devises
La maîtrise de son cash, liberté en sursis
L'on assiste ces dernières semaines à l'accélération d'un phénomène apparu il y a quelques années : la volonté par les autorités de cadastrer l'entièreté des dépenses de chaque citoyen, et de stabiliser ce qui peut encore l'être dans un système bancaire en pleine déliquescence. C'est une atteinte très importante à la liberté individuelle, et ceci nous préoccupe forcément. Nous ne sommes vraiment plus dans l'arrogance décriée de l'ultra-libéralisme, source prétendue de tous les maux de la société actuelle !
La BCE a commencé par évoquer le risque terroriste pour supprimer les grosses coupures en euros. La semaine dernière, le premier ministre indien a - aussi sous couvert de lutte contre la fraude - annoncé de manière fracassante la ...suppression immédiate des coupures de 500 et 1000 roupies..
L'Ukraine a annoncé la mise en place d'une monnaie entièrement digitalisée pour 2017, tandis que la Suède envisage ce porte-monnaie totalement virtualisé pour 2018.
La banque centrale chinoise a annoncé son intention, je cite," de supprimer le cash et remplacer le système monétaire actuel par un réseau de monnaie digitale".
La Banque d'Angleterre annonce aussi une réflexion sur ce sujet. L'Australie également.
Au secours donc. On se rend donc au distributeur le plus proche pour lutter contre cette privation de liberté A plus longue échéance on se questionne sur la manière la plus sûre de garder le contrôle de ses avoirs. Il ne faudrait pas se réveiller un lundi matin, jour des annonces, avec une monnaie gouvernementale dévaluable à l'envi.
Il y a le bitcoin, jeune monnaie libre qui suit un algorithme qui la rend non multipliable à l'infiini, mais qui subit encore des variations très importantes.
Il y a l'or et l'argent, bien sûr, en pièces ou lingots, qui ne devraient pas pâlir avec ce genre d'annonce augurant d"une sombre fin de vie pour les monnaies gouvernementales.
Et pour rappel, il faut s'assurer d'obtenir les numéros de lingots liés à un achat "papier". Car certaines banques commencent à ne pas vouloir rendre la contrepartie aurifère d'un certificat...
Bitcoin : bulle ou refuge ?
Nous avions, il y a 8 mois, commenté la hausse du Bitcoin : une hausse irrationnelle, présentant tous les symptomes d'une bulle. En tous cas trop d'incertitude pour un placement hasardeux et sans décote.
Voici son évolution jusque fin novembre
et puis sa récente chute de 50%
L'on pourrait considérer cette chute, voire la continuation de ce recul comme une opportunité d'achat, la production de bitcoins étant llimitée dans l'absolu à 21 millions (il en circule actuellement 12 mio). Nous nous contenterons d'observer la suite.
D'autant plus qu'il y a de l'interventionnisme également ; l'on apprend en effet, et entre autres, que Apple supprime les applications par lesquelles le public pourrait payer en Bitcoin.
Ce qui est flagrant en tous cas, et c'est ce que l'on souligne sur ce blog depuis quelques temps, c'est la défiance totale du public dans les devises traditionnelles.
L'on analyserait plutôt l'explication de la hausse du Bitcoin comme un transfert de la progression qu'aurait pu prendre l'once d'or si elle n'était pas adossée, justement, à une devise traditionnelle, le dollar.
La vente massive de ce dernier aurait alors contribué à un exode massif de l'or, au profit d'une monnaie refuge, virtuelle celle-ci, mais à l'instar de l'or et contrairement aux monnaies des banques centrales, ne sera a priori pas multipliée à l'infini.
Ce qui nous trouble dans cette "non-démultiplication" de cette monnaie virtuelle, et devrait alerter les investisseurs, c'est que le bitcoin a beaucoup de concurrence !
Regardez ce tableau ( http://coinmarketcap.com ) qui recense les 50 plus importantes monnaies virtuelles en circulation...
Bitcoin, une nouvelle bulle
Pour reconnaître la formation d'une bulle spéculative, il faut observer (i) un cours qui monte de plus en plus vite et prend la forme d'une courbe parabolique, presque verticale, (ii) qui se déconnecte de tout élément rationnel et des normales historiques (quand il y en a) et (iii) une activité ou un volume d'échanges hors-normes sur les marchés.
