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Shutdown : le marché a horreur de l'incertitude
Le couronnement de la pièce de théâtre sur le relèvement du plafond de la dette, devenue traditionnelle et opposant Républicains et Démocrates, a été marqué mardi par la mise en place de la procédure de "shutdown", pour la 18ème fois dans l'histoire des Etats-Unis, et pour la dernière fois activée sous le précédent président Démocrate, Bill Clinton, en 1995.
Barack Obama, le président prodigue, demande donc une nouvelle fois de faire sauter le plafond.
Rappelons que, à l'entame de son premier mandat, en 2008, la dette publique s'élevait à 9'200 Milliards de USD. Cinq ans, un Obamacare ,et trois renégociations de plafond plus tard, elle culmine à 16'700 Milliards USD.
(note : cette stat n'est curieusement plus mise à jour depuis avril 2013, mais on peut la suivre ici)
La fuite en avant résolution du problème se fera probablement par une intervention accrue de la FED dans le rachat de la dette émise par le gouvernement américain.
Intéressant, la réaction des marchés, qui démontrent tout leurs effets d'anticipation. Avant l'annonce des 17 shutdown précédents, le marché consolide durant 20 jours en moyenne, et reprend son courant haussier durant les 3 mois qui suivent l'annonce de cette procédure.
Les marchés détestent l'incertitude, puis les investisseurs remarquent que l'économie continue à fonctionner, même sans immixtion politique, et reprennent leurs opérations.
USA : la bulle obligataire et dérapage budgétaire incontrôlable
Le simple fait d’évoquer une diminution du rythme d’injection de monnaie dans l’économie américaine via une nouvelle arme, le « tapering » a suffi à ébranler les marchés.
La conséquence de ce genre de sortie est une bonne mesure de la déconnexion entre les marchés et l’économie réelle.
Comme anticipé depuis des mois, le fait de fermer le robinet des liquidités va faire augmenter le loyer de l’argent. Grosse déception pour les porteurs d’obligations, qui se sont entêtés à occuper ce créneau d’investissements : l’augmentation du rendement implique un désintérêt pour les obligations émises à faible taux et un effondrement de la valeur faciale de ces titres.
Rappelons tant que nous y sommes que la Fed rachète 85% des obligations que le trésor américain émet ; La hausse des taux actuels se fait sentir malgré cet interventionnisme aigu de ce « market maker » particulier. La Fed n’arrive donc pas à changer
Dans le budget 2013 des Etats-Unis –– il était prévu une charge financière de 222.8 Mia USD pour le financement de sa dette.
Rapporté à une dette de 16'000 Mia USD, cette charge financière a donc été calculée à un taux de 1.4562%, le taux de décembre 2012.
Aujourd’hui, les taux dérapent. Le coût de la dette américaine est en trains de doubler, pour occuper 10% de ses charges totales.
Les Etats-Unis devront rembourser 420 Mia en intérêts au lieu des 223 escomptés. Chaque hausse de 1% va augmenter ces dépenses de 160 Mia USD.
Pire encore, ce taux à 10 ans menace à présent de sortir par le haut du canal dans lequel il s’était engagé depuis 25 ans.
La Fed va probablement devoir calmer le jeu et renoncer à son opération de « tapering », pour éviter aux finances américaines de sombrer. Où en est-on arrivé ?!
Marchés et économie réelle : la grande déconnexion
Nous avons déjà insisté sur le fait que le "carburant" qui fait progresser les marchés actuellement est surtout le fait d'une injection abondante de liquidités - le Quantitative Easing" - par la FED, la BCE et la BoJ notamment.
Ceci se voit clairement sur le total de bilan de la Fed, qui a quadruplé depuis le début de la crise, mi-2007.
L'injection correspond précisément à l'inflexion des marchés, dont on sent encore les effets aujourd'hui. Le Dow Jones culmine en effet à ses plus hauts historiques.
La courbe boursière n'est donc plus en phase avec l'activité réelle des entreprises, comme elle l'était par le passé, depuis cet interventionisme massif.
C'est pour cela qu'il ne faut pas prétendre , comme il se dit dans certains milieux gouvernants, que le retour de la croissance est bien là et que les entreprises sont revenues à des niveaux de croissance et de profits d'avant-crise.
Voici la croissance du PIB, du "Chiffre d'affaires" des Etats-unis, comparé à l'évolution du SP500, et d'autre part la corrélation entre la hausse des marchés et le "stock" de monnaie de la banque centrale.
