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parallélismes Kobé 1995 - Fukushima 2011, et point d'entrée sur le Nikkei

21 Mars 2011 , Rédigé par jean-christophe duplat Publié dans #Marchés financiers

Sur le plan humain, c’est bien sûr un désastre auquel nous assistons au Japon, et nous ne pouvons que nous incliner devant cette catastrophe naturelle.

Bien sûr, les politiciens du monde entier s’agitent, s’emparent de l’affaire et s’empressent de condamner le nucléaire, tout-à-coup revenu sur le devant de la scène bien malgré lui.   

Nous n’avons pas eu les mêmes tentatives de recherche d’un bouc émissaire et d’une victime toute choisie lors de la tempête Xynthia et son raz-de-marée en Vendée l’an dernier, qui a dévasté de multiples éoliennes et qui aurait pu conduire à une prise de position politique sur ces installations, ou à un haro sur l’énergie hydraulique lors de la rupture du barrage du Sichuan en 2008 et ses 100'000 morts…

Bien sûr c’est politiquement rentable et encourageant pour le clientélisme social de prononcer des phrases incluant les mots « geler les investissements nucléaires », « encourager les énergies alternatives », « taxer les producteurs d’énergie », etc. mais c’est faire preuve de bien peu de vision stratégique, et de connaissance du dossier nucléaire, qui nous fournit plus de 60% d’énergie propre. N’oublions pas non plus que ce sont des décisions politiques qui sont à l’origine d’hérésies comme l’installation de centrales nucléaires sur une zone du littoral exposée à des mouvements sismiques, ou, plus près de chez nous, à des frontières, les centrales étant parfois gérées sur deux territoires.

 

 

Sur le plan boursier, tentons un petit comparatif avec une autre catastrophe japonaise : le tremblement de terre de Kobé en 1995.

Comment les marchés ont-ils réagi ?

Une même réaction épidermique : le marché a très rapidement perdu 25% de sa valeur, puis, 10 mois plus tard, est revenu toucher ses niveaux pré-crise, puis les dépasser et toucher un nouveau sommet après 15 mois.

 

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La valeur du yen est montée au même niveau auquel nous le trouvons aujourd’hui - 80 Yen pour 1 USD -, niveau qu’il n’a jamais vraiment quitté ces 15 dernières années.

Cette hausse du Yen est relativement facile à appréhender : le coût de la reconstruction du pays incite le gouvernement japonais à vendre ses actifs libellés en devises étrangères, faisant d’une part baisser les devises extérieures et renforçant mécaniquement, par la monétisation de ces actifs en Yen, la valeur de leur monnaie nationale.

 

Le coût de la restructuration est estimé, selon les sources, à une valeur comprise entre 30 et 200 Milliards USD. La fourchette haute ne porte le coût de la reconstruction qu’à 3.6% du PIB japonais, qui s’élève à 5'400 Mia USD

 

 D’autre part, la réaction excessive des marchés nous indique que les cours du marché japonais, le Nikkei qui a été décimé par une déflation persistante ces 25 dernières années, reflètent à présent une valeur identique à la valeur comptable de tous ses composants. Pour comparaison, le ratio cours/valeur comptable du Dow Jones s’élève à 2.9.

Les plus petites capitalisations du Nikkei, réduisent encore ce taux à 0.7 et ne sont évaluées qu’à moins de 40% de leur chiffre d’affaires.

 

Bref, tout ceci nous incite à surpondérer les actions japonaises aux cours actuels, dans une optique de long terme.  

 

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