C'est ainsi que par le passé, nous avons vécu la bulle internet, qui a duré un couple d'années
la crise du crédit des particuliers, entamée aux USA, dont durée de formation : une vingtaine d'années.
L'on voit clairement qu'elle continue de se développer, malgré la grosse artillerie de de "deleveraging" mise en place par les banques centrales.
Et maintenant, le Bitcoin, cette monnaie virtuelle qui n'est pas émise par une banque centrale.
Son seul tort est probablement d'être adossée à des monnaies réelles, émises sans contrepartie et multipliées sans remords par l'action des banques centrales, donc décrédibilisées.
USD/ZAR : un indicateur d'entrée en récession
La presse en fait ses gros titres : le rand sud-africain (ZAR) n'a jamais été aussi bon marché face au dollar sur les quatre dernières années.
Les mouvements de cette paire de devises peuvent-ils être mis en concordance avec l'évolution des marchés ?
Voici l'évolution du rand par rapport au USD depuis 14 ans
L'évolution du S&P500 sur la même période est reprise au-dessus.
Et l'évolution du rand depuis 40 ans. Les zones en grisé nous indiquent les périodes de récession aux USA.
Qu'en conclure ?
- Qu'une correction en bourse s'opère entre deux et six mois après une hausse rapide du USD face au ZAR, et
- que les deux dernières entrées en récession des USA ont été marquées par une dépréciation exponentielle du Rand face au Dollar
Il s'agira donc de surveiller le rythme de dévaluation du rand dans les semaines à venir, car pour l'instant, la probablilité de récession aux USA n'est pas encore très marquée
Quelles devises sont sous-évaluées ?
Le site Vectorgrader nous offre un indicateur important de sur- et sous-évaluation des devises mondiales, et donc un bon indicateur géographique d’investissement.
Le principe de calcul est relativement simple : un panier-type de marchandises est acheté localement et la comparaison de son prix total par rapport au prix exprimé en USD permet , sur ces bases, de déterminer la cherté , ou le contraire, d’une devise par rapport à une autre.
Voici le résultat de ce calcul :
Il en ressort sans surprise que les principales devises échangées sur cette planète ( EUR, JPY) et le USD qui sert de comparateur dans ce test, sont surévaluées.
Il en va de même pour les devises refuges tels les couronnes norvégienne, suédoise et danoise, le franc suisse, et pour les devises qui ont déjà surperformé les années précédentes, comme le dollar australien.
A l’inverse, l’on pouvait deviner la présence des pays en voie de développement ou « en redéploiement » incluant un risque politique (Egypte, Pakistan, Philippines, Sri Lanka, Pérou..) en queue de peloton, et des devises manipulées (le Yuan chinois par exemple) surtout quand on compare cette dernière au USD.
Les pays d’Europe de l’Est, enfin, sachant leur exposition à la crise bancaire et de la dette, paient leurs problèmes par une méfiance sur leur devise.
Venons-en maintenant aux anomalies de ce classement.
A notre sens, trois monnaies sont réellement décotées et devraient à terme contribuer à générer une plus-value sur un investissement dans ces devises.
Elles sont de plus soutenues par des économies dynamiques et un PIB en croissance :
Le dollar de Singapour (SGD)
Le won de Corée du Sud (KRW)
Le dollar de Hong-Kong (HKD)
Pour parfaire cet exercice, voici une sélection d’obligations – nous avons éliminé les établissements financiers comme Dexia, UBS ou Citibank, fragiles, qui ont aussi emprunté dans ces monnaies - émises dans ces devises, assortis de leur prix, échéance et rendement facial.
N’oubliez pas enfin que le législateur est toujours persuadé que c’est un banquier qui est seul capable de valider un tel choix d’investissement.
ISIN | Emetteur | Échéance | Devise | Prix indicatif (%) | Intérêt |
FR0000473407 | Compagnie de financement foncier | 28/03/2013 | HKD | 100% | 5,02% |
XS0478157893 | Rabobank | 13/01/2015 | SGD | 100% | 2,45% |
XS0788629128 | Merrill Lynch | 20/06/2012 | SGD | 100% | 3% |
XS0188210289 | John Hancock Global Funding | 17/03/2014 | HKD | 100% | 4,67% |
FR0010621615 | BPCE | 28/05/2018 | HKD | 100% | 3,78% |
XS0743047531 | Barclays Bank | 30/03/2017 | KRW | 98,66% | 3,12% |