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Business as usual..

20 Mai 2009 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Marchés financiers

Nombreuses sont les banques américaines sauvées de la banqueroute par le Trésor – donc le contribuable – qui piétinent d’impatience, comme en témoigne cet article , afin d’ être les premières à rembourser les injections massives de liquidités qui leur avait été octroyées en octobre dernier, dans le cadre du TARP (Troubled Assets Relief Program, plus communément appelé Plan Paulson).

A tel point qu’il est question de limiter les remboursements en créant plusieurs groupes de  banques qui ne pourraient rembourser qu’à terme convenu. Le premier groupe serait ainsi constitué de Goldman Sachs, JP Morgan et American Express.

Ces banques veulent retrouver la liberté de rémunérer leur personnel sous forme de bonus et de rémunérations variables, interdit en principe tant qu’elles sont sous tutelle, et revenir sur le marché de la spéculation, officiellement bannie également, pour profiter des anomalies de marché qui sont pour elles source de profits importants.

Un grand retour en arrière, donc, et l’on retrouve les banques sous leur grand jour, maintenant qu’elles peuvent de nouveau annoncer des profits suite à l’assouplissement de la norme comptable FAS 157-e, qui leur permet de simuler une valeur pour des actifs qui n’en ont plus.

En Europe, l’on assiste à un jeu de chaises musicales.

Michel Tilmant, démis chez ING suite à la crise de la dette, serait transféré chez BNP-Paribas, en tant que représentant du gouvernement belge.

 Axel Miller, forcé de quitter Dexia suite à sa mauvaise gestion de la crise, est propulsé partenaire chez Petercam

Jean-Paul Votron donne des conférences et prépare un livre en Anglais relatant sa vision de la crise..

 Patrick Valroff passe de la direction des produits structurés du Crédit Agricole à la direction de Calyon.

Frédéric Oudéa, un énarque comme Daniel Bouton, prend la présidence de la Société Générale en plus de la direction générale.

Jean-Luc Dehaene – celui qui a taxé les Belges  d’une prétendument provisoire contribution complémentaire de crise en 1994, toujours d’application aujourd’hui – obtient pour Dexia un emprunt spécial de 150 Mio de la BEI, deux organismes très marqués politiquement et négocie une augmentation pour le management   

A voir tout ce microcosme s’agiter, se reclasser entre amis, et en lisant la presse, on serait tenté de croire que tout est rentré dans l’ordre et que la crise est finie.

Or, si l’on se rappelle que par exemple  KBC avait annoncé il y a deux mois avoir fait toutes les dépréciations possibles sur ses actifs toxique, et qu’en conséquence plus aucune surprise n’était à attendre, force est de constater après l’annonce de la semaine dernière que ses actifs hors bilan sont encore nombreux et, peut-être le management  de cette banque est-il incapable de les identifier exhaustivement.  Sur le plan boursier, cette banque avait mis au point les années précédentes des programmes de rachat d’actions massifs dans le but de créer de la valeur pour l’actionnaire.

L’on voit aujourd’hui que l’idée largement répandue qu’un rachat d’actions est gage de bonne santé, doit être oubliée. Seules les sociétés qui proposent un rachat d’actions sous leur valeur comptable peuvent continuer à être suivies.

 

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