Déficit structurel des PIGS et des Etats-Unis
Afin de bien comprendre la situation de déficit chronique des Etats-Unis, voici la visualisation de son déficit de trésorerie face à ceux des pays faibles de la zone Euro.
Dans l'ordre d'arrivée, le plus petit déficit est à mettre sur le compte de l'Italie. Rappelons qu'il s'agit d'un pays qui présente toujours un surplus budgétaire primaire (celui calculé avant les charges d'intérêts)
Deuxième meilleur élève : l'Espagne
Suivent la France, le Portugal, et ...les Etats-Unis, qui arrivent à gérer une petite avance sur la Grèce.
Immobilier US en onces d'or
Suivant le même principe que pour l'appréciation d'un indice boursier, il est toujours plus intéressant de comparer la valeur d’un actif avec un repère de qualité, stable, et non multipliable à l’infini, comme ces monnaies traditionnelles dont on a abusé et bradé .
Voici le prix d’un bien immobilier standard aux Etats-Unis converti en onces d’or. A 105 onces la maison, on est loin des excès des années 60 et 2000.
L'on obtient aussi à moins de 100 onces un autre repère intéressant pour investir dans l'immobilier américain, par exemple via un investissement dans une société très décotée comme Annaly.
USA : sous quel président les marchés ont-ils le mieux performé?
Nous avions, il y a 4 ans, établi la relation entre les élections américaines et la remontée du dollar, et détécté les signes avant-coureurs de la récession qui avait commencé, mais n'avait été annoncée que début 2009, après deux trimestres consécutifs de recul.
En ce jour d'élection, quel est le président qui a le mieux réussi aux marchés financiers ?
Voici la performance moyenne annuelle du Dow Jones sous chaque législature :
Bizarrement un démocrate s'adjuge la première place, mais c'est celui qui était au pouvoir lors du puissant rebond post-crise de 1929.
Obama se classe dixième, derrière Reagan, Clinton et Bush Senior, mais devant Carter et Bush Junior.
1932-1936 | Démocrate | F. Roosevelt | +30,1% |
1924-1928 | Républicain | Coolidge | +24,8% |
1992-1996 | Démocrate | Clinton | +16,9% |
1996-2000 | Démocrate | Clinton | +16,1% |
1952-1956 | Républicain | Eisenhower | +15,5% |
1984-1988 | Républicain | Reagan | +15,5% |
1960-1964 | Démocrate | Kennedy | +10,7% |
1988-1992 | Républicain | Bush Sr | +10,7% |
1948-1952 | Démocrate | Truman | +9,4% |
2008-2012 | Démocrate | Obama | +8,8% |
1904-1908 | Républicain | T. Roosevelt | +7,0% |
1980-1984 | Républicain | Reagan | +6,9% |
1956-1960 | Républicain | Eisenhower | +4,9% |
1964-1968 | Démocrate | Johnson | +2,2% |
1940-1944 | Démocrate | F. Roosevelt | +2,1% |
1968-1972 | Républicain | Nixon | +1,0% |
1976-1980 | Démocrate | Carter | -1,1% |
2004-2008 | Républicain | Bush Jr | -1,8% |
2000-2004 | Républicain | Bush Jr | -2,2% |
Dépression : la fin de la middle-class
L’écart se creuse décidément rapidement entre la classe supérieure et inférieure. Au détriment de la classe moyenne, qui se désagrège sous nos yeux.
Nous avions déjà abordé le sujet sous un autre angle précédemment.
Aux Etats-Unis, le revenu annuel moyen par famille qui avait atteint un pic à 64'232 USD en l’an 2000, a subi une érosion de 6%, pour s’établir à 60'395 USD en 2011.
Jamais une performance négative n’avait été enregistrée sur une période de 12 ans depuis la dépression des années 30.
Ce phénomène s’explique par une croissance économique faible depuis 10 ans, qui fait en sorte que la richesse produite par les Etats-Unis - divisée par l’ensemble de ses citoyens n’arrive plus à afficher un rythme satisfaisant, et certainement pas depuis l’éclatement de la crise de 2007.
En plus de cette croissance molle, la part de la création de richesse ne se répartit plus également entre tous les citoyens ; ainsi, 1% des ménages américains gagne 20% du revenu total. C’était 10% il y a 40 ans.
