisième en cinq semaines. Peut-être l'essoufflement et l'amorce d'une baisse générale. Soyez prudents.
VIX et RSI à surveiller
Les places financières auraient fini de corriger, sans toutefois être entrées dans la phase de correction brutale à laquelle nous nous préparons.
Le RSI, à plus de 70, a dépassé, et reste au-delà d'un niveau qui a toujours précédé un mouvement baissier d'envergure dans les 12 mois de ce franchissement.
Plus anecdotiquement, nous sommes aussi, en 2014, dans une année de mi-mandat aux Etats-Unis, et ces années (2002, 2006, 2010) ont toujours vu les bourses décrocher de + de 15% entre les mois d'avril et août.
Le VIX d'autre part, nous indique que les marchés sont revenus dans une phase d'optimisme, en rejoignant progressivement ses plus bas annuels, à 13.44.
Pour rappel,c'est également toujours à la barre des 12 que cet indice de panique, venant toucher sa bande de Bollinger inférieure (en bleu), rebondit fortement - l'on voit clairement la barre des 21 comme un plafond toujours atteint - entraînant les marchés à la baisse.
Janvier en perte, année à risque
Le S&P 500 a clôturé le mois de janvier 2014 sur une baisse de -2.8%.
Une première baisse depuis 4 ans. En 2010, en effet, l'indice avait consolidé de -3.7%.
Ci-dessous le récapitulatif au mois le mois des années ayant démarré par un mauvais premier mois.
Nous avions déjà analysé par le passé la similitude des perfomances du mois de janvier sur celles de l'année complète : dans 68% des cas, une performance négative au mois de janvier se solde par un bilan négarif sur l'année entière.
Rebond des taux, test grandeur nature
Avec une mini-vague de panique sur la santé réelle de l’économie des pays émergents, l’on assiste depuis le début de la semaine à une répétition en avant-première de ce qui se produira sur les marchés dès lors que les taux remonteront plus sensiblement.
Le S&P 500 – qui n’a plus fait de « pause » marquée par une consolidation de 10% depuis plus de 2 ans – a brutalement décroché lorsque les taux se sont tendus. Il irait peut-être rejoindre ses niveaux d'octobre dernier (1650 points), lorsque les taux s'étaient déjà portés aux niveaux actuels.
Et comme chaque fois dans ces zones de turbulences, ce sont les secteurs de l'immobilier (RWR, le plus important tracker immobilier, en orange), des utilities et l'once d'or (GLD, en fuchsia) qui résistent le mieux, affichant des surperformances par rapport à l'indice (en bleu) depuis le début de l'année.
Enfin, et à propos de l'or, il est à noter l'important signal donné par le ratio SP500/GOLD, suivi notamment par les gérants de fonds pour procéder à leurs arbitrages. Celui-ci a percé une résistance à la baisse, à 1425, qui indiquerait un fort rebond à prévoir pour l'once d'or en parallèle à la baisse de l'indice, forçant notamment les vendeurs à découvert à récheter leurs positions.
Indicateur avancé : l'emploi américain
Dans l'article intitulé "la clé de sortie de crise, c'est l'emploi", nous avions déterminé que toute remontée soudaine du chômage, dans un long cycle de baisse, entraînait l'économie américaine vers la récession (indiquée par des bandes grises) dans les 3 à 6 mois qui suivent.
Pas encore d' "alerte au rebond" donc dans la phase de baisse actuelle.
Par contre nous devons surveiller le retour au niveau d'emploi d'avant-crise, qui semble se profiler - au rythme soutenu actuel de 200'000 créations d'emploi par mois - pour le premier semestre 2014, après plus de 6 ans de convalescence, un record par rapport aux crises précedentes. C'est ce qu'indique le graphique ci-dessous.
La moindre incertitude après ce retour à la normale pourrait déclencher la hausse soudaine du chômage, dont question ci-dessus,et un retour en récession.