0,0001% du total des ménages - ceux qui gagnent plus de 7,8 Mio USD par an - s’approprient 5% du revenu total, contre 1% il y a 40 ans.
USA 2011 : 50 statistiques qui font frémir
Nous reproduisons ici la liste de 50 chiffres que publie le site theeconomiccollapse , et qui en disent long sur l'état de déliquescence et le rythme de paupérisation de l'économie occidentale en général, américaine en particulier. Toujours suite à la fuite en avant politique de la relance de la consommation par la contraction de crédit.
Outre ce que nous avions déjà dénoncé, notamment les 4 ans de mandat d'Obama qui ont doublé la dette publique américaine et les statistiques faussées du chômage, on y apprend notamment que 48% des Américains vivent à proximité ou sous le seuil de pauvreté, que le prix moyen des maisons à Detroit -berceau de l'automobile, aujourd'hui sans avenir - est de..6'000 USD sans spécialement trouver de preneur, que le tiers des américains ne pourrait plus rembourser ses dettes s'ils venaient à perdre leur emploi, et sont d'ailleurs sous-employés pour le travail qu'ils pourraient réellement effectuer, que 15% des citoyens possède plus de 10 cartes de crédit, et que la première fortune mondiale, celle de Bill Gates, s'il venait à la céder à l'état américain, n'épongerait que 15 jours de prise de dette, dette publique qui progresse de 4 milliards tous les jours.
#1 A staggering 48 percent of all Americans are either considered to be "low income" or are living in poverty.
#2 Approximately 57 percent of all children in the United States are living in homes that are either considered to be "low income" or impoverished.
#3 If the number of Americans that "wanted jobs" was the same today as it was back in 2007, the "official" unemployment rate put out by the U.S. government would be up to 11 percent.
#4 The average amount of time that a worker stays unemployed in the United States is now over 40 weeks.
#5 One recent survey found that 77 percent of all U.S. small businesses do not plan to hire any more workers.
#6 There are fewer payroll jobs in the United States today than there were back in 2000 even though we have added 30 million extra people to the population since then.
#7 Since December 2007, median household income in the United States has declined by a total of 6.8% once you account for inflation.
#8 According to the Bureau of Labor Statistics, 16.6 million Americans were self-employed back in December 2006. Today, that number has shrunk to 14.5 million.
#9 A Gallup poll from earlier this year found that approximately one out of every five Americans that do have a job consider themselves to be underemployed.
#10 According to author Paul Osterman, about 20 percent of all U.S. adults are currently working jobs that pay poverty-level wages.
#11 Back in 1980, less than 30% of all jobs in the United States were low income jobs. Today, more than 40% of all jobs in the United States are low income jobs.
#12 Back in 1969, 95 percent of all men between the ages of 25 and 54 had a job. In July, only 81.2 percent of men in that age group had a job.
#13 One recent survey found that one out of every three Americans would not be able to make a mortgage or rent payment next month if they suddenly lost their current job.
#14 The Federal Reserve recently announced that the total net worth of U.S. households declined by 4.1 percent in the 3rd quarter of 2011 alone.
#15 According to a recent study conducted by the BlackRock Investment Institute, the ratio of household debt to personal income in the United States is now 154 percent.
#16 As the economy has slowed down, so has the number of marriages. According to a Pew Research Center analysis, only 51 percent of all Americans that are at least 18 years old are currently married. Back in 1960, 72 percent of all U.S. adults were married.
#17 The U.S. Postal Service has lost more than 5 billion dollars over the past year.
#18 In Stockton, California home prices have declined 64 percent from where they were at when the housing market peaked.
#19 Nevada has had the highest foreclosure rate in the nation for 59 months in a row.
#20 If you can believe it, the median price of a home in Detroit is now just $6000.
#21 According to the U.S. Census Bureau, 18 percent of all homes in the state of Florida are sitting vacant. That figure is 63 percent larger than it was just ten years ago.
#22 New home construction in the United States is on pace to set a brand new all-time record low in 2011.
#23 As I have written about previously, 19 percent of all American men between the ages of 25 and 34 are now living with their parents.
#24 Electricity bills in the United States have risen faster than the overall rate of inflation for five years in a row.
#25 According to the Bureau of Economic Analysis, health care costs accounted for just 9.5% of all personal consumption back in 1980. Today they account for approximately 16.3%.
#26 One study found that approximately 41 percent of all working age Americans either have medical bill problems or are currently paying off medical debt.
#27 If you can believe it, one out of every seven Americans has at least 10 credit cards.
#28 The United States spends about 4 dollars on goods and services from China for every one dollar that China spends on goods and services from the United States.
#29 It is being projected that the U.S. trade deficit for 2011 will be 558.2 billion dollars.
#30 The retirement crisis in the United States just continues to get worse. According to the Employee Benefit Research Institute, 46 percent of all American workers have less than $10,000 saved for retirement, and 29 percent of all American workers have less than $1,000 saved for retirement.
#31 Today, one out of every six elderly Americans lives below the federal poverty line.
#32 According to a study that was just released, CEO pay at America's biggest companies rose by 36.5% in just one recent 12 month period.
#33 Today, the "too big to fail" banks are larger than ever. The total assets of the six largest U.S. banks increased by 39 percent between September 30, 2006 and September 30, 2011.
#34 The six heirs of Wal-Mart founder Sam Walton have a net worth that is roughly equal to the bottom 30 percent of all Americans combined.
#35 According to an analysis of Census Bureau data done by the Pew Research Center, the median net worth for households led by someone 65 years of age or older is 47 times greater than the median net worth for households led by someone under the age of 35.
#36 If you can believe it, 37 percent of all U.S. households that are led by someone under the age of 35 have a net worth of zero or less than zero.
#37 A higher percentage of Americans is living in extreme poverty (6.7%) than has ever been measured before.
#38 Child homelessness in the United States is now 33 percent higher than it was back in 2007.
#39 Since 2007, the number of children living in poverty in the state of California has increased by 30 percent.
#40 Sadly, child poverty is absolutely exploding all over America. According to the National Center for Children in Poverty, 36.4% of all children that live in Philadelphia are living in poverty, 40.1% of all children that live in Atlanta are living in poverty, 52.6% of all children that live in Cleveland are living in poverty and 53.6% of all children that live in Detroit are living in poverty.
#41 Today, one out of every seven Americans is on food stamps and one out of every four American children is on food stamps.
#42 In 1980, government transfer payments accounted for just 11.7% of all income. Today, government transfer payments account for more than 18 percent of all income.
#43 A staggering 48.5% of all Americans live in a household that receives some form of government benefits. Back in 1983, that number was below 30 percent.
#44 Right now, spending by the federal government accounts for about 24 percent of GDP. Back in 2001, it accounted for just 18 percent.
#45 For fiscal year 2011, the U.S. federal government had a budget deficit of nearly 1.3 trillion dollars. That was the third year in a row that our budget deficit has topped one trillion dollars.
#46 If Bill Gates gave every single penny of his fortune to the U.S. government, it would only cover the U.S. budget deficit for about 15 days.
#47 Amazingly, the U.S. government has now accumulated a total debt of 15 trillion dollars. When Barack Obama first took office the national debt was just 10.6 trillion dollars.
#48 If the federal government began right at this moment to repay the U.S. national debt at a rate of one dollar per second, it would take over 440,000 years to pay off the national debt.
#49 The U.S. national debt has been increasing by an average of more than 4 billion dollars per day since the beginning of the Obama administration.
#50 During the Obama administration, the U.S. government has accumulated more debt than it did from the time that George Washington took office to the time that Bill Clinton took office.
Emploi US, la fin du rêve américain
Une diminution de la statistique de chômage américain a été annoncée en grande pompe la semaine dernière sur fond – air connu – de fin de crise, de succès de politique de l’emploi. etc.
Le nombre de sans-emplois s’élève donc officiellement à 8.3% de la population.
Pour rester critique sur cette évolution, il faut tout d'abord noter (et on l’a déjà vu auparavant sur ce blog grâce au travail de shadowstats) que si le calcul de ce taux de chômage - baromètre essentiel à faire valoir lors de la course au pouvoir - était cohérent depuis 1994, et n’avait pas systématiquement été dénaturé, les statistiques de l’emploi américain auraient mis en exergue un taux de chômage proche de 23% vendredi dernier.
Deuxième paramètre trompeur : le nombre d’heures que le travailleur moyen preste par semaine diminue constamment. En janvier, l’employé américain modèle travaillait 33,8 heures sur une semaine, un chiffre en diminution constante depuis 50 ans.
Derrière ces statistiques flatteuses, il faut donc se résoudre à accepter que l'ère du plein-emploi est bel et bien révolue.