Une des balises de 2014 est posée.
Ventes au détail en baisse, quel impact sur les marchés ?
L'administration américaine vient de publier les chiffres de consommation des ménages, et soutient qu'ils sont en croissance sur un mois glissant, malgré le fait que pour dépenser, les américains ont dû puiser dans leur épargne.
Pourtant, lorsque l'on analyse la tendance actuelle sur une échelle plus longue, force est de constater que la configuration actuelle de la consommation des ménages présente des similitudes avec deux périodes antérieures, 2001 et 2007. Une configuration qui avait à chaque fois présagé une entrée en récession (en gris).
Lorsque l'on rapproche cette propension à consommer avec l'évolution des marchés financiers, force est de constater qu'il existe une corrélation assez forte entre ces deux courbes : en 1999, la consommation des ménages avait décéléré un an avant la chute des marchés. En 2006, le pic de consommation précédait la baisse des marchés de 19 mois.
Par contre le dernier pic de consommation date de juillet 2011, et 22 mois plus tard, les marchés ne corrigent pas encore très significativement, malgré quelques signes de surchauffe.
Manque donc la précision à ce signal de sortie des marchés, surtout depuis que les marchés sont biaisés par une impression d'argent à outrance qui l'empêche de fonctionner correctement.
Le PCE, un autre indice de consommation, montre des similitudes avec le RSAFS, quant au rallongement du délai entre le pic de consommation, et le déclin des marchés, presque immédiat en 1999 mais tardant à se faire suivre dans un marché porté à bout de bras par des mesures artificielles de soutien, à défaut de solutions de fond.
Un bon signal de prudence en tous les cas.
Etat du marché immobilier américain : indicateur avancé du Home Construction Index
Les media pullulent de bonnes nouvelles sur l’état de santé de l’immobilier américain.
Le groupement des constructeurs a d’abord annoncé plus de constructions de maisons au mois d’octobre
qui a augmenté de 4% le mois dernier
Ensuite, les permis de construire étaient supérieurs de 30% sur un an glissant.
L’indice de confiance des constructeurs américains a également atteint un sommet inégalé depuis 6 ans.
Enfin – et surtout – l’indice du prix des logements US, le Case-Shiller Index, est reparti à la hausse.
Cette multiplication d'annonces nous indique que la crise du logement des Etats-Unis est probablement derrière nous.
Ce qui est encore loin d’être le cas en Europe, et particulièrement en Espagne et aux Pays-Bas, où les derniers indicateurs dénoncent un ralentissement très significatif.
Encore une fois, les messages délivrés seulement actuellement par le marché nous montrent un retard certain par rapport à un indicateur avancé de la reprise de l’immobilier américain. Le graphique représenté ci-dessous nous montre, en rouge, le « Dow Jones US Home Construction Index », un fonds de placement investi dans l’immobilier résidentiel américain. La performance du Dow Jones figure en noir.
L’on observe que ce fonds a atteint un sommet en 2005 – un an avant l’index Case-Shiller, deux ans avant le Dow Jones– et a cassé sa tendance haussière en avril 2006, nous indiquant ainsi que le boom immobilier était terminé. Nous étions alors plus d’un an également avant la remontée à la surface des premiers signes de défaut sur subprimes et autres « no-doc loans », ces crédits auxquels tout le monde devait pouvoir avoir accès, par dérive socialiste du capitalisme.
Par après, ce fonds est allé chercher ses plus bas fin 2008, et nous indiquait une reprise significative depuis le quatrième trimestre 2011, indication confortée par un retour à ses plus hauts de 5 ans au mois de juin dernier.
Enfin, depuis les annonces toute récentes de reprise immobilière, nous allons certainement voir fleurir de multiples conseils d’achat sur des valeurs immobilières, alors que notre indicateur avancé nous montre à présent un essoufflement du marché qui indiquerait une pause à court terme dans la progression du secteur...